lundi 22 février 2021

JACOB AU JABBOK

 


S. Bost (Le Protestant béarnais A49 - 1932-08-09)

 On m’a dit quelquefois « Jacob ! C’est un sinistre farceur ! Et je ne comprends pas la Bible qui veut que nous regardions à lui comme à un des fondateurs de la religion d’Israël ! Celui qui a honteusement dupé son frère Esaü, abominablement trompé son vieux père Isaac, aveugle et sur le point de mourir, qui a usé de stratagèmes bizarres quand il était chez Laban, pour augmenter le nombre de ses propres troupeaux et qui s'enfuit un jour profitant d’une absence de son oncle, qui s'enfuit sans crier « Gare !» 

Emmenant femmes, enfants, troupeaux et même les idoles domestiques de son  oncle,  cet  homme,   ce Jacob,   comment   pouvez-vous   en   faire  un personnage si important dans l’histoire d'Israël, le père des 12 fils d'où naquirent les 12 tribus ! Mais il était parfaitement indigne d’une telle situation ! Et quand vous nous dîtes d’étudier la Bible vous voudriez que nous croyions à cette direction providentielle, à ce Dieu qui protège les menteurs et qui accorde ses bienfaits aux hommes du type de Jacob ? Laissez-nous rire et allez vous promener avec votre Bible ! »

Ceux qui parlent ainsi n’ont pas compris la  signification  du  Jabbok  parce qu’il n'y a pas eu dans leur propre vie de moments semblables à ceux que Jacob passa au Jabbok. Oui Jacob a trompé son frère, a menti à son père, puis il a été puni. C’est une dure punition que d’être chassé de la maison de son père. Oui, il a trompé Laban et l’a quitté comme un malhonnête ! Or Dieu ne pouvait pas employer pour se révéler au monde un homme pourri de mensonges.

Il lui faut pour révéler sa Gloire, des âmes pures et dociles. Alors Dieu arrêta Jacob, le vainquit, le brisa puis le releva. Jacob était converti.

Regardons-le du bord du torrent, à ce moment unique et décisif de sa vie pendant cette nuit inoubliable historique, pour lui et pour l’humanité d’où va surgir d’un homme pécheur un collaborateur du Dieu Saint. Devant lui son frère qui vient à sa rencontre avec quatre cents hommes ! Son frère, l’offensé qui vient pour se venger ? Quatre cents hommes qui vont massacrer les femmes et les enfants eux-mêmes, les troupeaux et lui, lui Jacob quel sera son sort devant la colère d’Esaü ?

Devant lui l’effroi, et derrière lui ? Derrière lui tout un passé qui remonte à sa mémoire, dont tous les détails lui apparaissent avec une netteté tantôt effrayante tantôt consolante. Que faire dans une pareille situation. Une seule chose, prier ; Dieu l'arrête, Dieu le courbe, Dieu veut le vaincre pour lui donner la victoire. Jacob sent Dieu présent et le moment venu pour lui de faire la paix non pas seulement avec Esaü, mais avec Dieu. Il se met à prier et passe toute la nuit à prier.

Voilà le secret de sa victoire, la prière ou ses trois formes :

-  Actions de grâce, Jacob reconnaît tous les bienfaits de Dieu.

-   Humiliation, Jacob demande pardon pour tout le passé qui défile devant ses yeux.


-  Persévérance, Jacob lutte jusqu’au lever de l’aurore et dit à son mystérieux adversaire « je ne te laisserai point aller que tu ne m’aies béni ».

Et voici le fruit de sa victoire, la délivrance : « J’ai vu Dieu face à face et mon âme a été délivrée » délivrée de la crainte d’Esaü, de la crainte du péché, de la crainte de la mort !

Et voici le gage de sa victoire : un nom nouveau.

·         Il y avait dans un de nos champs de mission une femme connue pour sa conduite honteuse et tout le monde la nommait : « Marie la pécheresse ». Saisie par la Grâce de  Dieu  elle  se  convertit.  Sa vie changea et son nom changea car elle s’appela ensuite « Marie la pardonnée ». Mais sa joie d’être pardonnée fit d’elle un témoin du Sauveur et on l’appela désormais « Marie qui rend témoignage ».

Frères, quel que chrétien que vous soyez, puissiez-vous avoir bientôt votre Jabbok. Dieu nous confie une grande tâche, oui Dieu nous veut pour révéler au monde sa sainteté et sa puissance et nous ne sommes pas plus dignes que Jacob. Pécheurs, à genoux et prions jusqu’à la victoire.

Quand Jacob passa Péniel le soleil se levait sur un homme nouveau. Dieu fasse que le soleil dans notre pays dans les Eglises, beaucoup d’âmes nouvelles, se lèvent, renouvelées par la grâce de Dieu et baptisées du Saint- Esprit.