lundi 1 juillet 2019

LE DÉFI DU CARMEL 1/3


(Extrait du livre Elie de Paul Rosseel)

Lecture: I Rois 18.
Elie dit adieu à Sarepta. Il dit adieu à ce coin de terre où il a passé quelques années qui comp­teront parmi les meilleures de sa vie. Il quitte d'un dernier signe amical de la main la veuve qui l'avait, au début, assisté de ses biens et était devenue une véritable sœur en la foi, ainsi que son fils qui a traversé en vainqueur la vallée de l'ombre de la mort. Il n'est point besoin d'une féconde imagination pour raconter le voyage du prophète au travers de la Galilée et de la Samarie. Rien ne devait être aussi pénible que de voir les ravages de la sécheresse dans ce bon pays. Par­tout, la désolation! Pas de récoltes à moissonner, pas de fruits à cueillir. La vision d'une telle mi­sère devait allumer dans son cœur le désir d'en finir au plus vite et de braver le courroux du roi Achab. Car, avouez-le, chers amis, ce n'était pas une mission facile que devait remplir le pro­phète. Passe encore si le Seigneur lui avait dit: Retourne dans ton pays, je vais ouvrir les sources des cieux... Mais tel n'était pas le cas. Le Seigneur lui avait donné un ordre: «Va, présente- toi devant Achab. » Autant dire: va te jeter dans la gueule du loup! Pensez donc, la colère de Jézabel était telle qu'elle faisait périr tous les ser­viteurs de Jéhovah. Si l'un d'eux était encore en vie, il le devait à un nommé Abdias, de la cour, qui avait caché et nourri plus de cent prophètes de l'Eternel.
Quel contraste d'ailleurs entre cet Abdias et cette Jézabel! Le texte nous dit que Jézabel nour­rissait à sa table plus de quatre cents faux-pro­phètes et qu'Abdias protégeait dans deux caver­nes cent prophètes de l'Eternel. Chacun avait son protecteur. Le mensonge trouve toujours un asile auprès des puissances de ce monde. Les vrais chrétiens, cela s'est vu de tout temps, ne peu­vent compter que sur le Seigneur et les hommes qu'il veut bien susciter.
C'est aussi par l'intermédiaire de cet Abdias qu'Elie fixera son rendez-vous au roi, qui est en voyage pour chercher - ô ironie! - de la nourri­ture pour son haras. Sans doute avait-il moins de préoccupations pour les familles de sa nation! Les chevaux de son écurie avaient vraisemblable­ment plus de valeur pour lui que les enfants fa­méliques de son peuple. Cela se voit encore de nos jours, soit dit en passant! Une dame, qui se disait chrétienne et dépensait un argent fou pour son caniche de race, a osé me dire un jour que la dernière collecte pour la «Chaîne du Bonheur» ne l'intéressait pas parce que ce n'était qu'une orga­nisation mondaine. Pourtant il s'agissait de se­courir de petits enfants misérables et mourant de faim, qui se seraient contentés de la nourritu­re que l'on donnait au toutou!
Mais revenons à Elie. La suite de cette histoi­re et la dramatique confrontation du Carmel nous permettront de répondre à une question importan­te qui concerne le réveil de nos communautés.