lundi 14 novembre 2016

L’IMMORTALITE DE L’AME

L’IMMORTALITE DE L’AME

par le professeur André Lamorte (Radio reveil 1977)

Pour comprendre la destinée de l’homme, selon la Parole de Dieu, il convient de nous départir de nos notions anthropologiques et psychologiques issues de notre culture grecque. Pour les Grecs, l’homme est dichotome, c’est-à-dire composé de deux éléments: l’âme et le corps. L’âme serait d’essence divine; le corps serait d’origine matérielle et indigne de l’éternité.
La notion grecque de l’origine et de la destinée humaine est contraire à la notion biblique. Elle l’est par  la doctrine d’abord, qui considère l’âme comme foncièrement divine, et le corps comme un obstacle à toute relation de l’âme avec Dieu au cours de la vie terrestre, obstacle dont la mort la libérera.
Une telle doctrine rejette la résurrection du corps, le corps étant considéré comme nuisible à la communion âme-Dieu; elle nie le péché, affirmant que l’âme, une fois libérée du corps, doit automatiquement se retrouver en Dieu; elle repousse toute relation entre l’homme et Dieu, c’est-à-dire toute piété, toute vie spirituelle pour l’homme tant qu’il est dans son corps. Ici, l’idéalisme tue tout spiritualisme fécond.
La notion grecque est contraire à la notion biblique par sa conception dichotomique de l’homme. Pour la Bible, en effet, l’homme est trichotomique, c’est-à-dire composé de trois éléments: l’esprit, l’âme et le corps. Telle fut, du moins, sa constitution originelle.
L'homme, d'après la Bible
La psychologie moderne, à l’instar de la psychologie grecque, ne voit en l’homme que l’âme (l’homme intérieur) et le corps (l’homme extérieur). La psychologie de la Bible dédouble l’homme intérieur. Ce dernier est, pour elle, esprit et âme. Certains passages peuvent nous paraître confondre les deux éléments. En réalité, la confusion ne se trouve que dans nos interprétations. Lire: I Thessaloniciens 5:23; Hébreux 4:12; Luc 1:46-47.
L’homme, tiré de la poussière de la terre, fut sans doute — comme les animaux — néphèsh haia: âme vivante (cf. Genèse 2:7 ; Genèse 1:24). Mais, parce que Dieu voulait faire de lui infiniment mieux qu’un animal, une créature à sa ressemblance, il accomplit en le créant un acte tout à fait particulier: Il souffla dans ses narines, dit le texte, un souffle de vie (Genèse 2:7). L’homme, âme vivante (autrement dit: corps et âme), comme l’animal, recevait ainsi le troisième élément qui le caractérisait : le souffle de vie supérieur, l'esprit. Et c’est par ce souffle, par cet esprit en lui que l’homme fut fait à l’image de Dieu (Genèse 1:26-27).
Par l’esprit instillé en lui, l’homme ne devenait pas Dieu, ni même fils de Dieu, biologiquement parlant. Il restait homme, mais il possédait le moyen de demeurer en contact permanent avec son Créateur, de communier avec lui, de lui laisser la direction de sa vie. L’esprit était l’élément par lequel l’âme et le corps pouvaient être maintenus en relation avec Dieu pour que soit conservée en l’homme l’image divine.
L'âme, sur le plan biblique, est l’élément psychique (lit. animal), siège de l’intelligence, des sentiments, de la volonté. Livrée à elle-même, l’âme suit les impulsions du corps, comme chez l’animal. Mais lorsqu’elle est dominée par l’esprit, c’est-à-dire en relation avec Dieu, elle devient pour le corps un facteur efficace de contrôle et de pureté.
Le corps, l’homme extérieur, a été formé pour manifester les facultés merveilleuses de l’âme unie à l’esprit.
Ainsi fut créé l’homme: esprit, âme et corps, l’esprit occupant la place d’honneur et devant dominer âme et corps. Si Adam, usant de son libre-arbitre selon la volonté de Dieu, avait pris du fruit de l’arbre de Vie (c’est-à-dire s’il avait permis à son esprit de saisir la vie éternelle qui lui était offerte), cette vie circulant dans l’esprit eût pénétré l’âme; et cette transformation de l’homme intérieur, réagissant sur l’enveloppe corporelle, eût éliminé les possibilités de mort et de corruption. Au contraire, si Adam désobéissait à Dieu, s’il se séparait de Dieu en éteignant en lui l’esprit, l’esprit et l’âme se plongeaient par là même dans le désordre et dans la nuit. Ils devenaient la proie de Satan, et les possibilités de mort et de corruption pour le corps formé de poussière, s’affirmaient aussitôt.
La destinée de l’homme
Quelle fut la destinée d’Adam après la chute? Quelle est, depuis lors, la destinée de tous les fils d’Adam? La mort! La mort physique, et la mort spirituelle, l’inéluctable dissociation du corps et de l’âme, et la tragique séparation entre l’homme et Dieu ici-bas et pour l’éternité. Car tous les hommes ont péché. «Comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, dit l’Ecriture, ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes, parce que tous ont péché» (Romains 5:12).
