Esaïe 63/17(Bible de la Colombe):
"Pourquoi, Éternel, nous fais-tu errer loin de tes voies et endurcis-tu notre
cœur contre la crainte envers toi ? Reviens, à cause de tes serviteurs, des
tribus de ton héritage !"
Ces mots sont terribles! L’argument qu’ils proposent à
notre attention nous amène à réfléchir sur quelques tristes vérités.
«Seigneur, pourquoi nous fais-tu errer loin de tes voies,
et endurcis-tu notre cœur contre ta crainte ?»
Si nous ne réussissons pas à répondre justement à cette
grande interrogation, nous serons détruits pour toujours.
Nous observons que c’est la vraie Église qui élève à Dieu
cette lamentation.
Les fils de Dieu, sûrs des privilèges qui dérivaient de
leur adoration, s’était exclamé:
Esaïe 63/16 (Bible de la Colombe):
"C'est toi, cependant, qui est notre Père, ce n'est pas Abraham qui nous a
connus, ce n'est pas Israël qui nous a distingués; c'est toi, Éternel, qui es
notre Père, qui, dès l'éternité, t'appelles notre rédempteur."
Une telle confession démontre que la foi soutient l’âme en
lui donnant une certitude intérieure et en lui faisant goûter à la communion
avec Dieu même quand elle est privée de tout aide et soutien visible.
Eux-mêmes décrivent leur propre condition spirituelle en
déclarant être «devenu comme l’homme impur» (Esaïe chapitre 64 verset 6) et
reconnaissant que leur sainteté se flétrissait «comme des feuilles.»
Et pourtant, comme nous l’avons indiqué, la vraie foi
maintient également le sens de la communion avec Dieu et c’est pour ceci que
l’église exprime avec certitude:
Esaïe 63/16 (Bible de la Colombe):
"C'est toi, cependant, qui est notre Père, Ce n'est pas Abraham qui nous a
connus, Ce n'est pas Israël qui nous a distingués ; C'est toi, Éternel, qui es
notre Père, qui, dès l'éternité, t'appelles notre rédempteur."
Je suis persuadé que quelques-uns d’entre vous connaissez
l’expérience dont je suis en train de parler et que, lorsque notre foi est
privée d’un soutien visible, nous restons également liés à Dieu.
Même quand notre aimé Seigneur Jésus-Christ crie:
Matthieu 27/46 (Bible de la Colombe):
"Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte : Éli, Éli, lama
sabachthani ? C'est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?
"
Il pouvait crier au Père en l’appelant Mon Dieu !
Le texte nous montre que ceci était précisément la
situation dans laquelle se trouvait l’église du Seigneur au temps du prophète
Esaïe.
Si, face aux événements d’aujourd’hui, Dieu nous aide à
avoir une même foi, nous aurons un fondement sûr sur lequel rester ferme.
Maintenant, je voudrais considérer brièvement avec vous la
condition de l’Église de ce temps.
Elle était opprimée mais aussi elle était convaincue de
péché.
Arrêtons-nous pour quelques instants sur la première de ces
deux réalités.
Dans le verset qui suit notre texte, nous lisons que le
peuple se lamentait parce que «les ennemis ont foulé aux pieds» le sanctuaire de
Dieu
Esaïe 63/18 (Bible de la Colombe):
"Ton peuple saint n'a été en possession (du pays) que peu de temps ; Nos
ennemis ont foulé ton sanctuaire."
Malgré le fait qu’ils soient gravement oppressés par
l’ennemi, ce qui primait le plus pour les croyants concernait l’état du
sanctuaire du Seigneur.
Frères, ce serait aussi une très bonne chose si nous aussi,
nous trouvant dans un état de persécution et d’oppression, nous étions préoccupé
et intéressé avant toute autre chose par l’état du temple de Dieu !
En second lieu, nous considérons leur conviction de péché.
Cette prière, qui continue jusqu’à la fin du chapitre suivant, manifeste
l’intensité et la profondeur d’une telle conviction.
