lundi 13 février 2017

COMMENT LIRE LA BIBLE


Henri Blocher (radio réveil 1978/07)
Le ministre des finances de la reine d’Ethiopie mérite qu’on le salue comme un Sage. Il était en train de lire un passage de la Bible, lorsque Philippe, l’apôtre, s’approchant de lui, lui demanda s’il comprenait ce qu’il lisait. Alors, au lieu de lui répondre orgueilleusement: «Mais bien sûr!», il a prié Philippe de l’aider (cf. Actes des Apôtres, 8:30-31). Il a donc reconnu qu’il faut apprendre à lire la Bible pour bien la comprendre.
Il n’a pas non plus répondu: «Pas tout à fait, mais ça ne fait rien; je sens que cette lecture me réchauffe le cœur et cela me suffit...» Ce premier croyant d’Afrique a reconnu qu’il est important, vital même, de bien lire la Bible pour savoir exactement ce qu’elle dit, ce que Dieu nous donne et ce qu’il nous ordonne par elle.
Bien des guides se proposent à nous, prétendant nous montrer comment lire la Bible, mais leur voix couvre souvent celle de Dieu ; ils séduisent beaucoup de gens et l’Eglise qui les suit tombe malade: qu’elle tombe de faiblesse ou que la fièvre l’excite.
1  — Pour certains, c’est la tradition de l’Eglise qui doit indiquer comment lire la Bible. Mais l’Eglise est aussi faite d’hommes qui peuvent se tromper. Si c’est leur tradition qui décide, elle annule la Parole de Dieu, la voix des hommes couvre celle de Dieu (cf. Matthieu 15:6).
2  — Pour d’autres, c’est une révélation du Saint-Esprit qui doit nous dire comment lire la Bible, une révélation reçue le plus souvent par le conducteur spirituel, parfois par des chrétiens individuels. Cette attitude revêt une apparence de grande piété, car elle semble honorer le Saint-Esprit (voir Colossiens 2:23). En réalité, elle est charnelle, humaine. Les pensées de la chair, et Satan lui-même, savent se déguiser (cf. II Corinthiens 11:13-14). Qui peut dire si les révélations reçues viennent du Saint-Esprit ou d’un autre esprit? C’est la Bible seule qui nous permet de le savoir! Ce n’est donc pas une «révélation» qui peut nous dire comment lire la Bible, c’est la Bible qui peut nous dire si les prétendues révélations sont de Dieu. C’est là l’origine, dans l’Histoire, de toutes les sectes qui se contredisent entre elles et qui, toutes, corrompent l’Evangile.
3 — Pour d’autres encore, c’est la raison humaine, armée de philosophie et de science, qui doit nous dire comment lire la Bible. Ils pensent que l’homme moderne est devenu «majeur» et qu’il ne peut plus épouser naïvement les conceptions enfantines des hommes d’autrefois. Ils enseignent à trier dans la Bible ce qu’on peut garder pour notre siecle et ce que l’on doit comprendre tout autrement que les auteurs des textes sacrés. Eux non plus ne sont pas d’accord entre eux et, dans leur orgueil, ils ne se rendent pas compte que leur raison est esclave de l’esprit du siècle, avec ses mensonges. Non seulement leur voix étouffe celle de Dieu, mais ils s’opposent ouvertement à beaucoup de paroles de la Bible, donc de Dieu. Même s’ils l’appellent encore «Parole de Dieu», c’est une formule creuse. Ces hommes qu’on appelle libéraux ou modernistes, conduisent les Eglises à la mort spirituelle.
Comme les Réformateurs que Dieu a suscités pour guérir l’Eglise malade, il y a quatre cent cinquante ans, il faut dire : la Bible elle-même doit nous apprendre la Bible. Que les hommes se taisent et que, d’abord, parle Dieu !
Certes, les erreurs contre lesquelles nous vous avons avertis contiennent un petit grain de vérité (qu’elles réussissent à gâter): c’est bien dans l’Eglise, avec l’aide de nos frères d’aujourd’hui et de nos pères d’autrefois, que nous devons lire la Bible. C’est bien le Saint-Esprit qui illumine les yeux de notre cœur (Ephésiens 1:18). C’est bien avec l’intelligence que nous devons comprendre la Parole de Dieu (I Corinthiens 10:15). Mais l’aide des autres chrétiens, l’exercice de l’intelligence, et même l’œuvre du Saint-Esprit en nous doivent être placés sous l’autorité de la Bible que le Saint-Esprit a inspirée une fois pour toutes.
