lundi 27 juin 2016

L’EAU

L’EAU

(Lucien Vivier « Revue Viens et vois 1966/02 »)
(Esaïe 35/1-7)  « Le désert et le pays aride se réjouiront; La solitude s'égaiera, et fleurira comme un narcisse; 2 Elle se couvrira de fleurs, et tressaillira de joie, Avec chants d'allégresse et cris de triomphe; La gloire du Liban lui sera donnée, La magnificence du Carmel et de Saron. Ils verront la gloire de l'Éternel, la magnificence de notre Dieu. 3 Fortifiez les mains languissantes, Et affermissez les genoux qui chancellent; 4 Dites à ceux qui ont le coeur troublé: Prenez courage, ne craignez point; Voici votre Dieu, la vengeance viendra, La rétribution de Dieu; Il viendra lui-même, et vous sauvera. 5 Alors s'ouvriront les yeux des aveugles, S'ouvriront les oreilles des sourds; 6 Alors le boiteux sautera comme un cerf, Et la langue du muet éclatera de joie. Car des eaux jailliront dans le désert, Et des ruisseaux dans la solitude; 7 Le mirage se changera en étang Et la terre desséchée en sources d'eaux; Dans le repaire qui servait de gîte aux chacals, Croîtront des roseaux et des joncs. »

Je ne sais si vous êtes au courant des problèmes que notre monde connaît, en ce qui concerne l'eau douce. Les grands réservoirs d'eau douce du monde sont en train de se vider ! Même en France, des ingénieurs et des savants ont les regards sur l'eau. Le Seigneur, ses anges, son Fils, l'Esprit de Dieu ont également les regards fixés sur les réservoirs d'eau spirituelle, sur l'eau de la Vie : « O Dieu, s'écrie le Psalmiste, toutes mes sources sont en Toi ! »

Dans le désert, les patriarches ont creusé des puits pour avoir de l'eau en permanence. C'étaient les princes d'Israël qui les creusaient, car ils y attachaient une grande importance. L'Eternel dit à Moïse : « Rassemble le peuple et je leur donnerai de l'eau ». Après avoir trouvé cette eau, ils chantèrent un cantique : « Monte, puits ! Chantez en son honneur ! Puits que les princes ont creusé, que les grands du peuple ont creusé, avec le sceptre, avec leurs bâtons ! » (Nombres 21/17).

Se trouve-t-il, dans nos assemblées, de ces gens qui, par leur piété, leur vie spirituelle, par leur vie de prière, creusent des puits pour avoir de l'eau en abondance ? Ceux qui, jour après jour, creusent ainsi leur puits, obtiennent, à chaque instant de la journée, ce qui est nécessaire à leur foi, à leur témoignage, à leur santé spirituelle et physique. Soyons comme ces princes d'autrefois, comme les anciens d'Israël qui creusaient leurs puits avec le sceptre et le bâton ! Bien entendu, nous ne devons pas boire à tous les puits ! Il est de l'eau que le monde nous offre, même le monde religieux, mais c'est une eau dangereuse, parfois même empoisonnée. Dieu a une autre eau pour nous : Il a pour nous de l'eau pure. Jérémie, le prophète, a dit : « Cessez donc d'aller vous abreuver aux citernes crevassées qui ne retiennent pas l'eau ; elles ne laissent que de la boue et de l'infection, mais venez à l'Eternel, et l'Eternel dira : Je suis une Source d'eau vive, une source d'eau de la Vie ».

Il est des moments dans la vie spirituelle où nous sommes fatigués et découragés ; ce sont des temps de sécheresse, ce sont des déserts brûlants que nous traversons. Dieu fait qu'alors nous avons de la peine à creuser nos puits et, si même nous les creusions, nous ne trouverions pas l'eau, car elle est très profonde. Mais Dieu, dans sa Grâce, nous envoie le Rocher, et le Rocher suivait Israël dans le désert et le Rocher était le Christ. Or, vous pouvez boire de l'eau du Rocher dans vos heures difficiles, dans vos heures troublées, vos heures d'épreuve, vos jours de larmes, le Rocher vous suit. Le Seigneur vous dit : « Celui qui boira de cette eau (de cette eau qui sort du Rocher) n'aura jamais soif ».

Lorsque le peuple hébreu quitta le désert, il découvrit, en Canaan, des sources multiples où l'eau jaillissait du sol. Avec l'eau d'un puits, on ne peut pas arroser beaucoup de terre, mais avec des sources, on peut irriguer toute une contrée. C'est pour cela que la fille de Caleb, après avoir reçu de son père un héritage merveilleux, lui demanda, en femme avisée, « les sources inférieures et les sources supérieures », sources d'en-bas et sources d'en-haut (Josué 15/13 à 20). Le Seigneur peut nous donner ces choses, mes amis ! Il nous a donné sa Parole, et dans ces derniers temps, dans sa miséricorde infinie, Il nous a donné des sources supérieures, sources d'en-haut, par la puissance de son esprit. « O Dieu, ceux qui chantent et ceux qui dansent crient : Toutes mes sources sont en Toi ! » Oui, toutes les sources sont en Toi, Seigneur Jésus ! Voilà la grande révélation que les Israélites pieux purent entendre de la bouche même de Jésus, un jour de la fête des Tabernacles. Comme chaque année, ils se rendaient au temple en chantant les magnifiques cantiques des degrés : « Je suis dans la joie quand on me dit : Allons à la Maison de l'Eternel ! Nos pieds s'arrêtent dans tes portes, Jérusalem ! » (Psaume 122).

En arrivant devant les degrés, ils chantaient d'autres Psaumes, et les sacrificateurs montaient les degrés. A l'entrée du temple, était posé un vase immense, rempli d'eau, et le sacrificateur récitait quelques psaumes des degrés, puis, le passage bien connu de Joël : « Je répandrai de mon Esprit sur toute chair, vos fils et vos filles prophétiseront ». Il terminait par ce cantique : « l'huile qui descend sur la tête et qui coule sur la figure et sur la barbe d'Aaron, sur ses vêtements... », et puis, tout à coup, le sacrificateur renverse le vase d'eau ; l'eau est répandue, elle s'étale devant le temple ; elle descend les degrés, elle arrive sur la place et, là, au bas des degrés, il me semble apercevoir le Seigneur Jésus : « Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus se tenant debout s'écria : si quelqu’un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive ! Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture. Il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l'Esprit n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié » (Jean 7/37).

Au pied des degrés, Il voit cette eau qui coule. Il considère la foule immense qui a soif ; alors, Il se tourne vers elle: « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive... » Jésus, tout en observant cette scène de l'ancienne Alliance, veut faire comprendre au peuple que c'en est fini du symbolisme, fini des ombres de l'Ancien Testament, fini de ces images ! Il y a, ici, plus qu'un symbole, plus que des images et des ombres ; il y a, ici, la réalité, c'est-à-dire le Seigneur Jésus, seule source d'eau de la vie : « Venez à moi, vous tous qui avez soif, et buvez et des fleuves d'eau vive couleront de votre sein, et jailliront jusqu'en vie éternelle ».

Bien-aimés, ne sortons pas de la réalité ! Or, la réalité est en Christ et c'est lui que nous avons à aimer de tout notre cœur, de toutes nos forces et de toute notre pensée, Lui que nous devons servir et adorer. C'est de chez Lui, du trône, du sanctuaire, c'est de lui, l'Agneau de Dieu, que sortent le secours, la bénédiction et la guérison. Et si cette eau coule dans notre cœur, notre cœur devient aussi une source qui jaillit sur les autres, et ceux qui nous entourent sont ainsi arrosés. Bien plus, c'est une eau qui jaillit jusque dans la vie éternelle !

« O Dieu, tu me fais chanter, tu me fais louer parce que toutes mes sources sont en Toi ! »