lundi 9 octobre 2017

LES MOUCHES DANS L'ONCTION - 1/2

D. GEE « Proverbs for Pentecost », dans (Esprit et Vie 1939/10)
« Les mouches mortes infectent et font sentir mauvais l’huile du parfumeur ». (Eccles. 10/1).
Cette référence à l’huile d’onction dans ce proverbe lui donne une allure de Pentecôte. Car la suprême onction composée « selon l’art du parfumeur » était une huile d’onction sainte employée dans la sanctification du tabernacle, pour ses vases sacrés et son sacerdoce (Exode 30/25). Il est reconnu dans le Nouveau Testament que cette huile d’onction sainte était le symbole du Saint-Esprit. Prenant la parole dans la Synagogue de Nazareth. Christ dit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, car le Seigneur m’a oint ». Jean écrivant au sujet de l’enseignement et de l’illumination du Saint-Esprit donnés aux chrétiens, dit aussi: « L’onction que vous avez reçue de Lui demeure en vous » (1 Jean 2/27).
L’application spirituelle de ce proverbe peut donc être donnée avec précision à tous ceux qui ont connu l’onction du Saint-Esprit.
LES PETITES CHOSES
En l’occurrence, tout le trouble provient des « mouches mortes », qui ne sont que de petites choses. « Ainsi un peu de folie l’emporte sur la sagesse et sur la gloire ».
Il ÿ a une grande tentation, en effet, de croire qu'une réelle onction de l’Esprit peut couvrir la négligence de quelques détails et permettre un certain laisser-aller. Aussi longtemps que le ministère maintient un degré suffisant de succès, sous forme de popularité et de « résultats ». et tant que l’expérience personnelle semble donner une bonne mesure de contentement intérieur et d’élan dans la vie de l’église et dans l’adoration, il nous semble qu’un relâchement dans les petites choses, qui contribuent pourtant à la sanctification parfaite, est bien permis. Nous sommes souvent beaucoup trop indulgents à l’égard de nos petites participations à la vie mondaine d’une nature douteuse, ou de nos petites concessions à la chair qui sont légitimes mais non bienséantes, ou encore, de petites négligences de divers ordres que nous estimons trop peu importantes pour nous troubler : tout cela est toléré aussi longtemps que la grâce de Dieu n’a pas encore enlevé complètement notre Onction pour nous laisser terrifiés à la perspective d’un ministère ruiné et même d’un salut compromis.
Parfois aussi nous sommes coupables « d’un peu de folie » dans le sens littéral du terme. L’auteur de ces lignes pense en particulier à un certain prédicateur brillamment doué et jouissant d’un ministère extraordinairement fécond en conversions et en bénédictions. Mais la grâce s’est retirée graduellement de son témoignage à cause d’actes insensés qui s’étaient, tout d’abord, produits occasionnellement pour se répéter dans la suite plus fréquemment. Parallèlement, ce précieux ministère fut soumis aux coups destructeurs des châtiments, conséquences inévitables des actions inexcusables qui ont leur cause initiale dans l’indulgence exagérée envers soi-même dans les petites mauvaises choses.

L’Onction qui repose sur toute une Convention peut être brisée par des légèretés commises entre les réunions ; même l’élan victorieux de toute une campagne d’évangélisation peut être anéanti par quelques paroles irréfléchies, et non rétractées, entre collaborateurs. Le triomphe spirituel complet et définitif exige une vigilance soutenue, une consécration précise et surtout une grande fidélité dans les petites choses.