JE TE FIANCERAI A MOI POUR TOUJOURS
par Daniel Guillaume (radio réveil 1977)
La foi
occupe une place de choix dans la Bible. Elle y apparaît dès la première ligne:
“Au commencement, Dieu créa les cieux et
la terre”. De toute évidence, aucun homme n’était là pour le voir !
Tout
homme, quel qu’il soit, doit faire tout au long de sa vie des actes de foi.
Chacun croit en toutes sortes de choses qu’il n’a jamais vues et dont la
réalité ne peut être mathématiquement démontrée.
Mais qu’est-ce que la foi chrétienne?
Réfléchissez
quelques secondes avant de lire plus loin et essayez de donner votre
définition... Ce n’est pas aussi simple qu’il paraît.
Un tout
jeune évangéliste voulant définir la foi saisit le verre posé sur le pupitre
derrière lequel il parlait et, l’élevant devant lui, dit: “La foi, c’est
ça”. Les auditeurs n’étaient guère plus avancés !
L’épître
aux Hébreux dit (11:1): “La foi est une
ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on
ne voit pas”.
Effectivement,
croire est la base de la foi. Mais est-ce suffisant? Je crois en toutes sortes
de réalités que je n’ai jamais vues et ne verrai sans doute jamais:
Charlemagne, la Chine, la reine d’Angleterre... Quelle influence cela a-t-il sur ma vie,
particulièrement sur ma vie la plus profonde? A peu près aucune. C’est
une foi morte.
Beaucoup
de personnes croient en un Dieu créateur, et même en un Jésus historique... à
peu près de la même façon que je crois en Charlemagne. Cette croyance n’a
aucun impact sur leur vie et n’a rien à voir avec la foi chrétienne.
Mais que
croyez-vous de Dieu, de Jésus-Christ, du Saint-Esprit, de la Bible? Un sondage
dans le monde religieux donnerait, je crois, un important pourcentage de
réponses équivalant à celle-ci: “Ce que je crois? Demandez-le à
mon pasteur (ou à mon curé...). Je lui fais confiance”. Beaucoup n’ont
jamais essayé d’approfondir cette question.
La foi suppose d’abord une certaine connaissance. Si son objet est vague, indéfini, ce n’est pas de la
foi, c’est une opinion, une idée nébuleuse, inconsistante, qui ne mène à rien. La seule source pure de la foi chrétienne,
c’est la Bible.
La
théologie humaine, utile quand elle est fortement basée sur la Parole de Dieu,
y a trop souvent ajouté des doctrines étrangères parfois en contradiction avec
elle. Ou bien, comme de nos jours, elle l’a souvent jugée selon des critères prétendus
“rationnels”, comme si la raison humaine pouvait comprendre Dieu en dehors
d’une révélation divine. Cette nouvelle théologie prétend distinguer, dans
la Bible, ce qui est “authentique” de ce qui ne l’est pas, ce qui est réalité
de ce qui est légende. Les contradictions flagrantes entre
les théologiens de cette école suffiraient à en démontrer le peu de
valeur !
La connaissance ne suffit pas, ni une foi purement
intellectuelle.
Pour
aller au fond des choses, faisons un peu de vocabulaire ! En effet, les langues
évoluent. On ne sait plus ce que les mots veulent dire exactement. Essayons de
retrouver ce que signifie le mot foi. Il est la racine d’un certain
nombre d’autres mots:
Se fier. —
Pas de foi véritable si on ne se fie pas à Dieu. Nous aimons tellement mieux
nous fier à nous-mêmes pour diriger notre vie... et dans les cas
difficiles nous fier à des spécialistes. Il y en a dans tous les domaines:
psychologues et psychiatres, conseillers matrimoniaux, conseillers de
ceci... conseillers de cela... Ce n’est pas qu’ils soient inutiles,
mais il serait bon d’examiner leurs conseils à la lumière de la révélation
pour mieux discerner ce qui est juste et bon. C’est en cette révélation,
la Bible, que nous pouvons avoir une entière confiance.
Le mot
confiance vient aussi du mot foi. Savons-nous faire confiance à Dieu?
Le dicton
“Aide-toi, le ciel t’aidera” n’est pas dans la Bible.
Le choix
à faire, la direction ou la décision à prendre, doivent d’abord être soumis au
Seigneur, si nous avons vraiment foi en lui. Et si Dieu ne nous a pas montré
d’une façon claire la voie à suivre, dans l’urgence de la décision
à prendre, faisons confiance à Dieu qui produit en nous le vouloir et
le faire (Philippiens 2:13). Si nous faisons fausse route, il nous le
montrera, même s’il nous laisse parfois faire des expériences pénibles...
qui ont leur utilité, car “toutes
choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu” (Romains 8:28). Ne
tombons cependant pas dans une exagération ridicule, comme cette dame qui
priait Dieu de lui indiquer quel chapeau elle devait mettre pour
sortir!... Dieu nous a donné des facultés pour nous en servir!
Confidence
vient également du mot foi. L’homme a souvent besoin de se confier (encore un
mot de la famille de foi) à un ami sûr. Quel ami plus sûr que le Seigneur
!
Le
prendre comme confident, quel privilège ! La Bible nous engage à lui faire
connaître nos besoins, nos désirs, même les plus secrets. Disons-lui aussi
nos peines. Le Saint-Esprit n’est-il pas appelé le Consolateur (Jean 14:16) ?