Nous lisons quelques mots très significatifs à propos de
ceci:
Esaïe 64/6-7 (Bible de la Colombe):
"Il n'y a personne qui invoque ton nom, qui se réveille pour s'attacher à
toi : Car tu nous as caché ta face, et tu nous as laissés tomber en défaillance
à cause de nos fautes. Cependant, Éternel, tu es notre Père ; Nous sommes
l'argile, et c'est toi notre potier, nous sommes tous l'ouvrage de tes mains."
Supposons que nous nous trouvions dans cette condition
d’oppression et de conviction de péché: Comment réagirions-nous ? Que
ferions-nous ?
Ce passage nous montre que les vrais croyants s’interrogent
sur le chagrin du Seigneur, lequel se manifeste à travers quelques jugements de
nature spirituelle.
Ceci est ce qui, dans un état d’oppression et de conscience
de son péché, intéresse l’église du temps du prophète Esaïe.
Mes frères, si j’ai compris quelque chose de la condition
de mon âme, de la votre et de celle de la majorité des églises de Dieu dans le
monde, je crois que le Seigneur nous appelle nous aussi à nous intéresser à son
chagrin et à ce qui l’a provoqué.
Considérons attentivement ces jugements qui se sont abattus
sur nous à cause d’un tel chagrin.
Nous demandons, nous aussi, à Dieu avec un cœur rompu:
«Seigneur, pourquoi nous fais-tu errer loin de tes voies et rends-tu dur notre
cœur parce qu’on ne te craint pas ?»
- Je voudrais considérer avec vous ce que signifie « errer loin » des voies du Seigneur.
- Deuxièmement, que devons-nous entendre quand on affirme que Dieu « rend dur » notre cœur ?
- En outre, je voudrais aussi que nous comprenions de quelle façon Dieu endurcit les cœurs des croyants.
- Quatrièmement, nous observerons quelles sont les raisons pour lesquelles se vérifient ces choses.
- Finalement, nous verrons quelle est la voie de sortie que Dieu a préparée afin que nous surmontions cette épreuve.
Que signifie errer loin des voies du Seigneur ?
L’expression « tes voies » peut indiquer ce que Dieu
accomplit dans notre vie, ou bien ce que nous, selon la volonté du Seigneur,
nous devons accomplir envers lui.
Dans le premier cas, nous sommes en train de parler des
voies de la divine providence, dans la seconde de l’obéissance et de la sainteté
qui nous sont demandées. Il existe pour nous la possibilité d’errer loin des
voies du Seigneur dans les deux cas.
Dans l’épître aux Hébreux, en parlant d’une certaine
génération, Dieu dit :
Hébreux 3/10: "Aussi je fus irrité contre cette
génération, et je dis: Ils ont toujours un cœur qui s’égare, Ils n’ont pas connu
mes voies."
Je pense qu’il est fait allusion au fait que ces personnes
n’étaient pas capables d’entendre ni les œuvres que le Seigneur accomplit dans
leur vie ni la signification qu’elles avaient en rapport à sa volonté.
Notre texte, par contre, parle des chemins que Dieu a
préparés afin que nous cheminions avec lui. Donc, nous pouvons nous éloigner de
lui de deux façons : intérieurement, quand la vie spirituelle qui est en nous
chute et se flétrit comme une feuille, et extérieurement, à savoir quand il y a
moins de pratique de la piété et de la sainteté de vie en obéissance à l’appel
que Dieu nous a adressé.
Habituellement, ces expériences spirituelles sont
étroitement liées l’une à l’autre, mais je pense que le sens de notre texte doit
se référer, en le considérant à la lumière de son contexte immédiate, au fait de
s’éloigner des voies du Seigneur sur le plan intérieur.
Quand, dans un tel cas, l’expression sous entend la
faiblesse et l’inaptitude de notre cœur qui, le plus souvent, se manifeste aussi
avec l’absence d’une vie vécue saintement.
Que devons-nous entendre quand on affirme que Dieu
« rend dur » notre cœur ?
