D. GEE « Proverbs for Pentecost »,
dans (Esprit et Vie 1939/10)
« Les mouches mortes infectent et font sentir mauvais l’huile du
parfumeur ».
(Eccles. 10/1).
Cette référence à l’huile d’onction dans ce proverbe
lui donne une allure de Pentecôte. Car la suprême onction composée « selon
l’art du parfumeur » était une huile d’onction sainte employée dans la
sanctification du tabernacle, pour ses vases sacrés et son sacerdoce
(Exode 30/25). Il est reconnu dans le
Nouveau Testament que cette huile d’onction sainte était le symbole du
Saint-Esprit. Prenant la parole dans la Synagogue de Nazareth. Christ
dit : « L’Esprit du Seigneur est sur
moi, car le Seigneur m’a oint ». Jean écrivant au sujet de
l’enseignement et de l’illumination du Saint-Esprit donnés aux chrétiens, dit
aussi: « L’onction que vous avez
reçue de Lui demeure en vous » (1 Jean 2/27).
L’application spirituelle de ce proverbe peut donc
être donnée avec précision à tous ceux qui ont connu l’onction du
Saint-Esprit.
LES PETITES CHOSES
En l’occurrence, tout le trouble provient des «
mouches mortes », qui ne sont que de petites choses. « Ainsi un peu de folie l’emporte sur la sagesse et sur la gloire
».
Il ÿ a une grande tentation,
en effet, de croire qu'une réelle onction de l’Esprit peut couvrir la négligence
de quelques détails et permettre un certain laisser-aller. Aussi longtemps que le
ministère maintient un degré suffisant de succès, sous forme de popularité et
de « résultats ». et tant que l’expérience personnelle semble donner une
bonne mesure de contentement intérieur et d’élan dans la vie de
l’église et dans l’adoration, il nous semble qu’un relâchement dans
les petites choses, qui contribuent pourtant à la sanctification parfaite,
est bien permis. Nous
sommes souvent beaucoup trop indulgents à l’égard de nos petites
participations à la vie mondaine d’une nature douteuse, ou de nos petites
concessions à la chair qui sont légitimes mais non bienséantes, ou encore, de
petites négligences de divers ordres que nous estimons trop peu
importantes pour nous troubler : tout
cela est toléré aussi longtemps que la grâce de Dieu n’a pas encore
enlevé complètement notre Onction pour nous laisser terrifiés à la
perspective d’un ministère ruiné et même d’un salut compromis.
Parfois aussi nous sommes coupables « d’un peu de
folie » dans le sens littéral du terme. L’auteur de ces lignes pense en
particulier à un certain prédicateur brillamment doué et jouissant d’un
ministère extraordinairement fécond en conversions et en bénédictions. Mais la
grâce s’est retirée graduellement de son témoignage à cause d’actes
insensés qui s’étaient, tout d’abord, produits occasionnellement pour se
répéter dans la suite plus fréquemment. Parallèlement, ce précieux
ministère fut soumis aux coups destructeurs des châtiments, conséquences inévitables
des actions inexcusables qui ont leur cause initiale
dans l’indulgence exagérée envers soi-même dans les petites mauvaises
choses.
L’Onction qui repose sur
toute une Convention peut être brisée par des légèretés commises entre les
réunions ; même l’élan victorieux de toute une campagne d’évangélisation
peut être anéanti par quelques paroles irréfléchies, et non rétractées, entre
collaborateurs.
Le triomphe spirituel complet et définitif exige une vigilance soutenue,
une consécration précise et surtout une grande fidélité dans les petites
choses.