H. DE WORM (Esprit et vie 1934)
L’acte de conversion.
Cet
acte était autrefois symbolisé par un geste extérieur, dont la signification
est trop profonde et importante pour être négligée : c’est le baptême
d’eau. Jésus en avait déjà marqué l’importance primordiale à Nicodème. (Jean
3/5). «En vérité, je te le dis, si un homme (quel qu’il soit) ne naît d’eau
et d’Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Cette «
naissance d’eau » fait allusion au baptême, au baptême conscient, dont la
valeur spirituelle est si bien définie par l’apôtre Paul dans Rom.
6/1-14. ...«Nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous
avons été baptisés en sa mort. Nous avons donc été ensevelis avec lui par
le baptême en Sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts
par la gloire du Père, de même, nous aussi, nous vivions d’une vie
nouvelle. Car si nous sommes devenus une même plante avec Lui par une
mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une
résurrection semblable, sachant bien que notre vieil homme a été crucifié
avec Lui, afin que le corps du péché fût détruit et que nous ne soyons
plus asservis au péché. Car celui qui est mort est libéré du péché...
».
Ainsi
donc, la naissance d’eau, ou le baptême d’eau, signifie bien la mort du pécheur
à lui-même, au péché, au monde et la résurrection d’une vie nouvelle
en Christ. Par cet acte symbolique, il s’est «crucifié avec Christ»,
«enseveli avec Lui». Quelle puissante image spirituelle ! Une image qui
est en même temps une réalité sanctifiée du Saint-Esprit !
Cette
réalité devient positive par une nouvelle effusion de vie de Christ dans l’âme
ainsi purifiée.
« Si
nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui...
Considérez-vous comme morts au péché et comme vivants pour Dieu en
Jésus-Christ». (Rem. 6/11).
Cette
sanctification positive et constructive de vivre avec Christ et d’être une «
même plante avec Lui » nous apparaît comme une nouvelle
étape, «devenus vivants ...offrez vos membres à Dieu comme des instruments
de justice » dit St-Paul. « Oubliant ce qui est derrière moi, et m’élançant
vers ce qui est devant moi...» «Ce n’est pas que j’aie déjà atteint
la perfection, mais je cours afin de la saisir, puisque j’ai été moi-même
saisi par Christ.» (Phil. 3/12). Pratiquement, cette réalisation
spirituelle est difficile et pénible ; c’est bien le chemin resserré et
escarpé !
Un
jour, Luther, exaspéré, s’écriait : « Je croyais avoir noyé le vieil homme,
mais je me suis aperçu que cette canaille savait nager. » Satan se charge,
il est vrai, de lui trouver des ceintures de sauvetage. S’il échoue
avec la force, il emploie la ruse. Il minimise le mal, les tentations, il
entrave de toutes manières le bien que le chrétien désire accomplir... et
pour le chrétien résolu, c’est une lutte ardue de chaque jour, où il
s’agit parfois de vaincre ou de mourir Heureusement, jamais Dieu ne permet que
les épreuves dépassent nos forces. Comme pour Job. Il nous donne
toujours les forces nécessaires pour les surmonter. Si quelquefois nos
forces et notre courage défaillent, l’ange de l’Eternel est là.
«il campe autour de ceux qui le craignent et les arrache au danger». (Ps.
34).
Le
chrétien décidé pour Christ, veillant, priant, luttant avec la volonté de
vaincre, doit toujours être victorieux, sinon par lui-même., alors par
les délivrances miraculeuses que Dieu lui accorde. Voyez ces nombreux
martyrs qui ont été suppliciés de manière indescriptible, et qui pourtant,
par la Grâce de Dieu, ont pu rester fidèles jusqu’à la mort. Résister
aux attaques du mal. (Voyez Ephés. 6/10-18) et avancer dans la perfection et
l’accomplissement des devoirs chrétiens, constitue une évolution spirituelle
active et une phase merveilleusement bénie dans le chemin de la sanctification.
Les attaques, les luttes, les souffrances, tout, contribue au bien de
ceux qui aiment Dieu. Ces épreuves leur sont nécessaires et salutaires.
C’est la voie de la sanctification et de la perfection.