Quel genre de membres constituent l’Eglise chrétienne? Les vrais chrétiens ne sont pas des êtres désincarnés
mais des êtres vivants, qui s’appliquent à vivre (pour reprendre une expression
de l’apôtre Paul) d’une manière digne de leur vocation. Comment peut-on définir
les membres de l’Eglise chrétienne? Nous l’avons lu tout à l’heure dans
l’introduction de l'épître aux Colossiens. L’apôtre donne la définition
des membres de l’Eglise chrétienne: "Aux
saints, aux fidèles et aux frères en Christ”. Voilà une triple définition: les membres de l’Eglise chrétienne, ce
sont des saints, ce sont des fidèles, ce sont des frères (et aussi des
sœurs) en Jésus Christ notre Sauveur. Je voudrais m’arrêter un instant
sur ces 3 titres.
1.
L’apôtre s'adresse aux saints.
Certains cherchent leurs saints parmi les morts. Nous les chrétiens, nous les
cherchons parmi les vivants. C’est là notre différence. Dans le langage
biblique, le mot saint ne veut pas dire parfait. Non, nul n’est parfait.
Jésus dit: ”Votre Père céleste seul, est
parfait”. Ceux qui se pensent parfaits, font une grave erreur de jugement.
Je pense à un ami que j’avais au Havre il y a 30, 35 ans. Je faisais une visite
chez une de nos chrétiennes de l'assemblée et au 1er étage, j’ai visité le
papa, un monsieur d’environ 72,73 ans. Il m’a dit: Moi, monsieur, je n’ai
jamais péché. J’étais abasourdi... Il n’était certainement pas conscient
de ce qu’il disait. L’Eglise chrétienne
est composée d’hommes et de femmes de chair et d’os comme vous et moi,
entachés d’imperfections.
Alors, que veut dire le mot "saint”? Les chrétiens le savent, parce qu’on l’a dit et redit
dans nos assemblées depuis longtemps. Le mot saint veut dire: séparé et mis à part. Séparé de tout ce
qui est faux, séparé de tout ce qui est injuste, séparé de tout ce qui est
malhonnête, de tout ce qui est mensonge et immoralité. Mes frères et
sœurs, c’est précisément là que se situe notre vocation de chrétiens. Le
Seigneur nous appelle à vivre une vie de sainteté, de vérité, d’honnêteté.
De toutes ces vraies valeurs qui font la dignité de l’homme finalement. Le mot saint s’applique à tous les
chrétiens qui ont accepté Jésus comme Sauveur, et qui marchent sur
Ses traces. Pour reprendre l’expression de l’apôtre Pierre je dirai: "les vrais chrétiens sont ceux qui
sanctifient dans leur coeur Christ le Seigneur”. Notre vocation à la
sainteté est belle et grande mes frères, à cause du témoignage que nous
devons apporter sur la terre des hommes. A l’égard de ceux qui nous
entourent: les membres de notre famille, de nos voisins, de nos camarades
de travail, nous avons un témoignage à donner, un témoignage de sainteté.
Un vieux proverbe dit: Quand les enfants sont sales, on accuse, les
parents. Quand les enfants de Dieu quittent le droit chemin de la vérité et de
la sainteté, pour se fourvoyer sur le chemin du compromis avec le monde, c'est
L'honneur de Dieu qui en pâtit, et c'est grave. La sainteté mes frères et mes sœurs, c'est la couronne du
chrétien.
2.
L'apôtre Paul emploie le mot fidèle.
Il dit "aux saints et aux fidèles".
Si nous ne sommes pas parfaits, nous pouvons au moins être fidèles. Le mot
fidèle vient du mot français foi. Un fidèle, c'est quelqu'un qui garde la
foi envers et contre tout, dans les bons comme dans les mauvais jours,
dans les jours de joie, de prospérité physique ou matérielle, comme dans
les jours sombres de difficulté, de maladie ou d'épreuve. Un vrai chrétien est un fidèle, dans ces moment-là, il ne
"décroche" pas: fidèle dans les mauvais jours quand les
circonstances semblent contraires et défavorables.
