Jacques Gloaguen (revue : La foi victorieuse)
Le baptême du Saint-Esprit nous ouvre à
un monde merveilleux. Vue de l’extérieur, notre vie chrétienne se compose
toujours des mêmes éléments. Nous lisons la même Bible qu’avant, nous
prions le même Dieu... mais à l'intérieur tout est différent. Nous sommes
dans un monde nouveau où nous connaissons une vie plus intense dans la
communion de Notre Dieu. Tout est vivifié par cette présence infiniment
précieuse du Seigneur qui habite en nous. L’obéissance à ses
commandements, la lecture de sa parole, le témoignage rendu à son œuvre ne
sont plus des obligations mais deviennent des privilèges d’amour.
Notre relation avec le Seigneur est
différente, plus vivante ; notre prière l’est aussi. Dieu n’est plus
lointain, mais proche et notre prière n’est plus une quête angoissée de la
présence de ce Dieu mais, au-delà, une joie dans l’assurance de cette
présence. Elle devient abondance, contemplation, dialogue. Elle s’épanouit
dans des dimensions que nous ne soupçonnions même pas et qui en font une
expérience spirituelle toujours nouvelle.
Paul dit : "Si je prie en langues,
mon esprit est en prière, mais mon intelligence demeure stérile. Que faire
donc ? Je prierai aussi avec l'intelligence" (1 Corinthiens 14.14).
Il
fait ainsi apparaitre deux formes de prière : l’une par l’intelligence, l’autre
par l’Esprit.
La prière par l’intelligence est compréhensible aux auditeurs, tandis que celle par
l’Esprit leur demeure secrète, car donnée en nouvelles langues.
Nous connaissons bien cette prière par
l’intelligence, nous la rencontrons dans nos réunions de prière, dans nos
cultes, lorsque chacun apporte à Dieu, d’une manière compréhensible, requêtes
et louanges. Nous serions peut être tentés de la considérer comme étant
moins spirituelle que la prière donnée par l’Esprit. Gardons-nous en. Elle
remplit une fonction de ministère dans l'assemblée et Paul la
recommande chaudement. D'ailleurs, le fait de prier par l’intelligence,
donc d’une manière compréhensible, n’empêche pas qu’une telle prière soit
profondément conduite par le Saint-Esprit. Qui n’a connu, un moment
ou l’autre, la pression de l’Esprit de Dieu l’engageant à prier pour tel
frère ou telle sœur, à demander telle ou telle bénédiction. Ceci est aussi
une merveilleuse expérience.
La deuxième force de prière, celle que
Paul appelle « par l’Esprit », se
situe davantage dans le domaine de notre vie de prière privée, lorsque nous
sommes seuls avec notre Dieu. Quand nous sommes arrivés au bout de
nous-mêmes, de nos requêtes ou de nos louanges, l’Esprit vient et nous
entraîne dans une prière en d’autres langues. C’est comme un flot puissant
qui passe au-dessus de nos limitations de langage ou de connaissance et
qui porte à Dieu, mieux que ne le feraient nos propres mots, nos louanges
et nos problèmes. Quelle assurance de pouvoir ainsi se reposer sur Lui
sachant que l’Esprit, par sa prière au travers de nous, a demandé à Dieu
ce qui était le meilleur. Une telle prière charismatique nous édifie
intérieurement.
Paul parle encore d’une autre forme de
prière par le Saint-Esprit. Elle est
très proche de celle qui s’exprime en d’autres langues :
"De même aussi l’Esprit nous aide dans notre
faiblesse, car nous ne savons pas
ce qu'il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même
intercède par des soupirs inexprimables" (Romains 8.26).
Ici, la prière de l’Esprit ne nous
conduit pas à parler en nouvelles langues, mais tout simplement à exhaler des
soupirs inexprimables. C’est souvent notre expérience lorsque la déception
que nous a donné le monde qui nous entoure nous fait tourner les yeux vers
le monde à venir. Ce soupir de l’Esprit est alors en harmonie avec celui
de la création tout entière qui attend la manifestation des enfants de
Dieu et avec notre soupir humain qui attend lui aussi la pleine
manifestation de notre salut, la rédemption de notre corps. Cette expérience
est une partie de la richesse insondable de la vie de l’Esprit en nous.
Nous sommes des enfants dans le monde spirituel. Un vaste océan de richesses s'étend
devant nous, océan de communion, océan d’amour. Laissons-nous pousser par
l’Esprit de Dieu dans cet océan.