lundi 11 novembre 2013

La démangeaison d'entendre des choses agréables

LA DÉMANGEAISON
D’ENTENDRE
DES CHOSES AGRÉABLES

Les lecteurs de la Bible se souviendront d’Achab, roi d’Israël comme d’un homme faible sans convictions profondes, qui périt misérablement dans son char de guerre, parce qu’il avait absolument voulu livrer bataille aux Syriens et cela, malgré les avertissements de Michée le prophète de Dieu.

Les prophètes étaient à cette époque les porte-parole de Dieu. Ils étaient en quelque sorte des médiateurs entre le peuple et son Dieu. L’épître « aux Hébreux » dans le Nouveau Testament, nous rappelle dans son tout premier chapitre, « 1 qu’autrefois, Dieu a parlé à nos pères par les prophètes, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, 2 alors que dans ces derniers temps, Dieu a choisi de nous parler par Jésus-Christ, son Fils. » (Hébreux 1, 1-2)

Aussi les rois d’Israël, étaient-ils entourés de prophètes qu’ils consultaient volontiers chaque fois qu’il s’agissait de se lancer dans une quelconque entreprise ou de prendre une grave décision. Revenons à présent à Achab le roi d’Israël. Il lui serait favorable dans son entreprise contre les Syriens. Or, Achab avait une véritable cour de prophètes au nombre de quatre cents. (Cet épisode est rapporté dans le second livre des Chroniques, au chapitre 18.) Ces prophètes agissaient envers Achab comme de véritables courtisans, hypocrites, flatteurs et serviles. Ils se souciaient fort peu de lui transmettre les décisions de Dieu. En fait, c’étaient de faux prophètes qui savaient l’art de dire au roi ce qu’il désirait entendre, et lui taire tout ce qui aurait pu lui déplaire.

C’est ainsi que tous, dans une unanimité touchante, déclarèrent au roi Achab qu’il pouvait sans crainte se lancer contre les Syriens, car l’Éternel avait décidé de les livrer entre ses mains.

C’était précisément ce que le roi voulait entendre.

Achab avait consulté tous les prophètes disponibles, sauf un. Oui, avoue Achab, il y a encore « 7 un homme par qui l’on pourrait consulter l’Éternel ; mais je le hais, car il ne me prophétise jamais que du mal – c’est Michée, fils de Jimla. » (2 Chroniques 18, 7)

Sur les instances de son ami et allié du moment, Josaphat, roi de Juda, Achab consentit, bien à contre cœur, à entendre l’avis de Michée. Celui-ci prédit que l’expédition tant convoitée, serait un désastre.

Terriblement contrarié, le roi fait emprisonner le prophète et part attaquer les Syriens. Une flèche tirée au hasard, l’atteindra au défaut de la cuirasse. Il agonisera jusqu’au soir et mourra, non sans s’être souvenu de la déclaration solennelle et terrible du prophète Michée :
« 27 Si tu reviens en paix, l’Éternel n’a point parlé par ma bouche. »
(2 Chroniques 18, 27)

La Bible (1 Rois 22, 38) ajoute que « 38 lorsqu’on lava le char à l’étang de Samarie, les chiens léchèrent le sang d’Achab, et les prostituées s’y baignèrent, selon la parole que l’Éternel avait prononcée. »

LA RELIGION CARICATURÉE.

L’événement que nous venons d’étudier appartient au passé, mais l’attitude qu’il décrit sera toujours moderne parce que c’est une attitude humaine. En effet, elle est maintes et maintes fois répétée aujourd’hui. N’avons-nous pas caricaturé la religion du Christ par nos interprétations et nos opinions personnelles ? Ne l’avons nous pas accommodée à notre goût ? N’avons-nous pas souvent fait violence au sens véritable des Écritures pour en émousser le tranchant par trop inconfortable ?

Écoutons cette exhortation de l’apôtre Paul au jeune prédicateur Timothée :
« 1 Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume, 2 prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. 3 Car il viendra un temps, où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, 4 détourneront vers les fables. 5 Mais toi, sois sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais l’oeuvre d’un évangéliste, remplis bien ton ministère. »
(2 Timothée 4, 1-5)

C’est en réalité une prophétie que nous venons d’entendre ; une prophétie qui s’accomplit fidèlement chaque jour. Il faut malheureusement constater que les hommes ne supportent plus la saine doctrine parce qu’ils la trouvent trop exigeante. C’est pour cela qu’on la trouve volontiers anachronique, mal adaptée au monde moderne.

Le drame de notre société moderne, c’est qu’au lieu de vivre l’Évangile, elle tente désespérément d’adapter cet Évangile immuable, aux formes de la vie moderne – et cela dans le seul but impie d’éviter que la foi ne devienne un obstacle à la vie sociale moderne. C’est l’Évangile* revu et corrigé, extrêmement élastique, qui tolère tout, qui comprend tout, qui justifie et pardonne tout – pourvu qu’on soit sincère !.

LA SAINE DOCTRINE.

Pourtant, la saine doctrine parle toujours par la bouche de Jésus : « 23 Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suivre. » (Luc 9, 23).

La saine doctrine s’exprime aussi par la bouche de Pierre : Aux Juifs soucieux de connaître le chemin de la rémission des péchés, Pierre dira :
« 38 Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » (Actes des Apôtres 2, 38).

