par Alain Normand
(Radio réveil 1978)
Dans ce sens, j’ai lu récemment dans la Bible une pensée qui a pris pour moi cette valeur particulièrement vivante. Elle est du prophète
Esaïe qui en a eu l’inspiration :
« C'est dans la tranquillité
et le repos que sera votre salut, c'est dans le calme et la confiance que sera
votre force » (Esaïe
30:15).
Le calme... La confiance... La force... Des mots qui laissent rêveurs,
aujourd’hui. N’est-ce pas là en effet ce qui manque le plus aux hommes de notre
temps ? Il n’est que de voir le
nombre de personnes qui ont perdu tout sentiment de confiance et se laissent entraîner
à la dérive... Cela explique
sans doute la quantité impressionnante de livres qui ont paru ces derniers
temps sur la fatigue, le fameux «stress» de l’homme moderne, l’agitation et la dépression. Ce simple fait illustre bien l’absence dramatique de repos intérieur et de confiance dans la vie de
nos contemporains. A beaucoup
d’égards, notre civilisation technicienne ressemblerait assez à l’un de ces splendides paquebots que la science, l’art et l’industrie ont équipés des machines les plus perfectionnées et
des aménagements les plus somptueux, mais auquel, en pleine mer, viendrait à manquer le précieux carburant.
Privé d’énergie, le navire flotte
alors poussé par les vents et les vagues, comme une épave en perdition.
En ce qui concerne l’expérience humaine, faut-il voir dans la situation actuelle
une sorte de fatalité ? L’homme
aurait-il été créé pour en arriver là, pour rester dans un destin voué à la défaite et au naufrage ? A
considérer nos seules ressources humaines,
c’est en effet la conclusion à laquelle nous sommes immanquablement conduits.
Naufrage et solidarité
Nous nous savons tous solidaires des autres hommes, sur ce plan, ce
que confirme d’ailleurs la révélation biblique, quand elle dit : «Le péché est entré dans le monde à cause
d’un seul homme, Adam, et le péché a amené la mort. Ainsi, la mort a atteint
tous les hommes parce que tous ont
péché» (Romains 5:12). Pourtant, cette
analyse réaliste de notre situation ne devrait pas susciter un quelconque fatalisme et nous entraîner dans le désespoir, car là où nos seuls moyens
naturels ne sauraient suffire, une solution libératrice se présente à nous.
Elle est intervention de Dieu qui vient à notre secours: Jésus-Christ, le Fils de Dieu, s’approche de nous pour
nous délivrer du péché et de la mort, et pour nous sauver du naufrage. Mais
pour cela il est nécessaire que nous lancions notre SOS, oui, que nous
demandions à Dieu de nous sauver.
Les hommes de la mer savent que tout bateau qui se trouve au large est
tenu de brancher en permanence sa radio
sur une fréquence particulière de manière à
écouter l’éventuel SOS qu’une embarcation ou un navire en perdition
pourrait émettre précisément sur cette longueur d’ondes. Celui qui reçoit le
message met alors tout en œuvre pour
lui porter secours.
De même Dieu est
à l’écoute du monde en détresse,
et quand il entend notre prière
sincère, il la capte aussitôt
et y répond activement pour faire notre salut. C’est ainsi que l’apôtre Paul écrira à Timothée, un
jeune chrétien : Voici une parole certaine, qui mérite d'être entièrement reçue
et crue: Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs (I
Timothée 1 :15).
Amis Auditeurs, où en êtes-vous? Peut-être avez-vous aussi lutté et
tout essayé, comme beaucoup de gens, pour sortir, par vos propres
forces, de la tempête ? Et maintenant vous vous trouvez en mauvaise
posture. Vous êtes poussés à la
dérive par les vents et les courants contraires. Rien ne va plus. Mais tout serait-il
perdu pour
autant ? Non, fort heureusement ! Dieu n’est pas loin. Aujourd’hui, ce peut être le jour du salut, de votre salut. Lancez à Dieu votre SOS. Il vous entend. Il vient
à votre secours. Laissez-vous trouver
par lui. Il vous sauve de la perdition, du péché et de
ses conséquences. Il vous sauve de la
mort et vous fait vivre. « Mets en
l’Eternel ta confiance, dit l’Ecriture sainte, et il agira.» (Psaume 37:5.)
Un certain style de vie
Amis, et si, aujourd’hui, vous entriez également
dans la pratique de ce style de vie,
centré sur le repos intérieur et sur
la confiance... Je suis convaincu qu’il
se passerait alors quelque chose de neuf et de dynamique dans votre vie. Vous plaçant
dans la dépendance de Dieu,
vous seriez libres de vivre avec foi, dans la victoire sur le mal et le découragement. C’est certain, car vous verriez alors qu’il vous fait confiance. Et cela, dans l’existence, c’est quelque chose qui compte. Comment, en effet, pourrions- nous avoir un tant soit peu confiance en nous et en ce que nous entreprenons si jamais
personne ne nous aimait assez pour nous offrir sa confiance ? Et dans ce
domaine la seule dépendance humaine
ne saurait y prétendre car il y a en nous un besoin inné de relation avec
l’Absolu de Dieu qui fait que nous sommes insatisfaits et inquiets tant que
nous ne l’avons pas rencontré. Saint Augustin l’a d’ailleurs formulé
d’une manière très belle. Parlant de Dieu et de cette aspiration impérieuse à
le rencontrer, il a écrit en effet :
«Tu nous a créés pour toi et notre cœur est inquiet jusqu’à ce qu’il repose en toi.»
C’est bien là le fondement de notre confiance : elle repose
sur la vie de notre
relation avec Dieu et sur l’amour
qu’il nous témoigne. Le rencontrer, c’est trouver
le repos et la confiance. Nos relations avec les autres s’en trouvent transformées. Nous pouvons aller à leur rencontre, sans crainte, sachant que
notre paix et notre équilibre
intérieur ne dépendent pas de ce qu’ils
sont, disent ou font, mais de la réalité de notre communion avec Dieu, et de la
confiance mutuelle qui en découle.
Convaincus de la salutaire et sage souveraineté de Dieu sur notre
destinée temporelle et éternelle
et encouragés par la manifestation de son amour,
nous pouvons faire,
aujourd’hui et chaque jour de notre vie, l’expérience de ce «repos»
qui est salut, et de cette «confiance» qui est force de l’âme. Au nom
du Christ qui en est le Réalisateur, n’hésitons pas à en offrir
le bienfait à ceux
qui nous entourent, afin qu’ils le connaissent et en vivent aussi.