lundi 29 juillet 2019

LA DISCIPLINE DE LA PRIÈRE 2/2


Jacques Gloaguen « La foi victorieuse 1976/01 »



Jésus priait beaucoup. Les Evangiles nous le montrent priant à l'heure de la tentation, priant encore avant de prendre une grave décision, priant enfin avant de quitter ses disciples. Mais nous pouvons être assurés qu'il ne priait pas seulement dans des circonstances exceptionnelles, il priait tout le temps. La parole que nous trouvons dans Luc 5.16 : « Et lui il se retirait dans les déserts et il priait » nous confirme que la prière était pour le Seigneur un exercice régulier, l'expression d'un besoin quotidien de communion avec Dieu.
Nous n'éprouvons pas toujours ce besoin. C'est l'expérience que, tôt ou tard, font tous les chrétiens. Mais sachons qu'à ce moment précis, il devient nécessaire, urgent de nous mettre à genoux et de rechercher la face de Dieu. On dit communément « l'appétit vient en mangeant », et nous pouvons dire « la prière vient en priant », car lorsque nous sommes à genoux, le Seigneur peut nous parler pour nous réajuster à ses exigences et nous rétablir dans sa communion.
Prenons du temps chaque jour et préservons-le jalousement si nous voulons que notre vie de prière grandisse.
« Vers le matin, pendant qu'il faisait encore très sombre, il se leva et sortit pour aller dans un lieu désert où il pria » (Marc 1.35).
« Et lui, il se retirait dans les déserts et il priait » (Luc 5.16).
« Un jour que Jésus priait à l'écart... » (Luc 9.18).
Nous constatons dans la vie du Seigneur une mise à part consciente et volontaire afin de pouvoir prier, mise à part physique qui entraîne une mise à part spirituelle.
Nous pouvons, bien sûr, élever notre âme vers Dieu dans une prière muette à chaque moment de la journée. C'est ce que la Bible nous enseigne en nous disant : « Priez en tout temps ». Mais cette habitude ne saurait suffire à notre vie chrétienne. Elle ne suffisait pas en tout cas à notre Seigneur qui prenait de son temps pour être seul avec son Père. Nous avons un besoin vital de solitude ou plutôt de dialogue avec Dieu. Un lieu solitaire, à un moment quelconque de la journée, est-ce si difficile à trouver ?
« Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est là dans le lieu secret » (Matt. 6.6).
Cette mise à part physique est une image de notre mise à part spirituelle et nous aide en même temps à la réaliser. Dieu veut que nous soyons seuls devant lui dans la prière.
Il est parfois difficile de laisser nos préoccupations journalières, mais il est absolument nécessaire de le faire si nous voulons prier, car si nous n'y prenons garde, notre esprit sera envahi par nos soucis. N'est-ce pas une des tâches de la prière de les porter devant Dieu? Si, mais ce n'est qu'un préliminaire. La prière véritable vient ensuite, lorsque Dieu peut alors nous parler et que nous pouvons l'adorer.
Une autre forme de mise à part consiste dans le dépouillement de nous-mêmes. Trop souvent nous venons vers Dieu, conscients de ce que nous sommes, de notre œuvre pour lui, de notre position... et nous le manquons, car le Seigneur nous veut simples et vrais comme des enfants. Nous dépouiller, cela dépend-il de nous ? Oui ! Christ s'est dépouillé lui-même d'une gloire véritable ; pourquoi ne pourrions-nous pas nous dépouiller nous-mêmes de nos lambeaux de vaine gloire ? C'est en tout cas un second préliminaire à une prière véritable.
Avec cette discipline, la prière peut prendre une dimension extraordinaire dans notre vie. Le voulons-nous ?