Elle parle aussi par l’apôtre Paul qui écrit : « 2 Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. » (Romains 12, 2).

De même l’apôtre Jean nous exhorte à ne point aimer le monde, ni les choses qui sont dans le monde. « 15 Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui ; 16 car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. 17 Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. » (1 Jean 2, 15-17).

Semblables à Achab, le roi d’Israël, les hommes ont la démangeaison d’entendre des choses agréables. Ils ne veulent pas écouter ce qu’ils doivent écouter mais uniquement ce qu’il leur plaît d’entendre, et surtout en matière de religion..

Au cours des siècles les hommes ont modifié la révélation divine, en y ajoutant certaines lois, certains préceptes, qui avaient apparemment pour but de la compléter. Peu à peu, des traditions religieuses s’établirent, que l’on observe aujourd’hui sans trop savoir pourquoi. Pour rien au monde, on ne voudrait abandonner ces pratiques et croyances qui font partie de l’héritage spirituel familial. Si telle est notre attitude vis-à-vis de la religion, ne tombons-nous pas sous le coup des reproches de Jésus :
« 7 C’est en vain qu’ils m’honore, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. 8 Vous abandonnez le commandement de Dieu et vous observez la tradition des hommes. 9 Il leur dit encore : Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition. » (Marc 7, 7-9).

Chers amis, pourquoi ne pas examiner avec lucidité ce que nous avons jusqu’à présent suivi aveuglément ?.

LA VÉRITÉ.

« 4 Ils auront la démangeaison d’entendre des choses agréables et détourneront l’oreille de la Vérité… » (2 Timothée 4, 4).

Il est vrai que la vérité est souvent indésirable parce qu’elle gêne notre confort, elle menace la paix de notre conscience, elle est trop révolutionnaire dans son essence. Alors on essaie de se fabriquer une vérité personnelle, fondée sur le raisonnement, la logique et l’opinion humaines..

Il n’en demeure pas moins vrai que la vérité se trouve en Dieu ; David a rendu ce témoignage dans le Psaume 119 : « 160 Le fondement de ta parole est la vérité » Jésus a dit : « 6 Je suis le Chemin, la Vérité et la vie… » (Jean 14, 6).

Ne sommes nous pas à cet égard comme ces Juifs qui cherchaient à faire mourir Jésus parce qu’il leur disait la vérité ? « 45 Vous ne me croyez pas … 45 et vous cherchez à me faire mourir », leur dit-il « 45 parce que je vous ai dit la Vérité. » (Jean 8, 40.45) Si Jésus devait revenir sur terre aujourd’hui pour recommencer son oeuvre rédemptrice, comme au temps de la Bible :.

– Il nous convaincrait de nos péchés ;
– Il dévoilerait notre hypocrisie, notre amour immodéré des plaisirs et de l’argent.
– Il se proclamerait le Fils de Dieu, venu pour nous sauver de nos péchés.
– Il nous mettrait en garde contre le feu de la géhenne, et il se trouverait encore, aujourd’hui comme alors, à cette époque-là, toute une populace pour chercher à le faire mourir, parce qu’il aurait dit la vérité, parce qu’il aurait troublé nos consciences et dérangé notre confort..

C’est vrai que les hommes ont détourné l’oreille de la vérité à l’égard du péché. Nous avons perdu la notion du péché lequel n’est plus un état de l’âme, mais un acte extérieur, flagrant, comme le vol, l’adultère ou le meurtre. Et comme il se trouve que nous sommes relativement nombreux à n’avoir jamais tué ni jamais volé, nous nous imaginons être du même coup en possession d’un passeport pour le ciel !.

C’est vrai que nous avons détourné l’oreille de la vérité à l’égard du châtiment de Dieu, de la Géhenne ou de l’Enfer, auquel nous ne croyons plus. Un sermon sur l’Enfer n’est plus tellement goûté aujourd’hui, parce qu’il indispose et qu’il ne correspond plus à ce qu’on attend d’un prédicateur moderne..

C’est vrai que nous avons détourné l’oreille de la Vérité à l’égard du baptême, lequel se pratiquait par immersion dans l’Église Primitive. Il n’était en outre administré qu’à des personnes capables de manifester leur foi consciemment. Aujourd’hui l’idée de baptiser un adulte par immersion est considérée comme une bizarrerie de secte parfaitement ridicule. Jésus a pourtant dit : « 16 Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16, 16). Mais on ne s’en souvient plus parce que ce n’est pas pratique..

Chers amis, la Bible n’est pas une relique. Elle est la révélation de Dieu aux hommes. C’est par elle que nous entendons la voix de Dieu. C’est donc elle seule qui peut nous conduire au salut. Apprenons à consulter le livre de Dieu, lui seul peut nous dire si nous sommes dans la vérité ou si nous nous en sommes dangereusement écarté. Écoutons pour terminer l’enseignement de l’apôtre Jacques :.

« 22 Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements. 23 Car si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, 24 et qui, après s’être regardé, s’en va et oubli aussitôt comment il était. 25 Mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l’oeuvre, celui-là sera heureux dans son activité. » (Jacques 1, 22-25)
L’auteur : M. RICHARD ANDREJEWSKI
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