06 Colossiens Ch 1 v 21 a 23
06 Colossiens Ch 1 v 21 a 23
La réconciliation des croyants
L'œuvre de Christ à la croix a donc opéré une seconde réconciliation, celle des créatures humaines, mais non celles d'êtres célestes ou infernaux). C'est la réconciliation des croyants, qui ôte leur inimitié contre Dieu, leur accorde le pardon de leurs péchés et les purifie de toute souillure, pour les introduire dans la nouvelle création.
Auparavant, nous étions, comme les croyants à Colosses, étrangers et ennemis. Souillés et coupables, nous avions toutefois un entendement (Voir A), la faculté morale qui distingue l'homme de la bête et qui nous aurait permis d'être en relation avec Dieu. Mais le péché nous avait éloigné de Dieu (étrangers), nous opposait à lui (ennemis); toutes nos capacités naturelles étaient au service du mal pour produire des œuvres mauvaises. Triste tableau des ténèbres morales d'où Dieu nous a tirés !
(A)L'entendement exprime, pour l'homme, la faculté de penser, grâce à l'intelligence de son esprit. L'entendement des incrédules est corrompu (1 Tim 6.3 ; 2 Tim 3.3) et obscurci (Eph 4.3), alors que celui des croyants est renouvelé (Eph 4.3)
Mais maintenant, nous sommes réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils incarné (v.22)(Rom 5.10). Désormais, Dieu nous confie le service de la réconciliation, le thème et la bénédiction les plus élevés de l’Évangile (2 Cor 5.18, 19)
-L'analogie avec le grand jour des expiations (Lev 16.15, 16,33). Plusieurs vérités essentielles de la foi chrétienne viennent d'être présentées : la propitiation, l'expiation, les deux réconciliations (des choses et des croyants).
Toutes fondées sur l'œuvre de Christ, ces vérités étaient déjà annoncées par les ordonnances lévitiques, particulièrement celles du grand jour des expiations.
Cinq sacrifices étaient offerts à cette occasion : trois sacrifices pour le péché (un jeune taureau et deux boucs (et deux holocaustes (les deux béliers). Le sang du taureau et du premier bouc (choisi par le sort pour l'Éternel) était porté dans le sanctuaire.
Placé sur le propitiatoire de l'arche, le sang parle de la propitiation (la paix faite par le sang de la croix). Mais le tabernacle et les ustensiles étaient aspergés du sang des sacrifices : c'est le symbole de la réconciliation de toutes choses.
Enfin, le second bouc (choisi par le sort pour Azazel) est l'image de Christ, comme la sainte victime de substitution, opérant par son œuvre la réconciliation des croyants.
-Saints et irréprochables et irrépréhensibles devant Christ. Alors que les effets de la réconciliation de la création sont encore futurs, ceux de la réconciliation des croyants sont notre part actuelle.
Toutefois, ses résultats ne seront vus que dans la gloire future. Selon les desseins éternels de Dieu, nous sommes déjà en Christ "saints et irréprochables devant lui en amour"(Eph 1.4).
Mais ici l'apôtre présente le but final que Dieu s'est proposé pour nous, qui est de nous placer devant lui dans sa propre gloire, revêtus des caractères et des perfections de Christ :
1. saints (purs et sans tache) ; 2. irréprochables (ou sans reproche) ; 3. Irrépréhensibles, qui ne mérite plus les répréhensions de la discipline.
Ce qui est dit de chaque croyant sera vrai aussi de l'assemblée dans la gloire (Eph 5.27 ;
Jude 24).
-Les conditions pratiques : fondées et fermes dans la foi. Notre position en Christ, selon les desseins de Dieu, n'est subordonnée à aucune condition. Mais l'expression "si du moins" introduite ici (v.23) rappelle aux Colossiens qu'ils étaient en danger de se laisser détourner de l'espérance de l'évangile qui leur avait été annoncé.
Les "si" soulignent donc notre responsabilité comme chrétiens sur la terre, afin que notre conduite soit en accord avec les pensées de Dieu à notre égard (Phil 2.15). Pour cela, nous sommes gardés par la puissance de Dieu par la foi (1 Pi 1.5) ; maintenus dans la dépendance de Dieu, nous avons pleine confiance en sa fidélité pour le faire.
Nous devons d'abord être fondés dans la foi, comme un arbre dont les racines profondes s'étendent vers le courant (Jér 17.8) ou comme une maison bâtie sur le roc (Matt 7.24, 25). Mais il faut aussi tenir ferme, pour ne pas se laisser emporter par toutes les doctrines perverses qui circulent dans le monde, aujourd'hui plus que jamais.
La conscience de notre union avec Christ et de la valeur de son œuvre est essentielle dans notre vie pratique.
