lundi 16 octobre 2017

LES MOUCHE DANS L'ONCTION - 2/2

D. GEE « Proverbs for Pentecost », dans (Esprit et Vie 1939/10)
LE PARFUM GACHE
Le parfum contient quelque chose de réellement puissant. Quoiqu’il ne dégage rien de tangible, d’audible ni de visible, son influence peut, néanmoins, remplir une maison et révéler la présence de quelqu’un. Ce qui est vrai pour les odeurs délicieuses, l’est aussi pour ce que notre proverbe appelle « les mauvaises odeurs ».
Rien ne peut mieux illustrer, comme le parfum, cette influence spirituelle intangible et invisible qui émane, à des degrés différents, il est vrai, de tout chrétien. Il doit y avoir quelque chose d’essentiel dans notre être qui donne de la vertu à tout ce que nous disons ou faisons. Certains caractères sont très sympathiques, et d’autres pas ! Certaines personnalités apportent toujours avec elles une ambiance de radieuse sainteté où qu’elles soient : d'autres apparaissent comme étant d’une qualité spirituelle très inférieure. Certains témoignages laissent après eux une beauté telle qu’ils sont comparables à un doux parfum, et il est même possible qu’ils restent vivants encore après la mort du témoin : d’autres, par contre, ne laissent après eux que déception et dégoût.
Notons bien que ces remarques ne s’appliquent pas nécessairement aux faits extérieurs d'un ministère public, ni à nos expériences personnelles et conduite extérieure dans la vie de l’église. Un prédicateur, même, peut avoir une saine doctrine, être brillamment doué, capable d’attirer et de captiver des foules nombreuses, et, cependant, être envieux, manquer d’égards dans la vie de famille en tant que père ou hôte, se livrer constamment à des exagérations, à l’orgueil, à la médisance, être chicanier à propos de futilités... ! Tout cela enlève au ministère cette « douce odeur de Christ » qui est la seule couronne de gloire de tout notre service.
Dans la même ligne, un simple fidèle peut être très assidu aux cultes et aux réunions, généreux, prompt à louer Dieu en public, intercéder fréquemment dans les réunions, voire occuper une position en vue dans l’église, et, néanmoins, manquer absolument d’attrait. Un état spirituel normal exige la totalité de notre personne et de notre vie, plus cette «chose » indéfinissable que nous savons être l’onction sainte de l’Esprit et qui donne à notre activité la vertu et la saveur. Et si « les mouches mortes » peuvent infecter et ruiner une telle vie, combien il est nécessaire de veiller sans cesse sur un tel danger.
LES CHARISMES DE L’ESPRIT
Même les dons surnaturels de l’Esprit peuvent être gâchés par les « mouches mortes » du manque de charité, (1 Cor. 13/1-3) et rendre désagréable et repoussant ce qui fut à la fois rafraîchissant et convaincant. La faute ne réside pas dans quelque imperfection ou contrefaçon dans l’onction originelle, mais dans les petites choses qui se sont infiltrées du dehors et ont finalement produit la « mauvaise odeur ». La « parole de sagesse » est teinte d’orgueil ; les « dons de guérisons » produisent l’envie, ou le charisme de prophétie trahit l’intérêt personnel.
Il est de toute importance de marcher selon l’Esprit si nous sommes appelés à exercer des charismes spirituels de manière visible. Vigilance dans les petites choses, tel est l’ordre de notre proverbe.
« Veillez à vous conduire avec circonspection ».
Jamais les mouches mortes n’auraient gâté l'odeur de l’onction si le parfumeur avait été suffisamment vigilant. L’onction sainte de l’Esprit est un trésor inestimable qui doit être gardé jalousement et préservé à tout prix de toute impureté. La grande attention dont faisaient preuve les anciens prêtres ayant reçu l’onction est très significative : « Il n’ira vers aucun mort ; il ne se rendra point impur, ni pour son père, ni pour sa mère. Il ne sortira point du sanctuaire et ne profanera point le sanctuaire de son Dieu, car l’huile d’onction de son Dieu est une couronne sur lui » (Lév. 21/11-12).
Nous nous réjouissons de la liberté que nous avons dans l’application jusque dans les détails de cette loi ancienne ; mais si notre sacerdoce chrétien est différent de celui de l’Ancienne Alliance, il n’en reste pas moins que ses principes spirituels restent intacts et toujours actuels : les actes de négligence feront perdre rapidement au témoignage cette force particulière qui émane de l’onction divine.
Ce qui est vrai pour la vie individuelle, l’est aussi pour la vie des églises. Nous devons nous préserver des « mouches mortes » dans toutes nos églises du Réveil de Pentecôte. Le témoignage peut être vite anéanti dans tout un district si nous tolérons le mal au milieu de nous. « Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ?» (1 Cor. 5/6).
La règle scripturaire pour remédier à ces situations, est la discipline ecclésiastique. La fausse charité, la faiblesse à l’égard de ce qui est mal dans l’église, toute injustice et impureté sont encore autant de mouches mortes qui infecteront le doux parfum du  témoignage chrétien et le rendront de mauvaise odeur. Les manifestations extérieures ne pourront jamais tenir lieu de la présence authentique du Saint-Esprit.
Le parfum sacré de la sainteté est trop précieux et trop vital pour ne pas vouloir le conserver à tout prix.