PUISSANCE
DES 2 OU 3
par le Dr Ph. Gold-Aubert (Radio réveil 1976/11)
«Si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander
une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est aux
deux, dit Jésus. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom,
je suis au milieu d’eux» (Evangile
selon Matthieu, 18:19-20).
Le secret
d’un travail puissant du Saint-Esprit se trouve donc caché dans cet accord. Il
n’est pas dans le nombre de ceux qui sont réunis, mais dans l’unité
de leur foi. Il vaut mieux être deux ou
trois vraiment unis, qu’un grand nombre sans cette unité. Pourquoi? Si
un royaume est divisé contre lui-même, il n’a plus de puissance, le combat est
intrinsèque. Ainsi en est-il de la cellule de prière. Ce ne sont pas nos
paroles qui produisent l’exaucement, même si nous les répétons
indéfiniment, c’est notre unité en Christ.
Qu’est-ce que cette unité? Elle ne se
produit que lorsque Christ règne parfaitement sur ceux qui sont réunis.
La chair — ce qui provient de la nature humaine — ne sert de rien. On peut
se réunir toutes les semaines pendant des années et n’accomplir qu’une
œuvre charnelle, sans aucune portée spirituelle. Cette unité est donc à réaliser. Plus encore à maintenir! Il faut
la désirer ardemment pour la voir régner au milieu de nous et
produire ses fruits. Pour être ainsi plongés ensemble dans
le Saint-Esprit, il faut que chacun renonce à lui-même, à ses projets, à
ses conceptions, à ses péchés (et les confesse), à ses chaînes. Il faut
que tout lien avec l’Ennemi soit détaché. Ainsi la cellule de prière est d’abord le lieu de l’introspection
: Où en suis-je avec Jésus? Est-il Maître de tout en moi? Ai-je
abandonné totalement ma propre justice ? Suis-je en Christ ? C’est chaque jour
ainsi qu’il faut prendre sa croix pour demeurer libre, parfaitement libre,
dépendant de l’Esprit de Dieu, disant: «Ma
volonté, Père, c’est Ta volonté!» La cellule
de prière est donc le lieu le plus indiqué pour détacher les liens de
l’iniquité. En moi d’abord — dans mes frères ensuite (voir Matthieu 18:18).
Il peut y avoir des résistances dues à des chaînes cachées dont on
n’arrive pas à se débarrasser. Souvent, c’est un dur labeur, et toute
la soirée ne se passera qu’à essayer de trouver cette unité. Le
Seigneur désire toute la place. Il ne peut cohabiter avec les idoles, les
faux-dieux, l’orgueil, l’impureté ou le mensonge.
La cellule au sein de laquelle cette unité peut se
réaliser devient un lieu où le Saint-Esprit agit avec puissance. Nous devenons ensemble le Corps de Jésus, son
Esprit nous anime et nous révèle par les uns et les autres quel est le
plan de Dieu, ce qu’il convient de demander dans nos prières, car nous ignorons
ce qui est bon. C’est Lui qui peut alors nous inspirer. A quoi sert de
prier hors du plan de Dieu ? «Faites
donc, par l’Esprit, et en tout temps, toutes sortes de prières et de
supplications», disait l’apôtre Paul (Ephésiens 6:18).
Dans cette unité avec Jésus — personnelle ou
collective — commence le combat de la foi. Ce ne sont plus de vaines redites (des pater noster ou des litanies
que l’on récite), mais le souffle du Saint-Esprit, dont nous ne savons «ni d’où il vient ni où il va»
(Jean 3:8), qui ordonne notre adoration d’abord, notre intercession ensuite.
Nous sommes «assis ensemble dans les lieux célestes en
Christ» (Ephésiens 2:6). Le combat
commence contre les puissances des ténèbres. Par la foi, nous les
chassons et remportons la victoire. Ce que nous entrevoyons dans ces heures de
communion, d’unité en Esprit, se réalisera. Le temps ne compte plus.
La prière devient si ardente, les visions si abondantes, que l’on
peut rester des heures en prière. Jésus est là et il fait bon avec Lui !
Sa présence ineffable est plus pour nous que toutes les joies de la terre.
Son combat est plus important que tout problème personnel. «Christ en nous, c’est l’espérance de
la gloire» (Colossiens 1:27).
