lundi 19 décembre 2016

LE NOËL DU JEUNE BOËR

Le Noël du Jeune Boër


Réveil digeste chrétien 14
PIERRE Van Vereren — ou « Pit » comme l’appelait sa mère — était un jeune Boer, habitant le Transvaal que venait de conquérir l’Angleterre. A quatorze ans, grand, souple, fort, il guidait déjà un attelage de bœufs et montait à cheval comme un vrai dragon.
A vrai dire, il n’était pas aussi avancé en orthographe, et c’est à peine s’il pouvait lire les gros caractères de la vieille Bible de famille. Mais Guillaume Van Vereren, son père, ne s’en tourmentait guère se disant que son petit Pit pourrait comme lui vivre en bon Boer et mourir en bon chrétien sans en savoir davantage.
Aussi le jeune garçon en profitait-il pour ne lire que très peu et pour chevaucher le plus possible. Le soir venu, à peine la prière du repas était-elle finie, que déjà il racontait avec volubilité sa journée : un jour il avait fait un plongeon en traversant la rivière; un autre jour il avait été poursuivi par une vache furieuse.
Un soir, c’était à la fin de décembre, il revint tout ému :
— Père, dit-il, j’ai vu là-bas vers le mamelon, une bande de Cafres campés pour la nuit.
Le front du vieillard se rida, car Guillaume, comme les autres Boers, n’aimait pas les noirs, et les redoutait même.
— Père, ils étaient tous tatoués et si maigres ! Comme des bâtons noirs surmontés d’une grosse tête!
— Pierre, n’y avait-il pas parmi eux un vieillard de haute taille, défiguré par une grosse cicatrice et portant une barbe blanche assez longue?
— Oui, oui; et même ça devait être le chef; mais il ne me disait rien; et il a fini par me tourner le dos.
Sous les épais sourcils gris du vieux Boer, les yeux lancèrent des éclairs, et durement il répondit à Pit: C’est Mat Lombé, le descendant des possesseurs du sol, le misérable qui, par vengeance, a tué ton frère aîné il y a dix-sept ans, et qui rôde souvent par ici.
— Père, il avait l’air si triste et si doux.
— Tais-toi! Que cet homme ne paraisse pas à portée de ma carabine...
L’enfant se tut, mais resta préoccupé jusqu'au moment où l’approche de Noël vint absorber ses pensées. Car, là-bas, dans ce lointain Transvaal, on fête aussi la venue du Sauveur. Oh! Tout se faisait bien simplement chez le fermier. Cette année-là, comme précédemment, tous les habitants de la maison se réunirent dans la grande chambre. Le père prit la grosse Bible — précieux héritage de ses ancêtres — et relut lentement l’immortel récit de la naissance de Jésus : «... et une multitude de l’armée céleste louait Dieu et disait : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre, bonne volonté parmi les hommes ! » Puis on chanta un vieux psaume de Dathénus dont l’écho alla se perdre dans le désert, jusqu’à la limite de ces tribus Cafres qui, dans la désolation du paganisme, ne savaient rien du bon Sauveur et de la joie de Noël, Guillaume