L’endurcissement du cœur peut être total ou partiel.
L’endurcissement est absolu quand advient ce qui est décrit
avec les mots d’Esaïe 6/10:
"Rends insensible le cœur de ce peuple, endurcis ses
oreilles et bouche-lui les yeux, de peur qu'il ne voie de ses yeux, n'entende de
ses oreilles, ne comprenne avec son cœur, qu'il ne se convertisse et ne soit
guéri."
Un endurcissement de ce type est celui qu’on vérifie quand
les juifs rejettent le Christ.
Celui que confesse l’église en Esaïe chapitre 63 verset 17
est d’une autre nature.
En fait, qui est abandonné à une telle insensibilité
extrême ne pourra jamais s’humilier de cette façon et ne réussira même pas à
supplier Dieu avec sincérité.
Remercions le Seigneur qui nous protège d’une aussi
tragique expérience.
L’endurcissement partiel est, par contre, celui qui est
mentionné par l’auteur de l’épître aux Hébreux quand il écrit :
Hébreux 3/13: "
Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on
peut dire: Aujourd’hui! Afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction
du péché."
C’est à la lumière de ce que nous avons dit jusqu’ici que
nous devons entendre les mots d’Esaïe quand il affirme que Dieu « rend dur »
notre cœur.
De quelle façon Dieu endurcit les cœurs des
croyants ?
a) Dieu endurcit notre cœur en ne faisant rien pour éviter
que cette tragique expérience se vérifie dans notre vie. Quand Ezéchiel parlait
de ce qui arrivait aux faux prophètes, il explique que c’est le Seigneur qui les
a « séduits »
Ezéchiel 14/9: "Si le prophète se laisse séduire,
s'il prononce une parole, c'est moi, l'Éternel, qui aurai séduit ce prophète ;
j'étendrai ma main contre lui et je le supprimerai du milieu de mon peuple
d'Israël."
Mais de quelle façon Dieu opère t il une telle
séduction ?
Il les abandonne à eux-mêmes et il les laisse guider par
les pensées trompeuses de leur propre cœur. Par conséquent, le Seigneur rend dur
notre cœur en l’éloignant de ses chemins en ne faisant rien pour préserver en
nous l’humilité et la sensibilité spirituelle.
b) L’endurcissement du cœur peut aussi être la conséquence
de la justice de Dieu.
Ceci est l’endurcissement total dont nous avons déjà parlé.
Le Seigneur, de nombreuses fois, manifeste ses jugements de
manière très évidente.
Cela se vérifie, par exemple, quand il envoie des calamités
naturelles comme les incendies qui détruisirent nos villes ou bien les
inondations.
Pendant que ces jugements peuvent être observés par tous,
il y en a d’autres qui, par leur nature, sont remarqués seulement par qui est
attentif aux circonstances qui regardent les choses spirituelles.
Cela est clair si nous prêtons attention à la nature de
tels jugements.
En premier lieu, Dieu endurcit spirituellement le cœur de
quelqu’un quand il l’abandonne à sa propre convoitise.
En parlant de qui a subi cette condamnation, Paul dit
dans Romains 1/24: "C'est pourquoi Dieu les a livrés à l'impureté, selon
les convoitises de leurs cœurs, en sorte qu'ils déshonorent eux-mêmes leurs
propres corps"
Même ceci, si nous réfléchissons avec attention, est une
manifestation évidente de la colère de Dieu : il prive l’homme de tout remords
de conscience et de toute honte : il refoule tous les obstacles et les
empêchements afin qu’ils suivent leur concupiscence.
En second lieu, Dieu endurcit spirituellement le cœur de
quelqu’un quand il l’abandonne « entre les mains de Satan » afin qu’il soit
aveuglé. Le diable, en fait, est le prince de ce monde qui « aveugle
l’intelligence » des hommes (2 Corinthiens 4/4).