Le fidèle, c'est celui qui a cru, qui croit
encore, et qui garde jusqu'à la fin l'espérance et l'assurance première. L'antonyme, ou le contraire de fidèle, c'est rétrograde. Un rétrograde,
c'est celui qui marche, qui reprend le chemin en sens contraire. C'est
celui qui revient au point de départ. C'est celui qui abandonne la foi,
pour retourner vers le monde. Celui-là est infidèle. La foi s'alimente à
la source de la Bible, la Parole de Dieu.
La foi
s’alimente à la source de la Bible, la Parole de Dieu. Chapitre 2, vers.42 du
livre des Actes des apôtres, il nous est dit que nos frères et nos sœurs qui
appartenaient à la 1ère église de Jérusalem, qui était belle, grande et forte
de 120 membres au départ, ensuite 3.000 membres s’étaient ajoutés, 5.000, une
multitude. Cette église mère qui a donné naissance à d'autres églises en Asie
Mineure, en Grèce ou en Italie, eh bien, les chrétiens de cette 1ère
église persévéraient dans l’enseignement des apôtres, c'est-à-dire dans la
foi transmise aux saints pour toujours. Ils persévéraient dans la doctrine de
la repentance, de la conversion, de la nouvelle naissance, dans la doctrine du
baptême par immersion, du baptême dans le Saint Esprit, de l'exercice des dons
spirituels et dans l'attente du règne millénaire et du Règne ensuite
éternel de notre Seigneur. Nous devons
être fidèles et persévérants dans cette doctrine chrétienne.
Ils persévéraient dans la communion fraternelle dit le texte, c'est-à-dire
le lien qui unissait les chrétiens entre eux. Il y a une nécessité pour
les chrétiens, de se rassembler. Notre
force, nous la puisons aussi dans la communion fraternelle. Un
chrétien isolé est une proie pour l'adversaire.
Il faut
que nous resserrions nos liens, pour tenir ferme et pour lutter dans les jours
mauvais, pour nous exhorter les uns et les autres, et pour prier les uns
pour les autres, pour nous stimuler les uns par les autres.
"Ils persévéraient dans la communion fraternelle,
dans la fraction du pain, c'est-à-dire dans la Sainte Cène, qui a
été instituée par le Seigneur. La Cène sous ses 2 aspects: le pain et le
vin, que le Christ Lui-même a institué dans la nuit où Il fut livré. "Ils persévéraient dans la
prière" non pas dans les vaines redites, mais les prières
spontanées qui sortent du coeur, le seul moyen que nous ayons d'être en
communion avec le Ciel. En communion avec le Seigneur, "Ils persévéraient".
Un chrétien, c’est donc un fidèle. Fidèle dans les grandes choses et aussi dans les
petites choses, constituées par tout ce que nous vivons tous les jours. Il
est quelquefois plus facile d’être fidèle dans les grandes choses et les
actions d’éclats que dans les petites choses. Je pense à une réaction que
j'ai eu quand j’exerçais mon ministère au Havre. J'avais eu la visite d’un
missionnaire dans notre assemblée. Tout le monde se réjouissait. A la fin de la
réunion, une petite fille dit à sa mère: Je veux être missionnaire. Elle
avait été gagnée par la flamme du missionnaire. Sa mère lui a dit: Oui ma
petite fille, tu vas commencer à midi par laver la vaisselle, et puis tu feras
ton lit tous les jours. Ça n'allait pas... Et sa mère lui a dit: Avant de
faire les grandes choses, il faudra faire les petites choses. Qu'en
pensez-vous? C'est le processus normal. Notre vie quotidienne est faite de tas
de choses, mais de choses importantes parce que le monde nous regarde
vivre. Soyons fidèles dans les grandes
comme dans les petites choses. Et si nous sommes fidèles, à l'heure du
départ, le Seigneur dira: "Bon et
fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître". Ce sera bon d'entendre cette Parole de
bienvenue.