Et pourquoi ne pas partager aussi nos joies avec lui ? C’est ainsi
que nous trouverons avec lui une communion profonde, source de paix et de
plénitude.
Enfin,
nous pouvons nous confesser à lui, directement: “Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous
les pardonner... (I Jean 1:8 à 2:2). Le Saint-Esprit nous rend alors
la paix.
Fidélité
vient aussi du mot foi. Nous pouvons avoir entièrement confiance en Dieu, car
il est fidèle. La Bible nous parle souvent de la fidélité.
Foi et
fidélité sont étroitement liées. Mais si nous pouvons compter sur la fidélité
de Dieu, Dieu peut-il compter sur la nôtre ? S’il n’en est pas ainsi, notre foi
est de mauvaise qualité. Là encore, Dieu nous surpasse et de loin. Il est
écrit:
“Si nous sommes infidèles, Dieu demeure fidèle” (II Timothée 2:13).
Et cela
nous amène à un autre mot de la famille de foi:
Fédération.
Fédéré vient d’un mot latin qui signifie: “acte de bonne foi", et désigne
un traité, une alliance.
C’est
dans un élan de foi que David dit: “Il
(Dieu) a fait avec moi une alliance éternelle, en tous points bien réglée
et offrant pleine sécurité. Ne fera-t-il pas germer mon salut et tous mes
désirs” (Il Samuel 23:5)?
Dieu
offre une telle alliance à tous les hommes, la Nouvelle Alliance. Il l’a signée
par le sang de Jésus; chacun de nous doit la signer par le baptême dans l’eau,
le vrai baptême qui, outre le symbole des choses qu’il représente,
est l’engagement personnel et public d’une bonne conscience devant Dieu (I
Pierre 3:21).
Cette
alliance comporte un triple sceau, selon qu’il est écrit: “Jésus-Christ est venu avec de l’eau et du sang, et c’est l’Esprit
qui rend témoignage, parce que l’Esprit est la vérité. Car il y en a trois
qui rendent témoignage: l’Esprit, l’eau et le sang et les trois sont d’accord”
(I Jean 5:6-7).
Celui qui
est né de nouveau a été convaincu de son état de péché devant Dieu. Dans la
repentance, il a reconnu que Jésus a versé son sang pour laver son péché.
Il a reçu
Jésus comme son Maître et Seigneur, devenant ainsi enfant de Dieu, selon qu’il
est écrit: “A tous ceux qui l’ont
reçue (la lumière, qui est Jésus), à
ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de
devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang ni de
la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu”
(Jean 1:12-13).
La foi
chrétienne, la foi qui nous sauve, entraîne nécessairement cette alliance. Et
voici le mot de la fin:
Fiancé. “Je vous ai fiancés à un seul époux",
dit Paul aux Corinthiens. Et cet époux, c’est Christ.
Au
“siècle des lumières”, le XVIIIe, “se fiancer” se disait aussi “engager sa
foi”.
Il y a
deux sortes de fiançailles, donc de mariages: mariage dit “de raison” (lisez
d’intérêt) et mariage d’amour. Du premier, Dieu ne veut absolument pas. “Quand un homme offrirait tous les
biens de sa maison contre l’amour, il ne s’attirerait que le mépris”,
lit-on dans le Cantique des cantiques (8:7). Ecoutez l’apôtre Paul (I
Corinthiens 13:3): “Quand je
distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres (œuvres
sociales), quand je livrerais même
mon corps pour être brûlé (œuvres religieuses), si je n’ai pas la charité (l’amour), cela ne me sert de rien.”
Le bien
le plus précieux, Dieu nous l’offre: “Voyez
quel amour le Père nous a témoigné pour que nous soyons appelés enfants de
Dieu. Et nous le sommes !”(I Jean 3:1). “Il
n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis, dit Jésus.
Vous êtes mes amis” (Jean 15:13). Et encore: “Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin
que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la
vie éternelle” (Jean 3:16).
Il
demande en retour que notre foi s’exprime par un amour véritable.
Combien
de fois l’union des croyants avec le Seigneur est comparée dans la Bible aux
fiançailles ou aux épousailles ! Souvenez-vous, par exemple, de la parabole
des noces, ou de celle des dix vierges.
Vous
pourrez comprendre alors ce que le Seigneur a voulu graver dans nos cœurs en
commençant son ministère par les noces de Cana. Ce ministère continue selon
Hébreux 7 à 10. Jean le résume ainsi: “si
nous avons péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ
le Juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement
pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier” (I Jean
2:1-2). Ce ministère se terminera par notre réunion avec lui, réunion
que le livre de l’Apocalypse appelle “les
noces de l’Agneau” (19:7).
Ainsi
donc, la foi nous amène non seulement à croire, mais aussi et surtout à être
unis à Dieu dans la confiance et la fidélité, par une alliance en
bonne et due forme, basée sur les liens d’un amour réciproque.
Foi et
amour sont étroitement liés: quand l’un s’accroît, l’autre augmente, jusqu’à la
plénitude de la foi dans la plénitude de l’amour.
Alors
nous connaissons que l’amour parfait bannit la crainte (I Jean 4:18). Et notre
soupir, notre attente, s’expriment avec l’Eglise, l’Epouse
mystique de Christ: AMEN ! VIENS, SEIGNEUR JESUS !