Aujourd’hui, l’adversaire réussit à rejoindre son objectif
en influençant les faux prophètes avec un esprit menteur. Ceux qui crient
« paix, paix » quand le Seigneur n’a pas prononcé ces mots (Jérémie 6/14). Nous
pensons au roi Achab, quand il voulut reconquérir Ramot de Galaad. Ce roi
idolâtre, qui à la demande du roi Josaphat fit consulter ses prophètes, fut
trompé et séduit par leurs mots (1 Rois chapitre 22), de telle façon que dans
une telle occasion Satan fut un esprit de mensonge dans la bouche des faux
prophètes.
Aujourd’hui aussi, Dieu est visiblement à l’œuvre dans le
monde en endurcissant le cœur des hommes de cette façon. Les esprits de mensonge
parlent à travers la bouche des faux prophètes qui promettent prospérité et paix
aux pécheurs de tout type : alors que le Seigneur n’a pas prononcé ses
mots !
En troisième lieu, Dieu endurcit le cœur de l’homme en lui
concédant, dans sa souveraine providence, des opportunités pour satisfaire sa
convoitise. Ceci est une des manifestations les plus terribles de sa divine
providence !
Enfin, Dieu abandonne les hommes « en les livrant à leur
sens réprouvé » (Romains chapitre 1 verset 28), c’est-à-dire un esprit qui n’a
pas la capacité de discerner et de vouloir une quelconque chose qui soit
vraiment bonne.
Nous essayons de proposer à l’homme ces choses qui
l’enrichiraient vraiment, et nous découvrons que son esprit est incapable
d’entendre et de vouloir de telles choses.
Nous le pensions bien ; le monde est plein de l’évidence de
cette justice de Dieu !
c) Dieu endurcit notre cœur en nous éloignant de ses
chemins, en nous privant, à cause de notre péché, de l’influence et de la
présence de Son Esprit qui en priorité nous a préservés et guidés.
Ceci est précisément le cas dont parle notre texte. Le
Seigneur a retiré son Esprit à cause de la provocation des croyants, qui
maintenant sont privés des bénéfices et des grâces jouies en priorité.
Après ce que nous avons considéré, nous nous concentrerons
sur les observations suivantes.
Même les vrais croyants peuvent s’éloigner pour un certain
temps des chemins du Seigneur et avoir un cœur partiellement endurci.
Dans la vie des fils de Dieu on peut vérifier une déchéance
de la grâce divine capable de produire ce type d’endurcissement qui, à son tour,
porte l’individu à ne pas comprendre où il se trouve, ce qu’il est en train de
faire, ce qui lui arrive et même comment il doit se comporter pour réussir à
résoudre ces problèmes spirituels.
L’unique chose à faire dans un moment pareil est de crier :
« Seigneur, pourquoi nous fais-tu errer loin de tes voies, et endurcis-tu notre
cœur contre ta crainte ? »
Nous observons, en outre, que Dieu lui-même, dans ces
moments, étend la main de sa justice en provoquant ces choses qui s’abattent sur
le croyant.
La troisième observation est qu’une telle condition est la
plus déplorable que l’église puisse expérimenter.
Dans de pareilles circonstances deux choses arrivent :
avant tout, toutes manifestations visibles et évidentes de l’amour de Dieu
disparaissent et, en second lieu, nous nous trouvons inévitablement dans une
situation de souffrance et de tourment.
Après avoir parlé de l’endurcissement du cœur, nous
affrontons maintenant l’argument de la crainte du Seigneur. La crainte du
Seigneur peut être considérée en relation avec le péché quand elle s’exprime
dans la précaution et dans l’humilité du croyant, ou bien dans son lien avec les
jugements de Dieu quand elle se manifeste à travers la révérence, la sagesse et
la diligence.
La crainte du Seigneur concerne aussi le sens du devoir, et
ainsi porte l’âme à l’obéissance et à la vigilance. Maintenant, au cas où ces
attitudes sont absentes, nous sommes face à un endurcissement partiel du cœur.