Le fruit
du Saint-Esprit ainsi répandu en nous est un amour débordant pour autrui. Un
amour simple du sacrifice qui seul permet les grandes œuvres de Dieu.
L’amour qui nous anime est contagieux, les critiques sont éliminées, la
repentance vient dans le cœur. Si deux ou trois, unis de cette façon,
entreprennent des réunions ou une action quelconque, une bénédiction intense
reposera sur cet effort, il y aura des conversions, le Saint-Esprit sera
donné avec abondance, les malades seront guéris, les liens ôtés.
On comprend pourquoi celui qui est «le diviseur»
cherche à empêcher les enfants de Dieu de parvenir à cette unité en Christ. Dans le couple chrétien, par exemple, tout est
donné pour que l’on arrive à cette unité parfaite, à une vie «dans les lieux célestes en Christ»,
mais il est bien rare que cela se réalise pleinement. Ou alors cela
ne dure pas... on retombe dans les vues de la chair, on voit
«l’autre», au lieu de voir Christ en lui, on est divisé. Alors les enfants
en pâtissent, la prière n’est plus triomphante, on se sent faible, pas
bien, fatigué ou incapable... Notre efficience spirituelle devient
nulle, l’ennemi nous a neutralisés! L’engrenage est si terrible et les
accusations que nous pouvons avoir contre l’autre si persistantes
que l’Esprit de Dieu n’arrive plus à reprendre sa place dans notre
foyer; celui-ci devient un enfer. Le ciel est parti...
Ce qui
est vrai du couple (la cellule primitive de toute vie) est vrai aussi de la
cellule de prière, qu’elle soit petite ou grande. Si le fruit du Saint-Esprit y est porté, elle devient le siège
d’activités extraordinaires. Les visions reçues sont à la source de
grandes œuvres. Des missions surgissent. Des messages donnés dans le lieu
secret iront se répandre dans les églises par des prédications et dans le
monde par des écrits ou des témoignages. La cellule se multiplie parce qu’elle est vivante. Sa force
détruit le mal, répare l’injustice, crée l’amour entre les différentes
dénominations chrétiennes, sauve les perdus, lie les puissances mauvaises
et les tient en échec. Tout ceci
parce que deux ou trois se sont livrés corps et âme à l’Esprit de Dieu.
La croix de Jésus a passé en eux. Ils ne vivent pas dans le passé,
dans le souvenir de la croix de Jésus, ils la veulent pour eux. Ils ne
vivent pas non plus dans le futur, dans une attente sentimentale du retour
de Jésus, ils hâtent son avènement. Ils vivent seulement dans le présent,
car c’est aujourd’hui le jour du salut et leur victoire est acquise par la
foi. La victoire de demain se prend aujourd’hui par la foi. Et alors
nous la verrons s’accomplir!
Le «diviseur», Satan, est notre véritable ennemi, ce
ne sont jamais les hommes. Eux se
livrent à lui ou lui donnent prise et lui permettent d’agir par eux.
Il ne faut donc jamais l’écouter. Chaque
être humain est destiné, dans la pensée de Dieu, à devenir un temple de Son
Esprit. Tout notre travail consiste à montrer aux hommes cette grâce
inouïe et à leur indiquer comment y parvenir. Nous sommes alors,
dès maintenant, des colonnes dans le Temple de Dieu.
Le combat spirituel le plus efficace est celui qui se
livre dans la cellule de prière, car c’est là, mathématiquement, que l’unité
peut être le plus aisément réalisée.
Elle est le noyau de l’Eglise, elle est déjà le Corps, l’épouse de Christ.
Polycarpe disait que deux ou trois chrétiens remplis de l’Esprit de Dieu
suffisaient pour constituer l’Eglise. A ces deux ou trois s’agrègent les
autres, les candidats à la plénitude de Dieu, qui feront que l’église
vivra.
Ces deux
ou trois peuvent être trouvés dans n’importe quel groupe ecclésiastique. Si
vous êtes seul, cherchez-les ardemment jusqu’à ce que vous les
trouviez. Alors la puissance du Saint-Esprit pénétrera dans votre église et
renversera les montagnes des traditions, des cancans, des dépressions, des
tristesses, des incapacités, des faiblesses... Ces montagnes seront jetées
dans l’abîme. Et l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la
gentillesse, la fidélité, la douceur, la tempérance, les remplaceront
(voir Galates 5:22).
Quand
nous déciderons-nous à servir le Seigneur ?
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