3. Le
mot frère. C'est vrai que nous
appartenons à une grande famille, une très grande famille, dont le Père
est le Seigneur, le Dieu Tout Puissant. C’est parce que Dieu est notre Père,
que nous pouvons nous appeler frère et sœur. Dans la 1ère église, l’Eglise
de Jérusalem, on s’appelait frère et sœur. Elle s’est maintenue et
généralisée dans l'Eglise Chrétienne. C’est bon de s’appeler frère, sœur en
Christ. Jésus a dit un jour à ses disciples: "Vous êtes tous mes frères". Nous sommes tous frères et sœurs, en Jésus Christ. Dans notre
monde moderne, en proie à toute sorte de misères, fracture sociale,
exclusion, chômage, on parle beaucoup de solidarité. C’est un mot à la mode. Dans nos milieux chrétiens, nous
préférons parler de frères, de fraternité et d’amour. Pourquoi? Parce que,
à la base de la solidarité, il doit y avoir l’amour. N’inversons pas
les choses, comme les gens du monde. On parle de solidarité, mais pour qu’il y
ait vraiment solidarité, il faudrait d’abord que les hommes et les
femmes apprennent à s’aimer. On veut faire de la solidarité sans amour,
mais bibliquement, ce n’est pas juste. La base de la solidarité, c’est
l’amour les uns pour les autres.
L’amour fraternel, c’est le ciment qui lie les membres de l’Eglise
chrétienne. Dans les jours difficiles, dans les jours d’épreuves, nos
liens doivent se resserrer pour surmonter toutes les épreuves. Ce n’est pas
irrespectueux de s'appeler frères et sœurs. C’est très bien, parce que ça
marque les liens qui nous unissent les uns aux autres.
Et ça
marque aussi notre différence à l’égard de l’église de tradition.
Avant de
quitter la Terre, Jésus a laissé un grand message à ses disciples. Il a dit: "Aimez-vous les uns les autres".
Mes frères, c’est plus qu’un message, c’est une exhortation, un impératif,
parce que le verbe est employé à l’impératif. Jésus n’a pas dit: Il serait bon
que vous vous aimiez. Il a dit: "Aimez-vous
les uns les autres". C’est un ordre du Maître.
Et Il a
ajouté la phrase, lourde de conséquences: Il a dit "Aimez-vous les uns les autres, comme Je vous ai aimés”.
Comment, mes frères, le Christ nous a-t-Il aimés? Il a manifesté Son
amour, non pas par des paroles mais en sacrifiant Sa Vie sur la Croix du
Calvaire, à l’âge de 30 ans, quand l’homme est en possession de toutes ses
forces. A cet âge-là, le Christ est monté sur la Croix. Si vous voulez connaître la mesure de l’amour que nous devons
manifester à l’égard de nos frères et sœurs, il faut tourner le regard
vers la Croix qui a été plantée un jour sur le Mont Golgotha,
aux portes de la ville de Jérusalem. Comme Il nous a aimés... Ainsi
devons-nous aimer nos frères, nos sœurs: aller jusqu’au sacrifice de notre
vie. C’est cela l’amour vrai, l’agapé. Ce n’est pas l’amour Eros, mais l’amour amitié,
l’amour vrai. L’amour qui n’attend rien
en retour. Il y a trop souvent l’amour intéressé: on aime parce qu’on va
recevoir quelque chose, on aime celui avec qui on a quelques affinités.
Mais le véritable amour va jusqu'au sacrifice.
"Aimez-vous les uns les autres comme Je vous
aimés". Je termine par cette
pensée. Je crois que c’est le plus beau et le plus grand témoignage que
nous allons donner au monde, parce que Jésus a ajouté: "C’est alors qu'on connaîtra que vous êtes mes disciples, si vous vous
aimez les uns les autres". On
nous reconnaîtra comme disciples de Christ, non pas par
notre connaissance, si nous avons un cerveau de surdoué; on ne nous
reconnaîtra pas comme disciples de Jésus Christ à cause des actions
d’éclat, mais à cause de l’amour
que nous donnerons à l’égard des autres. L’apôtre Jean, appelé
disciple de l’amour disait: "Dieu
est amour". Si Dieu nous a aimés, nous devons nous aimer les uns
les autres. "Celui qui demeure dans
l'amour, demeure en Dieu et Dieu demeure en lui". Celui qui aime
Dieu aime son frère.