En fait, l’endurcissement dont parle Esaïe consiste
précisément dans l’absence de la crainte du Seigneur.
Comme une accusation provoque l’inquiétude et la
condamnation suscite la terreur, de même la crainte du Seigneur produit une
forte sensibilité envers tout ce qui est immoral.
a) Quand notre cœur est partiellement endurci, il est
incapable d’assumer les dispositions dont nous avons besoin.
Ceci signifie que le juste sens de nos erreurs occultes est
absent.
Dans le livre des Psaumes, nous lisons cette prière :
Psaume 19/13 -14: "Qui connaît ses fautes
involontaires ? Pardonne-moi ce qui m'est caché.
Préserve aussi ton serviteur des présomptueux; qu'ils ne dominent pas sur moi ! Alors je serai intègre, innocent de péché grave."
Préserve aussi ton serviteur des présomptueux; qu'ils ne dominent pas sur moi ! Alors je serai intègre, innocent de péché grave."
Dans ces deux lignes est décrite la vie du croyant. Il ne
peut y avoir pour nous aucune sécurité si, en plus d’être retenus par des péchés
volontaires, nous ne sommes pas aussi purifiés de ceux qui sont occultes ou
secrets. Pour nous, il est facile de nous rendre compte que si nous tombons dans
« de grandes transgressions » nous serons très abîmés, mais nous devons savoir
que nous courons le même danger si, en outre, nous ne venons pas nous purifier
de ces péchés qui, généralement, ne sont pas considérés comme évident. Pour
autant, nous devons absolument posséder une juste sensibilité dans notre
confrontation avec nos péchés occultes.
Quelqu’un pourrait se demander quelles sont ces erreurs
« occultes ».
Avant tout, les vaines contemplations de l’esprit. L’Esprit
Saint atteste que le cœur de l’homme conçoit « seulement des desseins
malveillants en tout temps » (Genèse 6 /5)
Si nous ne possédons pas cette conviction sur nous-mêmes et
sur nos pensées, cela signifie que Dieu a endurci notre cœur. Certainement, les
projets de nos pensées sont occultes pour tout être vivant, excepté pour le vrai
Dieu vivant ! Les péchés obscurs sont, en outre, les soifs et les intentions
corrompues que notre convoitise conçoit.
En fait, les vaines contemplations de l’esprit deviennent,
à cause de le la convoitise, des désirs malveillants
Si nous sommes indulgents dans notre confrontation avec ces
choses il adviendra que, tant les vaines contemplations de l’esprit que les
désirs corrompus du cœur se fassent tellement pressants et persistants que, à la
fin, notre esprit ne pourra plus les repousser.
Il sera de cette façon mortifié, privé de la vitalité
spirituelle et rendu charnel et aimant le monde au lieu de Dieu, en devenant
indifférent.
Frères, ces choses sont vraies et réelles dans nos vies à
cause de notre très grave négligence !
Réfléchissons: possédons-nous cette sensibilité dans notre
confrontation avec nos péchés obscurs ? Ou alors vivons-nous tranquillement et
sans troubles, pendant que toute cette corruption demeure en nous ?
Si cela est ainsi, alors notre cœur est endurci ! Alors la
crainte du Seigneur n’est plus en nous !
Dans ces moments, quand notre esprit est accablé par de
vaines contemplations, par la convoitise et l’apathie spirituelle, nous sommes
incapables de ressentir la plus petite préoccupation et tristesse par rapport à
ce qui advient !
b) L’endurcissement du cœur qui nous prive de la crainte de
Dieu produit, en outre, l’incapacité de comprendre quand notre chemin spirituel
suit un cours irrégulier.
Bien qu’il existe une façon de vivre la vie chrétienne qui
plait au monde et que les croyants nominaux approuvent avec conviction, si un
individu se comporte honnêtement selon la Parole de Dieu il verra que cette
façon de se conduire n’est pas approuvée par le Seigneur et que, alors, c’est
une abomination à ses yeux. Nous sommes appelés à cheminer prudemment avec Dieu
en nous soumettant à ses commandements.
