II — Il nous faut tous
comparaître devant le tribunal de Christ
Quoi donc? Dieu reprendrait-il d'une main ce qu'il
nous a offert de l'autre? Non, ce n'est pas possible! Du reste, pour peu
que nous passions le verset de cette épître au crible de notre réflexion,
nous n'y trouvons pas d'allusion au jugement:
« Il nous faut tous
comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien
ou le mal qu'il aura fait, étant dans son corps.» Ce
qu'une transcription moderne du texte biblique rend de la manière
suivante :
« Un jour, nous aurons tous
à comparaître devant le Christ pour qu'il nous examine. Là tout sera mis
à découvert et chacun recevra la récompense méritée, suivant sa
conduite durant cette vie terrestre et les actions bonnes ou mauvaises
qu'il aura accomplies dans son corps. »
Ainsi donc, d'une part, c'est bien vrai : par la foi
en Jésus-Christ, nous avons la vie éternelle et, en conséquence, il n'y a plus
de jugement à redouter. La mort est déjà vaincue. Mais puisque nous avons
reçu en partage une telle qualité de vie, il nous appartient, d'autre
part, de la traduire concrètement, jour après jour, car Jésus appréciera
comment nous avons utilisé ce don. Une récompense sera donnée à la mesure de
l'authenticité de notre vie de chrétien. Ne me demandez pas ce que sera cette
récompense, je l'ignore. Mais je sais qu'il y en aura une. Ce qui en
est jeu n'est pas notre salut éternel, mais le couronnement de notre vie
chrétienne.
Finalement, la clé de ce verset nous est donnée dans
celui qui précède: «Que nous devions
rester dans ce corps ou le quitter, notre seule ambition est de
plaire au Seigneur» ou, comme le propose une autre traduction: «Nous
nous efforçons de lui être agréables. »