Comment la Bible nous guide-t-elle quand nous voulons la lire ?
Elle nous guide par la comparaison de divers passages: un verset en éclaire un autre, les enseignements principaux éclairent les questions de détail. Mais auparavant déjà, la Bible nous guide par ce qu'elle est. Telle est la Bible, telle doit être notre lecture de la Bible.
La Bible, c’est Dieu qui parle: elle est tout entière la Parole de Dieu (voir la manière dont Jésus cite un verset en Matthieu 19:4-5). Nous devons donc la lire comme il convient d’écouter Dieu :
—  avec un entier respect (ce que la Bible appelle: la crainte de l’Eternel), car elle est une «terre sainte»;
—  avec une entière confiance, car le Dieu qui parle ne peut ni se tromper ni nous tromper;
—  avec prière et le désir de connaître personnellement le Dieu qui a parlé, lui qui est vivant aujourd’hui pour se faire connaître par sa Parole.
La Bible, c’est Dieu qui parle par le truchement des hommes. Dieu n’a dit que quelques mots directement du ciel ; il a parlé sous la forme d’une parole humaine ensuite mise par écrit et conservée pour nous à travers les siècles. La Bible est aussi une parole d’hommes qui ont parlé de sa part (cf. II Pierre 1:21). Elle est le fondement des apôtres et des prophètes (Ephésiens 2:20). Nous devons donc la lire aussi comme il convient de lire un livre humain :
—  en étudiant le sens des mots dans les langues humaines et en respectant les lois du langage;
—  en tenant compte des images, de la poésie, de la manière de raconter;
—  en faisant très attention au contexte: ce qui suit et ce qui précède le passage que nous lisons.
La Bible, c’est Dieu qui parle par le truchement des hommes dans l'Histoire. Elle n’a pas été écrite en une fois, comme un grand discours sur l’éternité, mais au fil d’une histoire de plus de mille cinq cents ans, qui a culminé avec la première venue du Seigneur Jésus. La Bible est très liée à tous les événements de ces siècles, et suprêmement à la venue de Jésus. Elle s’articule selon les divisions du temps; Ancien et Nouveau Testament. Nous devons donc la lire comme il convient de lire une histoire :
—  en recherchant toujours dans quelle situation la parole a été dite ;
—  en distinguant les époques du plan de Dieu (sans oublier, cependant, l’unité du plan de Dieu dans son déroulement);
—  en nous rappelant que la Parole de Dieu se rapporte à l’œuvre de Dieu : ce qu’il a dit nous fait connaître ce qu’il a fait.
Quand on lit la Bible on y découvre la vérité pour tous les hommes, que j’ai définie en ces termes pour ses élèves africains: «Les éléphants y trouvent assez d’eau pour s’ébattre à leur aise et les petits agneaux pour traverser à gué».

Ne craignez donc pas de vous jeter à l’eau! Si vous avez l’impression que la Bible est un livre difficile, qu’il s’y rencontre trop de mystères pour votre capacité de comprendre dites-vous que vous y trouverez de quoi vous ébattre vous-même, que vous y trouverez une réponse aux questions fondamentales que vous vous posez, une réponse que vous comprendrez fort bien. Il vous suffira de demander à Dieu lui-même l’aide de son Esprit. Il vous suffira d’ouvrir votre esprit aux paroles les plus simples que vous rencontrerez d’abord. Puis, si vous avez l’impression que la Bible est trop simple, alors je vous encourage à plonger en plein milieu de ses eaux, à chercher toutes les correspondances des faits les uns avec les autres, à voir la manière dont Jésus-Christ, en particulier, fait jaillir la lumière de comparaisons avec certains textes de l’Ancien Testament. Vous y trouverez une sagesse qui vous laissera ensuite l’impression que toutes les autres étaient semblables à de petits biscuits pour se passer l’envie de manger, mais que vous avez trouvé maintenant le véritable pain de la sagesse: cette Bible que vous êtes invité à lire afin de la comprendre et d’y découvrir la pensée de Celui qui l’a fait rédiger par des hommes comme sa Révélation.