En fait, l’apôtre Paul nous exhorte en écrivant :
Ephésiens 5/15: "Veillez donc avec soin
sur votre conduite, non comme des fous, mais comme des sages"
Si nous pensons que personne au monde ne peut nous
condamner et que nous nous convainquons que notre conduite entre dans les
limites de ce qui est licite et si, en nous confrontant avec la justice révélée
à travers la loi de Dieu, nous ne nous sentons pas ratés et humiliés, alors cela
signifie que notre cœur est endurci à un tel point que nous ne craignons plus le
Seigneur !
En fait, si nous ne marchons pas avec la crainte du
Seigneur dans le cœur, nous n’aurons pas cette grande confiance en
nous-mêmes.
Alors, soyons méfiants ! La plupart de ceux qui se sentent
plus confiants et tranquilles, en réalité sont tellement endurcis qu’ils ne
réussissent plus à se rendre compte de combien est irrégulier leur cheminement
avec Dieu.
Qui d’entre nous, frères, peut soutenir que sa conduite est
digne de celui qui nous a tournés vers une sainte vocation ?
Hélas, notre comportement n’est pas digne de nous-mêmes et
de notre confession de foi : comment peut-elle l’être de Dieu ?
c) L’endurcissement partiel dont nous avons parlé se révèle
dans notre manque de sensibilité face aux péchés évidents. Je ne suis pas en
train de faire référence à ces transgressions grossières que les autres peuvent
reconnaître mais plutôt à ces moments quand en nous-mêmes nous savons bien que
nous avons péché et offensé la sainteté de Dieu.
Quand adviennent ces choses, notre culpabilité est très
grande parce que nous péchons contre la connaissance de la vérité en allant
contre l’engagement de rester vigilant et contre notre promesse de fidélité.
Ces transgressions sont celles qui dans le psaume 119 sont
définies comme « péchés volontaires. »
Rappelons-nous : les erreurs les plus graves réclament des
condoléances majeures et une profonde humiliation !
Chères frères, je crains que trop souvent nous passions au
dessus des péchés de ce genre avec une superficialité excessive, en allant de
cette façon contre les privilèges du pacte de grâce.
Quand nous nous négligeons ainsi, nous étouffons notre
conscience avec un aveu peu sincère.
En outre, nous ne portons pas avec humilité et contrition
chacun de nos péchés connus aux pieds de celui qui peut nous purifier avec son
sang précieux. Si notre cœur craint le Seigneur nous ne serons pas capables de
rester indifférents même face à ce type de péché qui, humainement, est estimé
comme très insignifiant !
Si en nous il y a une crainte de Dieu, nous ne pourrons
laisser passer la moindre iniquité sans avoir fait avant de telle façon à ce que
le sang de l’Agneau nous ait lavé « de tout péché » !
Si telle n’est pas notre condition, alors nous avons un
cœur endurci et incapable de craindre le Seigneur !
d) Enfin, l’absence de la crainte de Dieu se révélera dans
le manque de sensibilité envers le péché d’autrui. Quand quelqu’un ne
commettrait pas de transgression grave mais approuve celle d’autrui, cela
signifie qu’il a un cœur endurci.
Nous ne devons pas supporter quotidiennement la
manifestation de la méchanceté des chrétiens nominaux, du monde, des nations et
de tous les êtres humains. C’est pourquoi, à nous, est confiée la grande
responsabilité de considérer le péché de qui est autour de nous avec une juste
disposition de cœur et de le reprendre comme il faut. Et pourtant, souvent nous
sommes tellement indifférents en ce qui concerne le péché des hommes ! Nous ne
connaissons pas du tout l’expérience du psalmiste qui disait :
Psaume 119/136: "Mes yeux répandent des torrents
d'eaux, Parce qu'on n'observe pas ta loi."
