lundi 31 décembre 2018

J’ÉTAIS UN MUSULMAN 1/2


J'étais un Musulman

Pasteur Rachid Bouchami
(L’appel du maitre 1969)

Le but du récit qui va suivre est de donner gloire à Dieu qui, dans Sa grande miséricorde, s’est penché vers moi alors que je ne Le recherchais nullement; Il a transformé ma vie et m’a rendu parfaitement heureux. Je voudrais aussi que mon expérience soit un encouragement pour tous - qu’ils soient Musulmans ou qu’ils appartiennent à toute autre religion - et tout spécialement pour ceux qui cherchent à connaître, au-delà des formes ou d’une religiosité sans puissance, le Dieu vivant et vrai, Créateur du ciel et de la terre. Jésus-Christ, que nous appelons Sidna Aïssa, a déclaré: «Cherchez et vous trouverez». Il est donc certain que si vous cherchez Dieu de tout votre coeur, Il se laissera trouver par vous, et cela pour votre bonheur éternel.
J’ai pratiqué l’Islam, la religion de mes pères.
Ce que j’étais avant de connaître Dieu est facile à décrire: un jeune homme de vingt-quatre ans, désirant vivre et profiter le plus possible de la vie par tous les moyens qui se présentaient à lui. Je n’étais rien d’autre qu’un Algérien parmi des millions d’autres, un Musulman parmi la foule musulmane. Je n’étais ni tout à fait honnête, ni vraiment pieux, quoique l’on ait pu dire l’un et l’autre de moi. J’ai pratiqué la religion de mes pères et je suis souvent allé à la Mosquée dire les prières rituelles. Aux yeux de tous, je passais pour pratiquer le «Ramadan», jeûne de trente jours observé une fois par an dans le monde musulman; mais ce que je cachais aux hommes, Dieu le voyait; j’en avais conscience, j’en éprouvais une certaine crainte, sans toutefois pouvoir y apporter de changement.
C’est en 1958, à Alger, que j’entendis l’Evangile.
J’avoue qu’au début, je n’en saisis pas grand-chose ou, plus exactement, je ne voulais pas comprendre. Je me regimbais, car je pensais que la personne qui me parlait de Jésus-Christ essayait de me convertir à la religion des blancs. Je me souviens lui avoir rétorqué un jour:
— Ecoutez, Madame, je suis ici pour apprendre la sténo-dactylo, et non pour parler de religion. D’ailleurs si vous avez une religion, j’ai aussi la mienne. Vous avez pour guide et prophète Jésus-Christ, moi j’ai Mahomet. Nous sommes à égalité. Laissez-moi donc en paix avec tout cela!
Mais si j’ai réussi momentanément à faire taire cette voix, Dieu n’en continua pas moins à me parler et à travailler mon cœur, si bien qu’un jour je me trouvai une portion de la Bible entre les mains, l’Evangile selon St. Jean. A la lecture de l’Ecriture inspirée de Dieu, la lumière commença, petit à petit, à se faire en moi et je compris bien des choses qui m’étaient cachées jusqu’alors. Je réalisai que Dieu aime tous les hommes sans distinction de race ou de couleur, qu’ils sont tous frères et qu’il leur accorde à tous un même amour. Je compris aussi que j’étais un misérable pécheur, indigne de l’amour de Dieu, incapable par moi-même de faire le bien tant le mal était attaché à moi. Je voyais toutes les mauvaises actions dont j’étais capable et toutes les mauvaises pensées dont j’étais coupable.