Jacques
Gloaguen « La foi victorieuse 1976/01 »
Jésus
priait beaucoup.
Les Evangiles nous le montrent priant à l'heure de la tentation, priant encore
avant de prendre une grave décision, priant enfin avant de quitter ses
disciples. Mais nous pouvons être assurés qu'il ne priait pas seulement dans
des circonstances exceptionnelles, il
priait tout le temps. La parole que nous trouvons dans Luc 5.16 : « Et lui il se retirait dans les déserts et
il priait » nous confirme que la prière était pour le Seigneur un
exercice régulier, l'expression d'un besoin quotidien de communion avec Dieu.
Nous n'éprouvons pas toujours ce
besoin. C'est l'expérience que, tôt ou tard, font tous les chrétiens. Mais
sachons qu'à ce moment précis, il devient nécessaire, urgent de nous
mettre à genoux et de rechercher la face de Dieu. On dit
communément « l'appétit vient en mangeant », et nous pouvons dire « la
prière vient en priant », car lorsque nous sommes à genoux, le
Seigneur peut nous parler pour nous réajuster à ses exigences et nous
rétablir dans sa communion.
Prenons du temps chaque jour et
préservons-le jalousement si nous voulons que notre vie de prière grandisse.
«
Vers le matin, pendant qu'il faisait encore très sombre, il se leva et sortit
pour aller dans un lieu désert où il pria » (Marc 1.35).
«
Et lui, il se retirait dans les déserts et il priait » (Luc 5.16).
«
Un jour que Jésus priait à l'écart... » (Luc 9.18).
Nous
constatons dans la vie du Seigneur une mise à part consciente et volontaire
afin de pouvoir prier, mise à part physique qui entraîne une mise à part
spirituelle.
Nous pouvons, bien sûr, élever notre
âme vers Dieu dans une prière muette à chaque moment de la journée. C'est ce
que la Bible nous enseigne en nous disant : « Priez en tout temps ». Mais
cette habitude ne saurait suffire à notre vie chrétienne. Elle ne
suffisait pas en tout cas à notre Seigneur qui prenait de son temps pour
être seul avec son Père. Nous avons
un besoin vital de solitude ou plutôt de dialogue avec Dieu. Un lieu
solitaire, à un moment quelconque de la journée, est-ce si difficile à
trouver ?
«
Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est
là dans le lieu secret » (Matt. 6.6).
Cette mise à part physique est une
image de notre mise à part spirituelle et nous aide en même temps à la
réaliser. Dieu veut que nous soyons
seuls devant lui dans la prière.
Il est parfois difficile de laisser
nos préoccupations journalières, mais il est absolument nécessaire de le faire
si nous voulons prier, car si nous n'y prenons garde, notre esprit sera
envahi par nos soucis. N'est-ce pas une des tâches de la prière de les
porter devant Dieu? Si, mais ce n'est qu'un préliminaire. La prière
véritable vient ensuite, lorsque Dieu peut alors nous parler et que nous
pouvons l'adorer.
Une autre forme de mise à part
consiste dans le dépouillement de nous-mêmes. Trop souvent nous venons vers
Dieu, conscients de ce que nous sommes, de notre œuvre pour lui, de notre
position... et nous le manquons, car le Seigneur nous veut simples et
vrais comme des enfants. Nous dépouiller, cela dépend-il de nous ? Oui !
Christ s'est dépouillé lui-même d'une gloire véritable ; pourquoi ne
pourrions-nous pas nous dépouiller nous-mêmes de nos lambeaux de vaine
gloire ? C'est en tout cas un second préliminaire à une prière véritable.
Avec cette discipline, la prière peut
prendre une dimension extraordinaire dans notre vie. Le voulons-nous ?