Il me semble qu’il y a peu de personnes qui peuvent faire
sincèrement cette confession ; et pourtant,
Esaïe 22/12-13: "Le Seigneur, l'Éternel des armées,
(vous) a appelés en ce jour A pleurer et à vous lamenter, A vous raser (la tête)
et à ceindre le sac, et voici de la gaieté et de la joie ! On tue le gros bétail
et l'on égorge le petit. On mange de la viande et l'on boit du vin : Mangeons et
buvons, car demain nous mourrons !"
Le Seigneur doit nous aider parce que nous sommes vraiment
trop peu sensibles envers le péché d’autrui. Ce manque de notre part est causé
par l’absence de zèle pour la gloire de Dieu et de l’inconsistance de notre
amour envers notre prochain qui, s’il fut comme il devrait être, nous
contraindrait à nous intéresser à la misérable condition des hommes.
Malheureusement, le péché du monde est considéré comme
« normal. »
Nous ne nous déchirons pas les vêtements quand nous
entendons blasphémer le nom du Seigneur et nous restons impassibles face au sang
versé, à l’impureté, à l’injustice et à la mondanité.
Nous nous sommes habitués à cohabiter avec les diverses
formes que prend le péché et aucun d’entre nous n’est perturbé par ce qui
arrive !
Ceci n’est pas être sous la puissance de la crainte de
Dieu !
En réalité, nous nous sommes partiellement endurcis, de
telle façon que la crainte de Dieu ne règne pas dans nos cœurs.
Quelles sont les raisons pour lesquelles se vérifient
ces choses ?
Pourquoi Dieu agit-il de cette façon par rapport à son
peuple ?
Quelles sont les raisons qui poussent le Seigneur à nous
abandonner à nous-mêmes et au pouvoir de notre corruption ?
Nous ne devons pas tomber seulement dans l’erreur de penser
que Dieu soit l’auteur du péché et nous ne devons pas non plus excuser la
gravité de notre iniquité.
Pourquoi, donc, le Dieu saint nous traite-t-il de cette
façon ?
Demandons-nous : Quelles sont les choses qui ont provoqué
Dieu ?
a) Avant tout, le manque de gratitude pour sa miséricorde.
Dans le même chapitre où se trouve le passage que nous
sommes en train de méditer, il est écrit :
Esaïe 63/8-10: "Il avait dit : Certainement ils sont
mon peuple, Des fils sans fausseté ! Et il a été pour eux un sauveur. Dans
toutes leurs détresses — Qui étaient pour lui (aussi) une détresse — L'ange qui
est devant sa face les a sauvés ; Dans son amour et sa miséricorde, Il les a
lui-même rachetés, Il les a soutenus et portés, Tous les jours d'autrefois. Mais
ils ont été rebelles, Ils ont attristé son Esprit-Saint ; Et il se changea pour
eux en ennemi, C'est lui qui a combattu contre eux."
Donc, Dieu lui-même devient notre ennemi, pourquoi ?
Parce que, malgré sa grâce et sa miséricorde, nous nous
sommes rebellés contre Son Esprit et nous sommes ingrats !
C’est pourquoi il s’est retourné contre nous !
Je vous en supplie, frères, examinons-nous nous-mêmes et
demandons-nous si nous ne sommes pas ingrats malgré les innombrables
manifestations de la bienveillance de Dieu, qu’elles soient spirituelles ou
matérielles.
Peut-être le Seigneur est-il en train de combattre contre
nous ?
b) En outre, Dieu agit de cette façon en confrontation avec
nous parce que nous sommes trop liés au monde et aux choses de ce monde (1 Jean
2 /15 à 17).
Il se peut que Dieu ne se soit pas mis en colère autant
contre nous à une époque passée.
Ne voyons-nous pas avec nos yeux et n’entendons-nous pas
avec nos oreilles que le temps est venu où le Seigneur consumera les choses
d’ici bas ?
