lundi 3 juin 2019

DEMAS



(Feuille religieuse du canton de Vaux 1836 )
« Car Démas m'a abandonné, ayant aimé ce présent siècle. »    2 Timothée  I4/10.
En passant en revue les noms de ceux qui avaient marché avec lui, qui avaient été ses frères en Christ et ses compagnons d’œuvre dans son ministère, combien le cœur aimant de l’apôtre dut être affligé d’avoir à dire d’un de ceux dont il avait eu les meilleures raisons d’espérer : « Démas m’a abandonné ayant aimé ce présent siècle! » Sans aucun doute, son âme fut profondément affectée de cette apostasie; mais sa foi était trop bien affermie, ses espérances trop sûrement fondées, pour être ébranlées par cette épreuve.
Comme un zélé et fidèle serviteur de son Dieu, s’appliquant toujours, avec soin, à faire servir toutes choses à la sanctification de l’Eglise, il tâche de faire tourner cette épreuve en avertissement salutaire, afin que quelques-uns pussent avancer et être fortifiés par la chose même qui l’avait affligé si profondément. En conséquence il rapporte l’égarement du disciple infidèle, et en attribue la cause à l’amour du présent siècle, sachant bien que dans tous les temps de l’Eglise chrétienne le même piège exercera son action séductrice, pour la chute et la ruine finale de plusieurs.
O vous ! qui, bouillants dans vos affections, mais encore faibles dans la foi, donnez de si belles espérances à vos amis chrétiens! vous en qui le jour de la grâce s’est annoncé par une aurore si fraîche et si pure, et sur qui ils attendent, avec anxiété, de voir le soleil de justice se lever dans sa splendeur, prenez garde de tromper ces espérances, et faites en sorte que le pasteur appelé à veiller sur votre âme puisse en rendre compte avec joie et non avec douleur. Ah! Ne souffrez pas que vos sens soient éblouis, et votre cœur enlacé par les apparences brillantes ou les flatteuses caresses d’un monde qui doit périr, qui inévitablement vous tromperait et finirait par vous abandonner. Il vous détournerait de votre Dieu; il vous enlèverait votre paix intérieure et votre part dans l’héritage des cieux ; vous ne pouvez l'aimer et vous y attacher qu’au risque de votre ruine éternelle. Les saintes Ecritures auxquelles vous croyez, sont claires et formelles sur ce point; et l’expérience des autres, comme la vôtre propre, rend témoignage à cette vérité : « Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon »
Plus nos cœurs sont occupés des intérêts visibles, plus notre temps et nos pensées sont engagés dans ses choses qui n'ont que ce monde pour fin, plus aussi la présence de Dieu s’éloigne de nous et nous nous jouissons de l'influence vivifiante et sanctifiante du Saint-Esprit. Et quel contraste ! A la place des trésors inappréciables du ciel ; la misère et l’abandon de l'enfer ! Que choisirez-vous ? Les choses périssables ou les éternelles? — Oh! puissiez-vous être guidés de manière à faire un choix sage; à y persévérer avec courage et sans hésiter, « afin d’avoir votre part avec le peuple de Dieu, d'aimer plutôt à souffrir des afflictions avec lui, qu’à jouir pour un temps des délices du péché. Et alors tous serez bien véritablement fortifiés dans la grâce qui est en Jésus-Christ. »