(La bonne semence
1956)
Un chrétien
disait : « Il ne suffit pas de savoir Jésus Christ, il faut avoir Jésus Christ.
Non, « savoir Jésus Christ » ne
suffit pas : apprendre Sa vie comme on apprend celle des bienfaiteurs
de l’humanité, ne suffit pas. Voir en Lui un modèle, un martyr, un surhomme,
ne suffit pas. Savoir qu’il est Fils de Dieu, descendu sur la terre, mort
sur la Croix, ressuscité, remonté au ciel, ne suffit pas. Quel bien cette
science peut-elle faire à l’homme ? Le pousser à faire tous ses efforts pour
Lui ressembler, peut-être... Mais, cela le purifiera-t-il d’un seul de ses
péchés ?
« Savoir Jésus Christ » laisse l’homme pécheur,
perdu,
coupable devant le Dieu Saint, ce Dieu que l’on redoute parce qu’on sait
qu’il y aura un compte à régler avec Lui. « Savoir Jésus Christ » ne
suffit pas, mais « avoir Jésus Christ »
suffit.
S’il y a d’un
côté le Dieu Saint, de l’autre l’homme pécheur, entre les deux il y a Jésus
Christ crucifié : le péché est expié par le sang de la Sainte
Victime; Dieu est satisfait : Il regarde au Crucifié du Calvaire. Avez-vous
aussi regardé au Crucifié du Calvaire comme à Celui dont le sang vous purifie
de tout péché ? Si vous l’avez reçu comme votre Sauveur, alors vous
avez Jésus Christ, vous êtes en Lui, et par Lui le Dieu Saint devient
votre Père.
Tu m’as aimé, moi, vile
créature
Jusqu’à T’offrir en victime
pour moi.
Ton propre sang a lavé ma
souillure
Et
par Ta mort, je suis vivant pour Toi.
Est-ce votre langage ? Alors
vous avez Jésus Christ.
« Avoir Jésus Christ » c’est posséder un Sauveur : Premier échelon
merveilleux d’une ascension merveilleuse. Plus on monte, plus la lumière est
éclatante, plus la paix devient profonde, parce qu’on connaît mieux
cette Personne divine, infinie.
« Avoir Jésus Christ » c’est marcher dans la
compagnie de Celui qui a été « l’homme de
douleurs » (Esaïe
53, 3), « lassé du chemin » (Jean 4,
6), « qui a été tenté en toutes
choses comme nous, à part le péché » (Hébreux 4, 15) ; aussi Il
sympathise entièrement avec ceux qu’il a rachetés par Son sang. Il est avec eux
« l’Ami qui aime en tout temps»
(Proverbes 17, 17) : Il est là, les entourant constamment de Sa fidélité et de
Sa tendresse. Il est là, leur Berger, qui après avoir « mis sa vie pour ses brebis », « va devant elles » (Jean 10, 11,
4) pour les conduire Lui-même avec amour et les défendre dans le
danger. Il a souffert, et Il est là, bien près d’eux, entrant dans leurs plus
profondes souffrances, aimant qu’ils ouvrent leurs cœurs angoissés dans le
Sien et qu’ils se réfugient dans ses bras à l’heure de la détresse. Il
est si tendre; Il est si fort ! Dans la tentation, Il est là pour les aider;
s’ils luttent sans Lui, ils sont vaincus ! Alors, Il est là encore pour
leur tendre la main, les relever, les restaurer. Il est là, toujours, en
tous lieux, à toute heure, les entourant de Sa puissance infinie et de Son
amour insondable comme « d’une haie
de protection » (Job 1, 10). Il est là, leur faisant gravir ces
échelons qui les amènent toujours plus près de Son cœur
aimant, toujours plus près de Lui, leur Ami, leur Berger, leur Refuge,
leur Force, Lui, « l’homme Christ Jésus », le Fils de Dieu.
Voir Jésus Christ.
Qu’il est doux de gravir l’un après l’autre ces échelons, grandissant
dans la connaissance du Fils de Dieu, tel qu’il nous est révélé dans les
Saintes Ecritures. Mais Satan n’aime pas voir les chrétiens s’élever en
cette divine Compagnie et il redouble d’effort pour mettre voile sur voile
entre eux et Jésus Christ. Il souffle aux uns qu’il est un Dieu si lointain et
si grand, qu’il faut des intermédiaires pour aller à Lui. A d’autres, il
murmure qu’il n’est pas le Fils de Dieu. Il en occupe certains par les
formes religieuses, les plaisirs, les affections, la lutte pour la vie :
d’une façon ou d’une autre, il voile Jésus Christ, redoutant par-dessus
tout de voir les rachetés de Jésus goûter l’amour insondable, contempler
la beauté, la puissance, la grandeur infinie de Celui qui pour
eux sacrifia Sa vie.
Vivre dans la
compagnie du Fils de Dieu, de Celui qui est glorifié au plus haut des cieux,
vivant aux siècles des siècles... Vivre
sur la terre avec Celui auprès de qui nous serons pour l’Eternité, Celui devant
qui tout genou se ploiera quand Il sera reconnu par tous Seigneur
et Christ... Voir déjà quelque
chose de la splendeur infinie de Celui qui est « le resplendissement de la
gloire de Dieu »... Dès maintenant, nos cœurs se prosternent devant Lui et
Lui rendent hommage.
O Sauveur précieux — Assis
dans les hauts lieux,
Plein de beauté — De
Majesté,
Nous t’adorons — Et sans fin
nous t’exalterons !