lut encore les derniers feuillets de la Bible où ses pères avaient écrit leurs annales, cette triste histoire de l’Inquisition catholique qui avait versé tant de sang et chassé du bon pays des Flandres, jusque dans cette lointaine Afrique, tant de familles évangéliques. Et il termina sa lecture par la parole qu’avait prononcée un de ces aïeux, Joachin Van Vereren, au moment de monter sur le bûcher : « Mon Dieu donne-moi la force d’aimer jusqu'à la fin ». Après le culte ce fut le joyeux brouhaha des conversations particulières et des petits cadeaux échangés. Puis l’on se mit à table pour le souper de Noël. Mais une place resta vide, celle de Pierre. On appela, on chercha... en vain. On envoya les chiens de bergers à sa recherche. La mère se rappelait la bande de Cafres : « Mon Dieu, fit-elle, pourvu qu’ils ne lui aient pas fait comme à notre pauvre Henri! »
Précisément, voici un Cafre qui entre dans la cour, puis deux, puis trois, puis Pierre qui tire par la main le vieux chef. Le père s’élance le poing levé; mais son fils le devance, et d’une voix coupée par l’émotion ;
— Père, arrête, c’est moi qui l’ai amené. Il est si pauvre et les petits avaient si faim ; ils mangeaient de l’herbe.
— Assassin, tu as osé...
— Père, il ne voulait pas venir. Il me disait qu’il était un méchant, que depuis que le missionnaire blanc lui avait parlé de notre Sauveur Jésus, ça lui brûlait dans le cœur, qu’il méritait la mort.
— Ah oui, attends...
— Alors je lui ai dit que nous aussi nous étions chrétiens et qu’à Noël les chrétiens pardonnaient tout pour l’amour de Jésus... Tu l’as lu tout à l’heure dans le gros livre. N’est-ce pas mon papa, tu veux pardonner comme Jésus!
Le vieux Boër ne répondit pas et rentra dans sa chambre. On le vit par la fenêtre s’y promener de long en large. Dans son cœur aux sentiments rudes, se livrait un ardent combat. Tour à tour, il entendait la voix de Pierre : « Père, pardonne-lui », et il revoyait le fils aîné, tué raide, il y avait dix-sept ans, d’une balle ; — puis résonnait à ses oreilles le cantique des anges : « Paix sur la terre. Bonne volonté parmi les hommes... » Mais non, c’était trop...
Et voilà qu’en marchant il arriva vers la table où la Bible était encore ouverte et il lut longtemps ces mots de son ancêtre martyr : « Mon Dieu, donne-moi la force d’aimer jusqu’à la fin. »
Brusquement il sortit, et d’une voix rauque, il dit au vieux chef : « Allons pour l’amour de Jésus, viens! »
Ce soir-là, dans la ferme isolée de ce lointain pays des Boers, les ennemis de la veille, les blancs et les noirs, s’unirent dans un commun amour en Jésus. Et si le jeune Pierre avait bien écouté, peut-être aurait-il entendu au-dessus de la ferme, dans la nuit étoilée, les anges chanter joyeux :
« Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Paix sur la terre. Bonne volonté parmi les hommes. »


