lundi 8 octobre 2018

ÉTAPES DE LA SANCTIFICATION 2/4


H. DE WORM (Esprit et vie 1934)

Où commence la sanctification ?
Pour certains chrétiens, la sanctification est une étape bien définie dans l’évolution spirituelle : elle ne viendrait qu’après la conversion et même qu’après le baptême du St-Esprit. Elle serait un étage dans l’édifice de la vie chrétienne, au-dessous d’un autre étage qu’est la rédemption totale de l’âme et du corps. Il ne s’agit pas de faire de la théorie pour la théorie, mais bien d’établir un exposé pratique et utile pour nous aider dans la voie spirituelle.
S’il est vrai que la sanctification est le devenir de la Sainteté de Dieu en nous et s’opère par l’action directe du Saint-Esprit en nous, elle doit commencer dès notre premier contact avec Dieu. Or, ce premier contact de Dieu avec nous, s’établit lorsque l’Esprit « convainc de péché et de jugement » (Jean 16/8). C’est dans une réunion, dans un entretien avec un chrétien, à la lecture d’un traité, d’une brochure, d’un livre, de la Bible, que la conscience s’éveille, se trouble, se sent tourmentée de plus en plus par la vision, le souvenir d’une vie loin de Dieu et passée dans la misère du péché. C’est la voix du St-Esprit qui parle, qui insiste, qui revient à charge sans relâche.
L’homme ainsi travaillé doit répondre par une résistance violente... ou céder à la pression divine. Céder, c’est se laisser aller toujours sous l’influence de l’Esprit, à la pleine conviction du péché... et à la repentance. Celle-ci n’est non seulement le fait de reconnaître le mal dont on est coupable, mais encore de le condamner, se condamner, répudier sa vie passée... et vouloir s’en séparer pour toujours. C’est là une très grande victoire du St-Esprit par laquelle commence la sanctification du pécheur. La conviction du péché et la repentance sont l’œuvre du St-Esprit. Cependant, le pécheur repentant ne la subit pas que passivement : il y aide activement en cédant, en reconnaissant, en condamnant le péché et en se séparant résolument de lui.
L’action sanctifiante du Saint-Esprit se poursuivra régulièrement. Les torts commis envers autrui doivent être confessés... et réparés, quelquefois même publiquement.
Parfois Dieu ne pardonne... que si nous avons obtenu le juste pardon des hommes que nous avons injustement offensés. «Autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes ». (Rom. 12/15).
C’est là une très dure épreuve, il est vrai, que tous redoutent, mais elle est nécessaire pour montrer à Dieu et aux hommes, la réalité et la profondeur de notre changement de cœur et d’esprit, Voilà la seconde étape de la sanctification où le pécheur repentant est particulièrement actif. Ce changement radical à l’égard du passé, dicte une nouvelle attitude vis-à-vis du présent et aussi envers l’avenir. Cette volteface, est appelée la conversion.
D’aucuns emploient volontiers une image militaire pour caractériser ce mouvement mental : « le demi-tour à droite, marche ! ». La conversion mentale et morale est un peu plus compliquée et plus profonde que cela, croyons-nous. C’est une capitulation, une reddition complète, le don de soi-même : la consécration totale de son être et de sa vie présente et à venir. C’est bien autre chose qu’un simple « demi-tour » ! Cette reddition, est anéantissement, ou, si l’on préfère, cette mort à soi-même, où l’on meurt à l’ancienne vie est au vieil homme est un acte capital.