• L'évangile, le premier ministère (ou service) de Paul
À la seule mention de l'évangile prêché aux Colossiens, les pensées de l'apôtre s'élargissent aux dimensions de la sphère où s'exerce la puissance de Christ : "toute la création qui est sous le ciel", c'est-à-dire le monde entier (v6, 23).
Au moment où Paul écrivait, l'évangile, annoncé premièrement à Jérusalem (Luc 24.47), avait déjà franchi les étroites limites de la terre d’Israël : L'Asie mineure, le monde grec (Corinthe et Thessalonique), puis le monde latin (Rome) étaient déjà sous le son de cette bonne nouvelle, annoncée à toutes les nations. Toute barrière entre Juifs et nations était à jamais abolie dans le christianisme.
Paul avait reçu directement de Christ le service d'annoncer l'évangile à Israël comme aux nations (Act 9.15, 16); et, par la grâce de Dieu, il s'en était acquitté fidèlement (Act 26.20), au prix de grandes souffrances, et même de sa liberté. Il était maintenant prisonnier du Christ Jésus pour les croyants d'entre les nations (Eph 3.1).
De la part de Christ, son Maître, l'apôtre était ainsi devenu le serviteur de l'évangile prêché dans la première création. Il s'était identifié à son œuvre dans une mesure telle qu'il peut parler en toute humilité de "mon évangile" (2 Tim 2.8).
Cette œuvre s'est accompagnée pour Paul de beaucoup de persécutions de la part des Juifs, comme des nations (1 Thess 2.15, 16 ; 2 Tim 3.11). À la fin de sa vie, il engage alors son enfant Timothée à poursuivre le travail d'évangéliste, et à accepter à son tour de prendre part aux souffrances qui s'y rattachent (2 Tim 1.8 ; 2.3 ; 4.5).
Colossiens 1 v 27 Dieu a voulu donner à connaître (à ses saints) quelles sont les richessesDe la gloire de ce mystère parmi les nations, c'est-à-direChrist en vous l'espérance de la gloire.
Notre espérance est d'être glorifiée avec Jésus dans le ciel. Nous vivons sur la terre
pour être formés, pour être ses témoins. Cependant, nous conservons les yeux fixés sur lui en haut car il est le but, la gloire, l'aboutissement triomphal de notre vie. VOIR B
C'est ce que Paul réalisait, ce vers quoi tendaient tous ses efforts : "le prix de l'appel
céleste de Dieu dans le christ Jésus" (Phil. 3 v. 14). C'est notre privilège de suivre
l'exemple de Paul, de laisser tout ce qui, sur la terre, détournerait nos pensées de
notre patrie céleste où Christ va bientôt nous faire entrer.
De même que le Seigneur se réjouissait à la pensée de retourner vers son Père, de
même aussi devrions-nous nous réjouir de quitter cette terre et d'être ravis en haut à
sa rencontre pour être à jamais avec lui. Il nous a laissé cette promesse : "Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures... Je vais vous préparer une place"
(Jean 14 v. 2-3).
Pour que nous jouissions avec une pleine assurance de cette bienheureuse espérance,
il demande, lui que le Père exauce toujours: 'Père, je veux, quant à ceux que tu m'as
donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire,
que tu m'as donnée; car tu m'as aimé avant la fondation du monde" (Jean 17 v. 24).
La présence de Christ dans la gloire nous donne la certitude que nous, ses rachetés,
nous serons avec lui, glorifiés, dans la maison du Père. C'est pourquoi nous pouvons
répéter avec l’apôtre : "Nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui
transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire"
(Phil. 3 v. 20-21).
En contemplant Christ glorifié, notre précurseur et notre espérance, nous devrions
être remplis de louange et d'adoration, comme aussi du désir que tous connaissent
aussi cette "bonne espérance".
(B) LUI SEUL DOIT AVOIR LA 1ère place devant nos yeux
Qu’en toutes choses il tienne, lui, la première place.
Colossiens 1:18Lorsque l’illustre peintre Léonard de Vinci travaillait à son fameux tableau de la sainte Cène, il avait pour but de mettre en évidence la personne du Christ. Mais, dans le tableau se trouvait une coupe ciselée, à laquelle il avait travaillé pendant trois semaines. Quand il exposa sa peinture au grand public, Léonard remarqua que ceux qui la regardaient se précipitaient pour voir de plus près cette coupe. « Voyez comme elle est admirablement faite ! », disaient-ils. Ou encore : « Quel peintre que Léonard ! » Mais un soir, alors qu’il ne restait plus personne, le peintre prit son pinceau et, d’un trait puissant, effaça pour toujours cette image. « Personne, dit-il, ne doit plusAdmirer autre chose que le Christ ! »