 (Mr. Fred Squire, à Nice, le 28 Mai 1950). « Viens et vois 1952/12 »

Matthieu 2/1-12.
Dans un certain sens, il n'est pas possible de séparer Noël de Pâques. De même, il est difficile d'établir une séparation entre Pâques et la Pentecôte qui est l'accomplissement de la Mission du Christ. La vie de Jésus commence à Noël et la vie de l'Eglise commence à la Pentecôte ; il y a, ainsi, deux naissances : celle de Jésus et celle de Son Eglise.
Le « Mouvement de Pentecôte » auquel nous appartenons, est né il y a deux mille ans, le jour même de la Pentecôte. Ainsi, nous appartenons à la véritable Eglise qui a la plus ancienne origine. Arrêtons-nous maintenant un peu à cette histoire de Noël : il est dit que des Mages vinrent de l'Orient ; c'étaient des hommes très intelligents ; ils étudiaient les astres ; ils acquirent beaucoup de science et de sagesse par cette contemplation du ciel sidéral. Une fois, ils découvrirent une nouvelle étoile et ils se décidèrent à la suivre. Il leur sembla que cette étoile leur racontait une histoire, elle leur fit penser à la naissance d'un roi et ils restèrent fermes dans la connaissance de leur découverte. Il y a beaucoup de gens qui ont de la connaissance mais ils ne sont pas toujours sages en raison de cette connaissance. Il est bon de posséder des biens en ce monde, mais il ne faut pas les « gaspiller. ». Il est, bon d'être sage, mais il faut faire bon emploi de sa sagesse. Les Mages, eux, ont fait un très bon emploi de leur connaissance et en ont tiré un-véritable profit. Ayant foi dans leur mission, ils entreprirent un très long voyage s'attendant à la réussite et ils ne furent pas déçu dans leur foi.
J'aimerais vous faire remarquer tout ce qu'il y a de surnaturel dans cette histoire, car cette étoile n'était pas une étoile ordinaire. Toutes les étoiles sont merveilleuses mais je crois que celle-là l'était spécialement. Ils sont partis parce qu'ils ont vu une étoile nouvelle et spéciale qui a attiré leur attention. Dieu a plusieurs manières d'attirer les hommes à Lui : une grande lumière ; Jean entendit une voix derrière lui et ces sages virent une étoile resplendissante et surnaturelle dans le ciel.
L'effusion du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte a un certain rapport avec Noël. L'étoile de Bethléem fut une réelle révélation pour les Mages, en leur donnant connaissance de l'imminence de la naissance d'un roi important; lorsqu'un roi vient au monde, c'est pour exercer un pouvoir, une puissance. Le roi est une révélation de la puissance.
L'étoile a mis les Mages à la recherche de la Vérité, ainsi le Saint-Esprit pousse à l'action et à la recherche. Les Mages ne cherchèrent pas très longtemps avant que l'étoile les amenât juste à l'endroit où était l'enfant Jésus et lorsque le Saint-Esprit voit des âmes qui cherchent Dieu, Il les dirige vers Christ. Quand les Mages virent Jésus, ils se prosternèrent et l'adorèrent Il n'est pas dit qu'ils se sont prosternés devant Marie sa mère ; ils se sont prosternés devant Jésus et ils l'ont adoré. Ils se sont trouvés, conduits par le Saint-Esprit ; ainsi, lorsque nous avons une vision de Jésus-Christ sous l'inspiration du Saint-Esprit nous sommes poussés à l'adoration. Le Saint-Esprit semblable à l'étoile de Bethléem, nous conduit au Sauveur. L'étoile a guidé les mages vers Jésus et c'est Lui qui a dit : « Le Saint-Esprit vous conduira dans toute la vérité. » Ces hommes ont été « transformés » après avoir vu l'étoile ; ils ont tout donné et, remplis de joie ils étaient prêts à aller n'importe où. Quand le Saint-Esprit pénètre un cœur. Il révolutionne la vie : on abandonne son ancienne vie pour suivre Jésus et le Consolateur remplit l'âme de joie.
Le Saint-Esprit agit sur le cœur comme sur les mages d'autrefois ; ils donnèrent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Ils ont donné ce qu'ils avaient de meilleur et de plus précieux. Quand l'Esprit remplit un cœur il s'en suit un don total.
Mais dès que le roi Hérode eût appris la chose il fut troublé et tout Jérusalem avec lui. Hérode est un type de l'Adversaire de Dieu, Satan ; et Jérusalem l'emblème du formalisme religieux. Et, naturellement, les gens religieux aussi bien que de vieil Ennemi des chrétiens furent très troublés lorsqu'ils apprirent la naissance du Sauveur. Quand le Saint-Esprit fait son apparition le Diable est triste et les gens religieux aussi. Lorsque le Saint-Esprit « tombe » avec la même puissance qu'aux jours de la Pentecôte, Satan et les hypocrites religieux dressent leurs batteries contre Lui. Le Saint-Esprit nous donne un cœur plein de bonne volonté et nous remplit de joie. Mais, souvenons-nous que les étoiles brillent dans la nuit, le Saint-Esprit brille dans la nuit de ce monde de ténèbres. Chaque croyant est comme une étoile qui brille ici-bas et lorsque la nuit disparaît avec les étoiles c'est le majestueux soleil qui fait son apparition. Le soleil de Justice va venir bientôt ; Jésus revient. Que chacun soit prêt pour Son Retour !