R. WOLFF Editions de « La Voix de l’Evangile »
« Dieu n’oublie personne. Il visite tout
le monde. Ce n’est pas nous qui inventons cette expression, c’est
l'Ecriture qui nous la fournit. Ce n’est pas ordinairement aux biens qu’elle
s’applique, comme il semblerait naturel, mais aux maux. Un homme n’est visité
de Dieu que quand Dieu le frappe et tant que le malheur l’épargne, il n’a point
reçu la visite de Dieu» (Vinet).
Tous les hommes, chrétiens ou incrédules,
sont en butte à l’adversité : nous devons faire face à des événements
fâcheux et affligeants. Quelle est notre réaction dans l’épreuve ?
Jusqu’à un certain point, le chrétien réagit
comme l’inconverti. Il est vrai que la Parole de Dieu déclare : Mes frères,
regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles
vous pouvez être exposés, (Jacques 1:2) puisque l’épreuve de la
foi produit la patience. En réalité, il est difficile d’admettre ce point
de vue. Le chrétien aussi recule devant l’épreuve et soupire avec Job : Ce
que je crains, c’est ce qui m’arrive; ce que je redoute, c’est ce qui
m’atteint. (Job 3 : 25) Peut-être sommes-nous forcés de faire la même confession.
C’est avec regret que nous subissons l’épreuve.
Il en est de même pour celui qui ignore
Dieu. Dans l’adversité les pécheurs sont effrayés, un tremblement saisit les
impies. La Bible est un livre réaliste. Elle reconnaît que tout châtiment
semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie. (Hébreux 12 :11)
Nous sommes tristes lorsque nous passons
par le creuset de l’affliction, mais les épreuves sont nécessaires. Il faut que
nous soyons attristés pour un peu de temps par diverses épreuves.( 1 Pierre
1:6) Si la tristesse est réelle, elle l’est encore davantage pour ceux
qui ignorent Dieu, car ils vivent sans espoir.
Dans la fournaise, l’homme qui fait
profession d’être chrétien s’agenouillera devant Dieu pour L’invoquer.
Achab, roi d’Israël, s’humilie lorsqu’il entend le jugement de Dieu ; il
déchire ses vêtements, met un sac sur son corps, et jeûne ; (I Rois 21 : 27)
mais cette marque de piété fut temporaire et superficielle. « Vous
couvrez de larmes l’autel de l’Eternel, de pleurs et de gémissements »
(Malachie 2 : 13) parce que la main de l’Eternel s’est appesantie sur
vous.
Dans l’affliction, l’inconverti demande
souvent aux chrétiens d’intercéder pour lui. Simon le magicien implore l’apôtre
Pierre d’intercéder en sa faveur afin qu’il ne lui arrive rien de ce que
Pierre avait déclaré. Pharaon, roi d’Egypte, demande à Moïse de prier
pour lui. L’homme qui a une apparence de piété priera lorsqu’il est
en détresse.