Les
cinq Veuves de l’Evangile selon Saint Luc
(R. Boudehent) revue
« Viens et Vois 1942/08 »
Avez-vous
songé, chers amis lecteurs, à la somme de douleurs cachées sous ce
vêtement de deuil, aux nuits passées au chevet du malade, aux
larmes versées au moment du départ d’un époux tendrement aimé, à
l’angoisse de l’avenir ; au vide, ce grand vide que rien ne peut combler !
Quelle désolation en voyant ces pauvres veuves, c’est à elles que ce
message s’adresse.
Chères sœurs
privées d’affection, vivant dans cette maison devenue trop grande
pour vous, où tout vous rappelle le cher disparu ; qui pourrait vous
consoler ? Regardez Anne, la prophétesse (Luc 2/36-38), pauvre veuve comme vous, imitez son exemple ;
levez les yeux vers le Père des orphelins, le consolateur des veuves,
venez à la Maison de l’Eternel et dites-lui votre profonde douleur ;
Il versera dans votre cœur le baume bienfaisant ; Il remplira votre vie de
Sa glorieuse Présence ; Il enverra sur vous le Consolateur,
l’Esprit-Saint, et votre vie ne sera pas stérile ; elle ne se consumera
pas dans les larmes, dans des jours si longs qui n’ont plus raison
d’être, traînant partout, avec vous, ce mortel ennui. Votre vie servira à
Le louer, à Le bénir, LUI, le Père des miséricordes, le Dieu de toute
consolation, et à Lui attirer des Ames ; le Nom de Jésus sera
continuellement sur vos lèvres et vous Lui conduirez ceux qui attendent une
délivrance.
La Parole de
Dieu parle de ces veuves qui sont mortes quoique en vie (I Timothée 5/6) ;
celles qui ont cherché la consolation dans les plaisirs d’ici-bas ; triste
consolation qui, semblable au poison, tue l’âme ; narcotique néfaste qui
plonge dans le sommeil spirituel précurseur de la mort !
Qui pourvoira
désormais à vos besoins? Votre soutien n’est plus et les difficultés
sont nombreuses ; tant de frais imprévus ont épuisé vos faibles
ressources...; alors, considérez la veuve de Sarepta dont l’Eternel prit
soin dans des temps si difficiles. La famine règne dans tout le pays ; beaucoup
de gens souffrent. Le Seigneur veillait sur elle (Luc 4/25-27). Elle accueillit le prophète Elie et partagea avec
lui son dernier repas. Quel accueil avez-vous réservé au Grand Prophète,
puissant en paroles et en œuvres ? Si vous ouvrez, votre porte
au Seigneur Jésus, Il entrera chez vous, soupera avec vous et pourvoira
à tous vos besoins selon les richesses de sa grâce. Et
quelle glorieuse richesse que celle de Son amour pour nous,
inépuisable comme l’huile de la veuve : elle se manifeste surtout dans
les grandes difficultés. Déni soit Son Saint Nom !
Quelle douleur
poignante étreint le cœur de la veuve de Nain (Luc 7/11-17). Elle connut l’heure de la séparation de
celui qu’elle aimait, mais il lui restait un fils sur qui elle
déversa toute son affection, et voici que Dieu permet qu’elle soit privée
de ce bien. Elle est seule, bien seule ; le cœur brisé, elle reprend
une fois de plus le triste chemin qui conduit au cimetière. Qui
dira toute la détresse de cette pauvre veuve ; qui oserait
s’approcher d’elle, trouver des mots pour la consoler. Ne fera-t-elle pas
comme Rachel qui refuse toute consolation, car ses enfants ne sont
plus. On peut, parfois, pleurer avec ceux qui pleurent, mais les consoler...
Jésus arrive, son cœur s’émeut à la vue d’une telle douleur, Il
s’approche, touche la civière, appelle ce fils chéri et le rend à
sa mère éplorée.
Chères sœurs
éprouvées, Jésus s’est-il approché de vous au cours de cette funèbre journée ou
êtes-vous encore comme celles qui n’ont pas d’espérance ? Avez-vous
entendu cette voix puissante vous dire : «
Je suis la résurrection et la vie. » Un jour viendra, le Jour du
Grand Revoir, le Seigneur vous rendra vos bien-aimés endormis avec
LUI. Oh ! jour béni, nous te saluons d’avance; nous attendons le jour
où la souffrance aura disparu ; jour où le Seigneur Lui-même essuiera
toute larme de nos yeux et en tarira la source ; jour de fête et
d’allégresse, plus de séparation, plus de deuil ! Béni soit l’Eternel !
Chères sœurs,
vous avez sans doute connu la sympathie humaine, éphémère comme
la fraîcheur d’une délicate fleur ; peut-être vous trouvez-vous aux
prises avec l’une de ces nombreuses injustices humaines ; pour répondre à
votre ignorance en « affaires » humaines, méditez sur la triste situation de
la veuve du second Livre des Rois, chapitre 4, dont on vient de
prendre les fils pour en faire des esclaves parce qu’elle ne peut
pas payer sa dette. Méditez aussi cette merveilleuse parabole de Luc
18/1-8. Saisissez la leçon qui s’en dégage, vous y trouverez
la consolation, l’espérance renaîtra dans votre cœur et vous aurez un
moyen de défense. Vous avez une Cour d’Appel à votre disposition, c’est le
Trône de Dieu ; un avocat éloquent qui plaide avec chaleur votre cas,
le Seigneur Jésus ; ne sentez-vous pas quel refuge il vous offre ? C’est
Son cœur, Son amour insondable ! Invoquez-Le et Il vous exaucera.
Pourquoi resteriez-vous dans la crainte ; contemplez-Le, assis à la droite
de Dieu où Il intercède pour vous. Y a-t-il quelque chose de trop
difficile pour Lui ? Il a toute puissance dans le ciel et sur la terre
; c’est Lui qui dispose même du cœur de nos ennemis, qui peut nous
les rendre favorables, propices. Remettez votre sort à l’Eternel et
Il prendra soin de vous.
Avez-vous,
aujourd’hui, entendu Sa voix, réalisé Son amour, senti Sa paix
descendre dans votre cœur ? Avez-vous pris contact avec Lui ? S’il en
est ainsi, venez dans Sa maison comme la veuve du chapitre 21 ; venez pour adorer ; répandez votre âme
en Sa présence. Cette veuve a compris que son secours lui vient de
l’Eternel ; son visage est empreint de sérénité et de confiance ; un
véritable rayonnement illumine ses yeux. Elle n’est pas venue comme ces
pharisiens, bien vêtus et heureux, qui, n’ayant besoin de rien, ne
reçoivent rien non plus. Non, elle fuit les regards et personne ne la
remarque ; personne... excepté Jésus qui est touché par son offrande, car
ce ne sont pas seulement ses deux piécettes que Jésus voit, mais son
cœur rempli d’amour ; un cœur qui adore, qui croit, qui s’attend à
Dieu seul et qui reçoit tout de LUI.
Suivons-la
dans sa maison, humble demeure dans l’une des plus pauvres rues de la ville. Sa
maison n’est plus vide... Jésus y habite, parce qu’il demeure dans son
cœur.
Que le
Seigneur vous accorde, chères sœurs, Sa glorieuse Présence, Son divin Esprit,
et que votre cœur blessé soit guéri par l’Eternel. Qu’il soit un cœur
entièrement A LUI, comme le cœur de cette veuve. Amen !