Rappelons-nous des paroles de l’apôtre :
C’est pourquoi, en ces temps, nous ne devons pas être
attachés excessivement aux choses de ce monde parce que cela susciterait la
colère de Dieu. Je peux me tromper, mais je dois vous dire ce qui pèse sur mon
cœur : je ne peux faire autrement que penser que, si nous ne sommes pas
complètement consacrés au service de l’œuvre de Dieu, chacun d’entre nous sera
surpris par les terribles conséquences dérivant du fait que Dieu combattra
contre nous !
c) La troisième raison est notre réponse insuffisante et
improductive aux instruments de Grâce.
Oh, comme notre cœur est un désert ! Combien de fois il a
été baigné par la pluie et n’a produit rien de bon ! Cette congrégation, malgré
le fait qu’elle peut se vanter d’avoir goûté au ministère de tel prédicateur et
de tel autre pasteur, n’est pas exemptée de cette justice. Si nous ne savons pas
profiter des occasions, un jour nous regretterons le fait que parmi nous n’a été
envoyé aucun de ceux qui ont reçu des talents remarquables ! Combien de fois
nous déprécions ce que le Seigneur utilise pour nous édifier en préférant, dans
ce cas, suivre les désirs de notre cœur corrompu !
d) Demandons-nous aussi : quels sont les buts que Dieu se
fixe en agissant de cette façon ?
Nous avons dressé la liste de ces causes qui ont poussé
Dieu à nous traiter ainsi, mais quels sont les objectifs qu’il veut que nous
rejoignions ?
Elles sont au nombre de deux.
En premier lieu, il veut nous amener à être conscients du
fait que nous sommes en face d’un Dieu omniscient. Quand nous nous conduisons de
telle façon à plaire à nous-mêmes, aux autres et au monde, le Seigneur veut nous
faire savoir qu’il connaît nos sentiments et que cela ne lui plait pas.
Aussi si nous faisons « oreille de marchand », il retirera
pareillement Son Esprit en nous privant de sa présence pour nous contraindre à
nous demander quel est le motif pour lequel nous agissons ainsi.
En second lieu, Dieu a pour but de nous réveiller.
Si, en notre cœur, est présente une miette de grâce divine,
alors ce jugement spirituel provoquera un vrai réveil. En fait, ce qui peut
produire en nous ce type de jugement, ce n’est ni la tempête, ni la pauvreté et
même pas l’épée ! J’espère que Dieu est en train de compléter cette œuvre en
nous, de telle façon que nous pouvons retourner à Lui de tout notre cœur et être
réveillés.
Quelle est la voie de sortie que Dieu a préparée afin
que nous surmontions cette épreuve ?
Avant tout, nous sommes appelés à prier : « Reviens, pour
l’amour de tes serviteurs. »
A quoi pouvons-nous être appelés afin que Dieu exauce notre
requête ?
a) Nous pouvons nous fier à l’infinie miséricorde de Dieu.
En fait, lisons d’abord quelques versets :
Esaïe 63/15: "Regarde du ciel, et vois De ta demeure
sainte et splendide : Où sont ta jalousie et ta vaillance ? Le frémissement de
tes entrailles et tes compassions se refusent à moi."
Frères, faisons appel à la compassion du Seigneur !
Supplions Dieu pour que sa miséricorde vienne sur nous ! Prions pour qu’il ait
encore une fois pitié de nous ! Demandons-lui de nous faire entendre encore « le
frémissement de ses entrailles » !
b) En outre, nous pouvons nous cramponner à la fidélité de
Dieu envers le pacte de Grâce que lui-même a établi :
Esaïe 63/16:"C'est toi, cependant, qui est notre
Père, Ce n'est pas Abraham qui nous a connus, Ce n'est pas Israël qui nous a
distingués ; C'est toi, Éternel, qui es notre Père, Qui, dès l'éternité,
t'appelles notre rédempteur."
Ceci est ce que nous pouvons et devons nous rappeler afin
que Dieu revienne et nous rétablisse. Nous supplions le Seigneur jour et nuit
afin que nous n’errions pas loin de sa présence et que notre cœur ne soit pas
endurci au point de n’avoir plus en nous sa sainte crainte ! Amen.