Au jardin d’Eden, Dieu avait dit à l’homme: «Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras» (Genèse 2:17). De quoi s’agissait-il ? De la dissolution du corps? Oui, sans doute, parce que la mort physique faisait partie des malédictions de Dieu proclamées à Adam (Genèse 3:19). Mais il s’agissait aussi, et de prime abord, de la mort spirituelle, de la séparation d’avec Dieu. Car, nous lisons bien (Genèse 2:17): «Tu mourras le jour où tu en mangeras!» Or, Adam n’est pas mort physiquement ce jour-là, le jour où il a péché, puisqu’il vécut jusqu’à 930 ans (Genèse 5:5). Mais, ce jour-là, le jour où il désobéit à Dieu, Adam fut frappé de mort. 11 devint mort pour Dieu, séparé de Dieu. Le péché faussa l’esprit de nos premiers parents, et, plus exactement, les sépara de Dieu, les frappa de mort les premiers.
De l’esprit, la mort gagna tout l’homme: son âme et son corps. Et ce corps formé de la poussière de la terre, mais qui aurait pu être glorifié, s’inclina lentement vers la poussière où il devait retourner (Genèse 3:19).
En attendant cette dissolution du corps, c’est déjà, pour l’homme naturel, pour l’homme dont l’esprit est mort, c’est déjà la mort à l’égard de Dieu, prélude de la seconde mort. Et ceci nous explique comment un homme, quoique vivant par toute son activité physique, intellectuelle, et même morale, peut être mort pour la vie éternelle. Il peut avoir une grande connaissance de Dieu, parler de lui, écrire des livres de théologie, et cependant être mort pour Dieu, parce qu’il est sans écho, sans réponse à la voix du Saint-Esprit. Et cette situation nous aide à comprendre le sens des passages suivants:
Mais celle (une veuve) qui vit dans les plaisirs est morte, quoique vivante. (I Timothée 5:6).
C'est pour cela qu’il est dit :
« Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts. Et Christ t 'éclairera ». (Ephésiens 5:14).
« Et l'affection de la chair, c'est la mort, tandis que l'affection de l'esprit, c’est la vie et la paix » (Romains 8:6).
En Christ, toutes choses sont faites nouvelles (II Corinthiens 5:17). Comprenons-nous le pourquoi de Christ ? Alors que, héritiers de la condamnation et de la mort éternelle qui pesait sur Adam, nous étions sans Dieu et sans espérance dans le monde (Ephésiens 2:12), Christ est venu. Il est venu pour chercher et pour sauver ceux qui étaient perdus (Luc 19:10).
En mourant au Calvaire, lui juste, pour nous injustes, Christ a payé la dette de notre péché; il a satisfait la justice divine offensée; il a tué la mort, brisé le mur de séparation, il nous a réconciliés avec Dieu. Et par sa résurrection glorieuse, il nous a assurés de notre propre résurrection (Romains 5:9-11 ; I Corinthiens 15:17-20):
Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Si c 'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes.
A la solidarité dans le péché et dans la mort, Christ, second Adam, a substitué une solidarité nouvelle: celle de la sainteté et de la vie éternelle.
Voilà l’œuvre de Christ, œuvre de réparation, de rédemption qui, d’une destinée misérable, fait une destinée glorieuse.
Toutefois, cette œuvre accomplie pour nous, Christ ne veut pas la faire sans nous. «Nous sommes sauvés par grâce, par le moyen de la foi» Ephésiens 2:8).
La vie éternelle nous est offerte. Elle est à notre portée. Encore faut-il la recevoir, l’accepter par la foi, c’est-à-dire par l’adhésion totale de son être. «Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé» (Actes 16:31). «Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu» (Jean 11 :40). «Celui qui croit en moi, dit encore Jésus, des fleuves d’eau vive couleront de son sein» (Jean 7:38). «Celui qui croit en moi vivra quand même il serait mort» (sous-entendu: quand même il doive passer par la première mort), et le Seigneur Jésus ajoute, faisant allusion à la seconde mort, à la mort éternelle: «Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais» (Jean 11:25 - 26).
Quiconque accepte Christ comme son Sauveur, est en possession du Saint-Esprit, car le Seigneur, c’est l’Esprit (II Corinthiens 3:17 et Romains 8:9 b). «Et si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en nous, celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à nos corps mortels par son Esprit qui habite en nous» (Romains 8:11). L’esprit de l’homme que le péché avait éclipsé surgit alors dans sa parfaite réalité, en l’Esprit même du Christ prenant possession de tout notre être. Et l’échelle des valeurs se trouve rétablie merveilleusement. L’homme régénéré est vraiment tel que Dieu l’a voulu ; non pas âme et corps seulement, non pas corps et âme, mais esprit, âme et corps, la première place appartenant à l’esprit, à l’Esprit du Seigneur.
Comprenons-nous le vœu formulé par saint Paul aux chrétiens de Thessalonique : «Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout ce qui constitue votre être: l'esprit, l'âme et le corps (tout sans exception et dans l’ordre normal) demeure étroitement lié en vue de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ»(I Thessaloniciens 5:23). C’est-à-dire en vue de la glorieuse résurrection qui associera notre destinée à celle du Vainqueur de la mort.

Puisse le vœu de l’apôtre trouver en chacun de nous ? son exaucement !