R. WOLFF Editions de « La Voix de l’Evangile »
Quelle est la réaction qui caractérise
le chrétien ?
1. Vous vous souvenez sans doute de
l’épreuve du patriarche Job qui perdit non seulement tous ses biens, mais
même ses enfants. Alors il dirigea son regard vers Dieu et dit : L’Eternel a
donné, et l’Eternel a ôté, que le nom de l’Eternel soit béni ! (Job 1 : 21)
Dans la souffrance et l’adversité, le chrétien regarde Jésus. Il détourne le regard
des circonstances, des causes secondaires et cherche Dieu. Ainsi, Paul
pria le Seigneur à trois reprises d’ôter l’écharde de sa chair.
Son regard se tourna vers l’Eternel. « Les liens de la mort m’avaient
environné, écrit David, et les angoisses du sépulcre m’avaient saisi,
j’étais en proie à la détresse et à la douleur. Mais j’invoquai le nom de
l’Eternel : O Eternel, sauve mon âme ! » (Psaume 116 : 3, 4)
2. Puisque le chrétien réalise que Dieu
dirige toutes choses, il reconnaît la main de l’Eternel, comme Job
qui déclare : l’Eternel a ôté !
Le roi David fut forcé de s’enfuir devant
la révolte de son fils Absalom. Dans sa fuite, Schimeï de la maison de Saül
insulta le roi ; un des serviteurs de David demanda la permission de lui couper
la tête, mais le roi répondit : S’il maudit, c’est que l’Eternel lui a dit :
Maudis David ! Qui donc lui dira : Pourquoi agis-tu ainsi
... Laissez-le et qu’il maudisse, car l’Eternel le lui a dit. ( II
Samuel 16 :11) Au-delà de l’homme qui maudit, il faut voir la main de
l’Eternel, c’est Lui qui permet ces événements. Au lieu de s’arrêter aux
circonstances, le chrétien regarde à Jésus. Celui qui ne voit rien de
Dieu dans l’adversité ne Le connaît pas.
3. L’enfant de Dieu reconnaîtra la
justice de l’Eternel, au lieu de Le blâmer. Néhémie déclare : Tu as été
juste dans tout ce qui nous est arrivé, car tu t’es montré fidèle, et nous
avons fait le mal. (Néhémie 9 : 33) Esdras, de retour à
Jérusalem, vit la ville toute entière en ruines. Alors il s’exclama
: Après tout ce qui nous est arrivé à cause des mauvaises actions et
des grandes fautes que nous avons commises, quoique tu ne nous aies pas,
ô notre Dieu, punis en proportion de nos iniquités, et maintenant que
tu nous a conservé ces réchappés ... (Esdras 9 :13) Tu ne nous as pas traités
selon nos mérites. L’enfant de Dieu rend gloire à Dieu au lieu de
L’accuser. Malgré une affliction extrême, nous reconnaissons que c’est une
grâce de l’Eternel que nous ne soyons pas anéantis. C’est le langage
de Jérémie devant les ruines fumantes de Jérusalem. La ville a été
détruite par Nabuchodonosor ; et le prophète la contemple. Tout a été
détruit et la nation emmenée en exil à Babylone ; Jérémie confesse : c’est par
la grâce de Dieu que nous ne sommes pas anéantis.
4. Le chrétien s’humilie sous la main de
Dieu. Au lieu de raidir le cou et de devenir dur comme le roc,
recherchons nos voies et les sondons, et retournons à l’Eternel, élevons
nos cœurs et nos mains vers Dieu qui est au ciel. Nous avons péché,
nous avons été rebelles ! (Lamentations 3 : 40)
5. L’enfant de Dieu préfère demeurer dans
l’affliction plutôt que d’être délivré au prix d’une transgression. Moïse
aima mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d’avoir pour un
instant la jouissance du péché. (Hébreux 11 : 25) Il a préféré
être maltraité que de recevoir une délivrance qui n’était possible
qu’au prix d’une transgression. Dans le même contexte il est question de
certaines personnes qui ont été livrées aux tourments et qui n’acceptèrent pas
de délivrance. Pourquoi ? Parce que la délivrance leur fut offerte à des
conditions impossibles : abjuration, reniement, trahison. Le chrétien est
moins affligé par l’épreuve que par l’idée de pécher.
6. Enfin, chez l’enfant de Dieu l’épreuve
produit la patience. Plutôt que de chercher avant tout la délivrance,
le chrétien désire apprendre des leçons spirituelles : Il m’est bon d’être
humilié, afin que j’apprenne tes statuts ! (Psaume 119 : 71) Jacques nous
exhorte à regarder comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles
nous pouvons être exposés, sachant que l’épreuve de notre foi produit la
patience. (Jacques 1:2) Le chrétien désire avant tout être transformé à
l’image de Dieu et si l’épreuve et l’adversité sont nécessaires
pour atteindre ce but, elles seront les bienvenues. Plutôt que
d’échapper aux difficultés, les chrétiens désirent avant tout plus de sainteté
et de conformité avec Dieu. Heureux l’homme qui supporte patiemment
la tentation, car après avoir été éprouvé, il recevra la couronne
de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui L’aiment. (Jacques 1
:12)
Dieu nous met à l’épreuve, tel Abraham,
et c’est pour notre bien. Beaucoup ont une forme de religion, mais sont
dépourvus de foi réelle, dynamique, vivante. Jésus-Christ mentionne ceux
qui travaillent et persévèrent, qui discernent les fausses
doctrines et qui souffrent même pour Son nom, mais qui malgré tout
ont abandonné leur premier amour ; Il les exhorte à la repentance.
(Apocalypse 2 : 2-4) Les quarante années dans le désert ont servi à
l’humiliation du peuple d’Israël, et Dieu s’en est servi pour les
éprouver « pour savoir quelles étaient les dispositions de ton cœur
et si tu garderais ou non ses commandements. Il t’a humilié, il t’a fait
souffrir de la faim, il t’a nourri de la manne ... afin de t’apprendre que
l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vit de tout ce qui sort
de la bouche de l’Eternel... Reconnais en ton cœur que l’Eternel, ton
Dieu, te châtie comme un homme châtie son enfant. » (Deutéronome 8 : 2-5)
Ainsi, le but de Dieu est de nous rapprocher de Lui-même par le moyen de
l’épreuve.