lundi 16 mai 2016

LES DEUX NATURES DE CHRIST

LES DEUX NATURES DE CHRIST

Revue « Le réveil »
 «La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père» (Jean 1/14).
Ce passage de l’Ecriture, dans sa brièveté, touche à un sujet si important qu’il réclame de notre part beaucoup de temps et d’attention. Ce sujet, cette vérité, c’est l’incarnation de notre Seigneur Jésus-Christ. Jean nous dit que «la Parole a été faite chair, et a habité parmi nous».
L’Eternel Dieu a réellement pris sur lui la nature humaine afin de sauver les pécheurs. Il est devenu homme, comme nous, en toutes choses, excepté le péché. Il est, comme nous, né d’une femme, quoique d’une manière miraculeuse.
Il a passé par tous les stades de la croissance; d’enfant, il est devenu adolescent, d’adolescent, il est parvenu à l’état d’homme fait, il a cru, nous dit Luc 2/52, en stature et en sagesse.
Il a eu faim, il a eu soif; il a mangé, bu, dormi, il a été fatigué, il a pleuré, il s’est réjoui, il a éprouvé de l’indignation, de la compassion.
Fait chair, il a donc eu un corps, et dans ce corps, — son corps lui servant comme à nous d’instrument — il a prié, il a lu les Saintes-Ecritures, il a été tenté, il a dû soumettre sa volonté d’homme à celle de son Père. Et finalement, c’est ce même corps qui a souffert les tortures de la crucifixion, c’est le sang qui coulait dans ses veines qui a été répandu pour le péché des autres hommes; ce corps a connu la mort, il a été enseveli, il est ressuscité, il est monté au ciel. Et pendant tout ce temps, Jésus était Dieu aussi bien qu’homme! L’union des deux natures de Christ en une seule personne est l’un des plus grands mystères de la religion chrétienne. Ce serait le profaner que de l’approcher, poussé uniquement par la curiosité naturelle à l’esprit non régénéré. Il faut l’accepter avec respect et adoration.
Mais si nous ne pouvons pas expliquer l’union des deux natures de Christ, nous ne devons pas nous désintéresser d’un sujet aussi profondément édifiant et consolant pour l’âme chrétienne. Examinons donc, sans vouloir le sonder, ce fait prodigieux à la lumière de certaines évidences qui apparaissent clairement à la lecture des Ecritures.
Bien que notre Seigneur ait été à la fois Dieu et homme, ses deux natures sont demeurées distinctes l’une de l’autre. A aucun moment de la vie terrestre de Christ, elles ne se sont confondues, ou ont été absorbées l’une par l’autre. Christ ne s’est jamais dépouillé de sa divinité, il l’a seulement voilée, enrobée, pourrions-nous dire, dans son humanité. Et son humanité n’a pas été différente de la nôtre, quoique, de par son union avec Dieu, elle ait revêtu une noblesse et une dignité que la nôtre ne connaît pas. Christ, dès l’instant de son incarnation, a été un homme parfait. Celui qui est monté au ciel et qui s’est assis à la droite de Dieu pour intercéder pour les pécheurs est homme autant que Dieu. Celui qui a souffert sur la croix pour le péché du monde, et qui a été fait péché pour nous, n’a jamais cessé d’être Dieu, Dieu manifesté en chair.
Mais si Christ n’a, à aucun moment, cessé d’être la Parole éternelle, il ne serait pas exact de dire que sa nature divine s’est constamment manifestée durant son ministère terrestre. Nous l’avons déjà dit, cette nature divine s’est plu parfois à se voiler. Nous n’avons pas à expliquer pourquoi à certains moments, elle était voilée, tandis qu’à d’autres, elle se manifestait d’une si éclatante manière, cela, c’est le secret de Dieu, mais ce serait une hérésie que de prétendre que Jésus a parfois cessé d’être pleinement et entièrement divin pendant qu’il était sur la terre.
D’aucuns pourraient trouver superflue la distinction que nous faisons entre les deux natures du Seigneur. Au contraire, cette union jamais rompue, donne une valeur infinie à son œuvre de médiation ; elle le qualifie précisément pour devenir le Médiateur dont les hommes pécheurs avaient besoin. Notre médiateur peut sympathiser avec nous, peut nous comprendre puisqu’il est homme, il peut aussi se présenter devant Dieu et traiter avec lui d’égal à égal, puisqu’il est Dieu.
Cette union donne également une valeur infinie à la vertu expiatoire du sang versé au Calvaire pour les pécheurs, puisque c’est le sang d’un Dieu aussi bien que celui d’un homme, qui a été répandu pour le monde.
Cette même union donne aussi une valeur infinie à la résurrection de Christ. Celui qui est ressuscité comme la tête du corps des croyants ressuscite en sa qualité de Dieu aussi bien qu’en sa qualité d’homme.
Méditons sur ces pensées, chérissons-les comme un trésor sans prix. Le second Adam dépasse le premier de toute la distance qui sépare le Créateur de la créature. Le premier n’était qu’un homme et il a succombé, le second était Dieu aussi bien qu’homme, et il a vaincu!
«La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous», conférant ainsi une grande dignité à notre corps mortel. Si faible et misérable que ce corps nous apparaisse, rappelons-nous que c’est un corps semblable au nôtre qu’a revêtu notre Seigneur Jésus-Christ et qu’il a emporté au ciel. En attendant que sonne pour nous aussi l’heure de la glorification, appliquons-nous «à marcher comme il a marché lui-même».

«Sans contredit, le mystère de la piété est grand: celui qui a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux Gentils, cru dans le monde, élevé dans la gloire» (I Tim. 3/16).