A. B. SIMPSON
Quand nous
demandons à Dieu une chose facile ou peu importante, nous sommes toujours
exposés au danger de mélanger à notre foi une certaine somme de
raisonnement humain et de regarder aux possibilités naturelles
d'exaucement autant qu'à Dieu. Mais quand nous pénétrons dans la claire
lumière et arrivons à l'altitude élevée de l'impossible, il n'y a plus de
place pour rien, sauf pour Dieu.
C'est sa gloire de traiter les affaires les plus
difficiles comme de simples petites choses. En promettant un de ses plus grands
miracles par un prophète ancien, il ajouta : «Cela est peu de chose aux yeux du Seigneur » (2 Rois 3.18).
Lorsque Jésus allait sauver et guérir le paralytique, ses paroles
furent étranges et frappantes : «
Car lequel est le plus aisé de dire... » demanda-t-il (Luc 5.23).
L'homme aurait dit : « Lequel est le plus difficile ? » Mais la plus grande
chose était facile pour lui.
Tous les plus grands actes de Dieu étaient
impossibles à faire pour tout autre que pour Dieu, la création consistant
à faire un univers avec rien. La Rédemption, qui a surmonté une
difficulté absolument impossible à résoudre par une sagesse ou une
puissance humaine, savoir : être juste et cependant se faire le Justificateur
de l'impie ! Du salut du pécheur, Christ lui-même a dit : « Ce qui est impossible aux hommes est
possible à Dieu » (Luc 18.27).
La promesse faite à Abraham, le père des croyants, était chose impossible.
La délivrance d'Israël ne s'est pas
produite tant que le peuple n'a pas eu atteint aux plus grandes
profondeurs du désespoir, et que tout espoir humain n'a pas été éteint.
Le soutien
d'Israël, comme nation, pendant un demi-siècle, a été un miracle de la
Providence. La plus grande victoire de Josaphat a eu lieu au moment où,
confondu, perplexe et sans aide, il a pu seulement dire : « Nous sommes sans force contre cette
multitude nombreuse qui s'avance contre nous, et nous ne savons que faire
; mais nos yeux sont sur toi ! » (2 Chr. 20.12).
La
merveilleuse délivrance de Daniel s'accomplit quand le roi Darius qui, jusqu'au
coucher du soleil avait pris à cœur de délivrer Daniel et cherchait un
moyen pour le faire échapper, eut déclaré que c'était impossible.
La plus
grande promesse faite à Jérémie fut tenue quand il fut enfermé dans la cour
intérieure de la prison, que les Chaldéens assiégeaient la ville, et
que tout espoir terrestre était ôté. C'est alors que Dieu fit
sortir Jérémie devant le peuple et le fit accomplir l'acte de foi
le plus puissant de toute sa vie : celui de l'achat du
champ d'Anathoth comme gage de la restauration du pays (Jér. 32.7).
Ce fut quand Paul
en arriva à une condition physique de grande faiblesse, désespérant de
lui-même, portant en lui un arrêt de mort, qu'il fut capable de s'élever à
la victoire et d'écrire ce merveilleux message du premier chapitre de
la deuxième épitre aux Corinthiens : «
Nous ne voulons pas vous laisser ignorer, frères, au sujet de la
tribulation qui nous est survenue en Asie, que nous avons été
excessivement accablés au-delà de nos forces, de telle sorte que nous
désespérions même de conserver la vie. Et nous regardions comme certain
notre arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais
de la placer en Dieu qui ressuscite les morts. C'est lui qui nous a
délivré et qui nous délivrera d'une telle mort, lui de qui nous espérons
qu'il nous délivrera encore ».
Assurément,
avec ces exemples devant nous, nous n'avons pas à craindre de prier pour
l'impossible, de revendiquer la glorieuse promesse de notre Maître : « Si tu peux !.. Tout est possible à
celui qui croit » (Marc 9.23).
Bien-aimés,
avez-vous un ami au-delà de l'atteinte de toute aide humaine ? Priez pour
l'impossible ! Avez-vous une tentation à laquelle vous êtes incapables
de résister et qui, maintes fois, vous a frustrés, vaincus et foulés dans
la poussière ? Priez pour l'impossible ! Avez-vous des épreuves,
des difficultés sur votre sentier, trop dures et trop
embarrassantes, impossibles à ôter ? Priez pour l'impossible ! Rien
n'est trop difficile pour Dieu.
Avez-vous
profondément sur le cœur de faire une œuvre pour Dieu ? Vos ressources
sont-elles limitées ? Votre force est-elle insuffisante ? Ceci vous
semble-t-il trop vaste même pour la plus grande foi et la main la plus
robuste ? Dieu aime un travail difficile et choisit les choses faibles
pour confondre les fortes. Priez pour l'impossible et vous chanterez
encore d'un cœur joyeux :
« Rien n'est
impossible à toi, Seigneur, Rien n'est impossible... »