LES SOURCES DE LA VIE
«Toutes
mes sources sont en toi» (Ps. 87/7).
C’est un plaisir constamment renouvelé
que de remonter le cours d’un fleuve jusqu’à sa source. Celui qui a fait
cette expérience constate qu’au fur et à mesure qu’il s’approche du point
de départ de la rivière, les eaux sont plus limpides parce qu’elles ne
sont pas encore chargées de toutes les souillures qu’elles ramassent
en cours de route. Le Rhône à Marseille est fort différent du Rhône
à Gletsch où ses eaux pures et blanches jaillissent de dessous le glacier
majestueux.
Dans cette méditation nous remonterons
le cours des âges jusqu’à l’origine des choses les meilleures, et nous ne
nous arrêterons pas avant d’avoir atteint les sources éternelles de vie,
de paix, de joie, de salut.
En premier lieu nous mentionnerons
La
source créatrice
«Auprès
de toi (Eternel) est la source de la vie» (Ps. 36/10). «La crainte de l’Eternel est une source de vie» (Pro. 14/27).
A l’angoissante question: D’où le
premier homme est-il venu? Certains grands savants dont Darwin, auteur de
l'Origine des Espèces, répondent par la théorie du développement d’une cellule
première renfermant toutes les forces nécessaires à une évolution infinie,
processus très long pouvant s’étendre à des millions d’années. Pour
d’autres naturalistes, l’homme au début, n’était ni plus ni moins
qu’un têtard, vivant dans la fange des étangs, mais qui a passé par
des développements successifs sous l’influence des circonstances, du
temps et du climat.
Cependant, nous, les simples, nous
aimerions qu’on nous dise d’où le fameux têtard est venu!
D’autres, enfin, ont trouvé dans le
singe l’ancêtre authentique de l’homme. Mais qu’y avait-il à l’origine du
singe? Qui nous le dira?
La philosophie spéculative des savants
ne réussit pas à nous convaincre; le chrétien est las de ces théories qui
ne lui inspirent que du dégoût et il revient avec bonheur à la grande
parole éternelle: «Dieu créa
l’homme à son image» !
Qu’il est réconfortant d’aller «à la
source de la vie» et de reconnaître en Dieu notre Créateur et notre
Origine! Nous laissons aux incrédules leurs têtards et leurs gorilles, et nous
nous attachons de tout notre cœur à Dieu, la source unique de notre vie
physique, morale et spirituelle.
Deuxièmement nous voyons
La source
abandonnée
«Mon
peuple a commis un double péché, ils m’ont abandonné, moi qui suis une
source d’eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes
crevassées qui ne retiennent pas l’eau» (Jér. 2/13).
L’homme, hélas, après avoir été créé
d’une si admirable manière, s’éloigna de la source du bonheur et lui
préféra les citernes de ce monde. Par un seul homme le péché est entré
dans le monde, et tout le genre humain a été contaminé par le virus
diabolique. Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. Nous
étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie.
Quand le sarment se détache du cep, la
source de la vie tarit aussitôt, et c’est exactement ce qui est arrivé chez
tous les hommes. Le mal a agi en eux comme une cloison étanche, les séparant de
la communion avec Dieu. L’être humain sent qu’il a perdu tout vrai
contact avec son Créateur, mais au lieu de le reconnaître et de s’en
humilier, il se tourne vers les citernes crevassées de ce monde, vers
un faux bonheur, vers une vie artificielle, vers de vains plaisirs qui le
trompent et le plongent dans l’insatisfaction, l’amertume, le remords, le
désespoir.
Dieu élève une complainte sur son
peuple, car si le Seigneur est déçu, l’homme l’est encore davantage. La source
céleste se referme tandis que l’homme se débat dans sa soif ardente.
Le prix du péché est fort élevé, et quand on l’a payé, on découvre qu’on a
été dupé dans les grandes largeurs par le séducteur des âmes.
La source
ouverte
«En
ce jour-là, une source sera ouverte... pour le péché et pour l’impureté» (Zach. 13/1).
Dans sa divine bonté, Dieu a pitié de
l’âme égarée et malheureuse, et lors même qu’il pourrait, à juste titre,
repousser l’homme pécheur dans l’abîme éternel, il fait jaillir
au contraire, devant les pas de l’homme perdu, une nouvelle source de
vie.
C’est au pied de la Croix de Golgotha
qu’une source sanglante a été ouverte pour laver le péché et l’impureté de
l’homme. Véritable fontaine du salut de laquelle l’âme sort blanchie,
renouvelée, consolée.
Si le mal a tué ses mille, le sang du
Calvaire a sauvé ses dix mille. Nous sommes rachetés par le précieux sang de
Christ.
Pourquoi gémir sur tes fautes, mon
frère, pourquoi poursuivre la course et mourir dans l’éloignement de ton
Créateur? Dieu a pensé à toi, le Christ est mort pour toi, tes
frères prient pour toi. Viens sans tarder à la source du salut,
jette-toi par un acte de suprême foi dans la source purificatrice du Calvaire
et tu en ressortiras plus blanc que la neige.
Non, Dieu n’a pas oublié ses créatures
torturées par mille péchés divers. Il a envoyé son Fils comme médiateur entre
lui et l’homme, pour lui proposer un armistice, mieux, une alliance
perpétuelle basée sur la vertu de son sang répandu à la Croix.
A travers les âges, Dieu a conduit des
millions d’âmes tourmentées au pied de la divine source où la paix a remplacé
l’inquiétude, et le ciel l’enfer. Heureux celui qui accepte l’invitation
du Sauveur, et qui se détourne des sources empoisonnées du monde pour
trouver dans le sang du Calvaire le pardon, la purification et la paix!
Signalons enfin
La source
céleste
«Car
l’agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources
des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux» (Apoc. 7/17).
Bientôt nous aurons dépassé le dernier
jalon de la route terrestre, et nous lèverons les yeux dans la cité glorieuse
des saints, des martyrs, des vainqueurs. Toutefois gardons-nous de nous
représenter le ciel comme un lieu où les rachetés ne connaîtront
aucune activité, où ils resteront toujours à la même place! Le
Seigneur Jésus les conduira aux sources des eaux de la vie. Il nous est
naturellement impossible d’approfondir le sens de cette expression, mais
nous croyons qu’elle désigne quelque chose de sublime, d’infiniment
satisfaisant, de durable. Nous possédons la vie, nous connaîtrons un
jour Celui qui en est la source!
Quoi qu’il en soit, nous jouirons avec
plénitude de toutes les sources de Dieu, sources qui ne tariront jamais et dont
le contact renouvellera constamment en nous la force, l’ardeur, la joie,
l’adoration.
Dans l’attente de nous désaltérer aux
fontaines du ciel, puissions-nous réaliser toujours davantage la portée du
texte que nous avons mis en tête de notre article: