lundi 26 octobre 2020

LA NOUVELLE NAISSANCE

 


W. Nee. Extrait de « La Vie Chrétienne Normale »

 

Je visitais un jour, à Fukien, un homme, propriétaire d'un verger. Il possédait quelque cent ares de terrain et, environ, trois cents arbres fruitiers. Je lui demandai si ses arbres avaient été greffés, ou s'ils étaient des troncs naturels. « Pensez-vous », me dit-il, « que je gaspillerais ma terre en y plantant des arbres non greffés? Quelle valeur pourrais-je espérer de troncs naturels ? » Je lui demandai alors de m'expliquer le procédé de la greffe, ce qu'il fit volontiers. « Lorsqu'un arbre est parvenu à une certaine hauteur », me dit-il, «  je coupe le sommet, et y fais une greffe ». Et désignant un certain arbre, il continua: «Voyez-vous cet arbre? Je l'appelle l'arbre-père, parce que toutes les greffes nécessaires pour les autres arbres viennent de celui-ci.

Si les autres arbres étaient simplement abandonnés à leur développement naturel, leur fruit n'aurait que la grosseur d'une framboise, et consisterait essentiellement en une peau épaisse et en graines. Cet arbre, duquel sont tirées les greffes pour tous les autres, porte un fruit succulent de la grosseur d'une prune, avec une peau très fine et une toute petite graine ; et, naturellement, tous les arbres greffés portent un même fruit. » « Comment cela se fait-il? » Demandai-je. « Je prends simplement un peu de la nature de ce seul arbre pour la transmettre à l'autre », m'expliqua- t-il. « Je fais une entaille dans l'arbre sauvage et y introduis une bouture prise sur le bon arbre. Puis je l'attache et la laisse pousser. » « Mais comment peut-elle pousser? », demandai- je. « je ne sais pas », dit-il, « mais elle pousse.» Il me montra ensuite un arbre qui portait de misérables petits fruits, venus sur le vieux tronc, en-dessous de la greffe, en même temps qu'un riche fruit succulent venant du nouveau tronc au-dessus de la greffe. « J’ai laissé les vieilles pousses avec leur fruit inutile pour montrer la différence », dit-il. « Par cela, vous pouvez comprendre la valeur de la greffe. Vous pouvez, n'est-ce pas, voir la raison pour laquelle je ne cultive que des arbres greffés? »

Comment un arbre peut-il porter le fruit d'un autre? Comment un arbre sauvage peut-il porter de bons fruits ? Seulement par la greffe. Seulement si l'on implante en lui la vie d'un bon arbre. Mais si un homme peut greffer le rameau d'un arbre sur un autre arbre, Dieu ne peut-il pas prendre de la vie de Son Fils et, pour ainsi dire, la greffer en nous ?

Dieu a tout accompli. Il n'y a qu'une seule Vie féconde dans le monde, et elle a été greffée dans des millions d'autres vies.

Nous appelons cela la « nouvelle naissance ». La nouvelle naissance est la réception d'une vie que je ne possédais pas auparavant. Ce n'est pas une transformation de ma vie naturelle, loin de là : c'est une autre vie, une vie entièrement nouvelle, entièrement divine, qui est devenue ma vie.

Dieu a mis fin à la vieille création par la Croix de Son Fils, afin d'introduire, par la résurrection, une nouvelle création en Christ. Il a fermé la porte à cet ancien royaume de ténèbres, et m'a fait entrer dans le Royaume de Son Fils bien-aimé. Ma gloire repose sur le fait que tout a été accompli - que, par la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ, ce vieux « monde a été crucifié à mon égard et moi à l'égard du monde » (Galates 6:14). Mon baptême est le témoignage public que je rends à ce fait. Par lui, comme aussi « en confessant de la bouche, on obtient le salut » (Romains 10:10).