La souffrance peut nous rendre égoïstes
Mathetès « Vocation céleste 59 »
Lecteur, si tu as été appelé à
boire de la coupe amère de la souffrance morale ou physique, considère cela non
seulement comme une initiation à la communion des souffrances de Celui qui
porte toujours sur ses mains les cicatrices des clous, mais aussi comme un
ordre venant de Lui de faire ce qu’il fit : d’être un instrument dans ses mains
pour guérir ceux qui ont le cœur brisé pour apporter la délivrance aux captifs
du péché et de la crainte de la mort, pour ouvrir les yeux des moralement
aveugles et une porte d’espérance aux prisonniers de la forteresse du
désespoir. Ne manquez ni ne rejetez ce ministère par ressentiment contre le
destin, ou parce qu’occupés à vous apitoyer sur votre propre sort.
La souffrance peut nous rendre
très égoïstes. Si elle ne contribue pas à nous rendre meilleurs, elle nous
rendra certainement pires et nous éloignera de Dieu plutôt que de nous en
rapprocher. Mais si nous l’acceptons dans un esprit d’humilité, de contrition,
sans murmurer, si nous ne l’envisageons ni comme un bien en elle-même ni comme
un mal irrémédiable, mais comme un moyen de Dieu en vue de notre enrichissement
futur, nous sortirons de son embrassement possesseurs d’un nouveau don, revêtus
d’une nouvelle puissance, remplis d’amour plus tendre, d’une divine compassion
pour les misères de l’humanité, portant de l’eau de la Vie à un monde altéré.