(Extrait du
livre « notes explicatives et pratiques de Matthieu » de Albert Barnes)
« Or en ce temps-là vint Jean-Baptiste prêchant
dans le désert en disant : Convertissez-vous, car le royaume des deux est
proche. »
« En
ce temps-là. » L'époque dont on parle ici ne peut être la même que celle où finit le
chapitre précédent, car Jean n’avait que six mois de plus que Christ. Peut-être
Matthieu comprenait-il dans son récit tout le temps que Jésus demeura à
Nazareth ; alors ses paroles signifient : « En ce temps-là, pendant que Jésus
demeurait à Nazareth, Jean commença à prêcher ». Il n’est pas probable que
Jean ait commencé à baptiser ou à prêcher longtemps avant que le Seigneur
entrât dans son ministère; donc un intervalle de vingt-cinq ans ou plus
s’écoule entre la fin du second chapitré et le commencement du troisième.
«
Jean-Baptiste, » ou Jean le baptiseur, ainsi nommé à cause de sa fonction principale,
celle de baptiser. Le baptême ou l’emploi de l’eau était un rite bien connu des
Juifs, et pratiqué lorsqu’ils admettaient des païens comme prosélytes de leur
religion. (Lightfoot.)
« Prêchant.
»
Le mot prêcher signifie : annoncer comme crieur public, faire une proclamation.
Les discours cités dans le Nouveau Testament sont presque tous courts,
quelquefois une seule phrase. C’étaient des déclarations publiques de quelque
grande vérité. Tels paraissent être les discours de Jean, appelant les hommes
à la repentance.
« Dans le
désert de la Judée. » Ce pays était situé sur les bords du Jourdain et de
la mer Morte, à l’est de Jérusalem!. Le mot grec traduit par désert ne signifie
pas un lieu complètement dépourvu d’habitants, mais un pays montagneux, aride,
peu habité, semé en grande partie de forêts et de rochers; plus propre à
mettre en pâturage qu’à être labouré. Il s’y trouvait même des villages. (I Sam,
25/1, 2.) Au temps de Josué, il y avait là six villes dans ce que l’on appelait
alors un désert. (Josué, 15/61, 62.)
«
Convertissez-vous. » La conversion implique la douleur éprouvée pour nos
péchés (II Cor. 7/10) ; un profond sentiment des offenses commises contre Dieu
(Ps. 51/4); et le ferme dessein d'abandonner nos transgressions pour mener une
vie sainte. Celui qui se repent véritablement s’attriste sur ses fautes,
non-seulement parce qu'elles perdent son âme, mais surtout parce qu’elles
déplaisent à Dieu, et sont en abomination devant lui. (Jér. 44/4.) La repentance est produite par la vue du danger auquel
ces péchés nous exposent; par la considération de la justice et de la
sainteté de Dieu (Job. 42/6); et par
la pensée qu’ils ont causé la mort de Christ. (Zach. 12/40; Luc 22/64,
62.) Il y a deux mots dans le Nouveau Testament, traduits par repentance : l'un
indique un changement de cœur, une réforme dans la vie; et l’autre la
douleur ou le regret d’avoir fait le mal. L'expression employée ici est la
première; Jean-Baptiste appelle les Juifs à un changement de vie. De son temps,
la nation était devenue plus corrompue que jamais. C'est pourquoi lui et le
Christ commencèrent leur ministère par un appel à la repentance.