lundi 1 mars 2021

"JUSQU'A CE QUE CHRIST SOIT FORME EN NOUS" GALATES 4:19 - 1/2

 

(Le Protestant béarnais 1910-02)
 
L'apôtre Paul désigne en ces termes le but des efforts qu’il déploie auprès des chrétiens de la Galatie. C’est là le but que se propose, dans son œuvre, tout vrai ministre de Jésus-Christ, ou plutôt, c’est celui que Dieu poursuit, par le ministère de ses serviteurs, en tous ceux à qui la parole est annoncée. Ne sera-ce pas aussi le but que tout croyant devra, pour son propre compte, avoir constamment devant les yeux ? Et si Paul compare à un douloureux travail d'enfantement le zèle qu’il apporte, par ses paroles, par ses écrits et plus encore par ses prières, à produire la manifestation de la vie de Christ chez les chrétiens de son temps, avec quel soin, quel zèle, quelle persévérance ne devons-nous pas nous appliquer nous-mêmes à seconder le dessin de Dieu à notre égard ?

C’était (est-il besoin de le rappeler ?), à des hommes déjà gagnés à l’Evangile, c’était à des croyants que s’adressait la parole de l’apôtre. Les Galates étaient alors, il est vrai, troublés par des docteurs judaïsants, qui voulaient les ramener sous le joug de la loi. Ils n’en avaient pas moins reçu Jésus-Christ et connu la vie de l’Esprit, comme en témoigne l’apôtre lui-même, quand il leur pose cette question : « Est-ce par les œuvres de la Loi que vous avez reçu l’Esprit, ou par la prédication de la foi ? » (Gal. 3/2). Et encore, quand il leur écrit : « Parce que vous êtes fils, Dieu a mis en vous l’Esprit de son Fils. » (Gal. 4/6.) Mais telle est la semence que l'on jette en terre, pour qu’elle y germe et Fructifie ; telle est la vie de Christ dans nos cœurs. Un jour vous avez préparé dans un vase une terre riche et bien brisée, puis vous y avez déposé la graine de votre choix; et voilà cette graine a germé; la racine a poussé et la tige commencé de paraître. Vous avez veillé sur votre plante, l’arrosant, l’exposant au soleil ou l’abritant tour à tour, selon que vous le jugiez plus profitable, et prenant garde à ce qu'aucune végétation rivale ne vint, lui disputant la place, entraver son développement. Oh ! C’était d’abord une bien petite et bien faible plante. Tendre et délicate, quel besoin elle avait d’être protégée contre le rude contact de quelque corps étranger! Quel besoin de se développer et de croître ! Sans nul doute, vous aviez bien déjà là cependant votre plante. ICI il était bien réellement formé, au moins en ses premiers éléments. Mais plus tard, quel aspect nouveau elle devait présenter à vos regards! La tige avait grandi et était devenue résistante, les feuilles avaient poussé, les fleurs éclatantes ou parfumées avaient paru à leur tour. Correspondant à ce développement extérieur, un autre, tout pareil, s’était produit à la racine. Celle-ci s’allongeant, se ramifiant, avait, en tous sens, pénétré la terre, elle l’avait enlacée, remplissant le vase. C’est alors que vous avez pu dire, en un sens plus complet et plus véritable, que la plante était formée et qu’elle avait donné ce que vous pouviez attendre d’elle.

Ainsi en est-il du Christ, quand il a été reçu dans le cœur du croyant, Comme la terre ne peut d’elle-même rien produire, si la semence n’y a été déposée, le cœur ne peut de lui-même produire la vie de l’Esprit. Mais en Christ est cette vie. Christ est la semence sainte qui pénètre en nous par la foi. Pour quiconque le reçoit, c’est un germe vivant qui est mis en terre. Et dès lors commence la vie nouvelle. Christ lui-même va revivre en nous.