(Résumé d'une Prédication donnée
par M. Donald Gee à la Retraite
de Louviers en
août 1952).
«Venez à Moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés et Je vous donnerai du repos.
Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car Je suis doux et
humble de cœur et vous trouverez du repos pour vos âmes, car mon joug est doux et mon fardeau léger. » (Matthieu 11/28-30.)
Voici quelques pensées sur lesquelles je désire attirer votre
attention. D'abord le Seigneur pense plutôt au repos de l'âme qu'à celui du
corps, car il dit : « et vous trouverez
du repos pour vos âmes ». J'ai souvent vu, au cours de mes voyages, des
gravures qui portaient ce texte
et qui représentaient soit un homme accablé
par un très lourd fardeau sur ses épaules,
ou une femme épuisée par un labeur
incessant. Ce n'était pas là la pensée du Seigneur en
faisant cette affirmation et je regrette d'être obligé de contredire les artistes. D'ailleurs, la fécondité de leur imagination les emporte souvent
bien loin de
la vérité (1). Nous comprenons bien que
le Seigneur a fait allusion aux fardeaux de l'âme et non pas à ceux du corps.
L'un des fardeaux le plus insupportable semble être celui de l'anxiété, le poids des soucis. Il y a des chrétiens qui n'ont qu'un travail léger
à accomplir, physiquement parlant, mais qui plient
sous un fardeau
de soucis. Soucis avec tout ce que comporte la lutte pour la vie et soucis qu'on se
crée bien souvent soi-même. Lorsque j'étais très jeune, je travaillais dans une
ferme, et je sais ce que c'est que de pousser la charrue toute une journée. Je sais, aussi, ce que c'est de faire la moisson. J'étais
parfois harassé de fatigue
lorsqu'arrivait le soir,
mais c'était une bonne fatigue
et j'étais heureux
quand même. Après une journée de travail je pouvais m'étendre, prendre
un bon repos et, parfois, dormir à poings fermés dans les champs. Plus tard, je suis devenu prédicateur et, alors, j'ai eu moins
d'occasion de dormir ; c'étaient plutôt les insomnies qui me poursuivaient. J'ai été excédé
par les soucis que m'ont suscité les « brebis
du Seigneur
». J'ai, bien
des fois, soupiré après le bon sommeil que j'avais connu quand j'étais à la
ferme. Peut-être, chers frères et sœurs, avez-vous fait les mêmes expériences,
dans d'autres circonstances naturellement ? Le message
du Seigneur est vraiment doux à nos cœurs pour le repos de notre âme,
parce que ce besoin de repos n'est pas imaginaire mais franchement réel. Les fardeaux
de l'esprit sont plus lourds
que ceux du corps.
L'invitation du Seigneur : « Venez à
Moi » est, non seulement, un beau
texte d’évangélisation qui s'adresse aux inconvertis, mais il convient
admirablement bien pour les chrétiens. Venez, frères et sœurs chrétiens,
enfants de Dieu, venez, vous qui avez un fardeau sur le cœur, IL vous donnera
du repos. Alléluia !
Permettez-moi de prolonger cette pensée un peu plus loin Les choses
spirituelles constituent souvent d'étranges paradoxes. Le labeur est toujours « pénible » lorsqu'on ne travaille pas pour
la Vérité. Combien n'y a-t-il pas de gens qui peinent à la tâche pour obtenir
un bon résultat moral ou spirituel ou pour les deux. Certainement, ce ne sont
pas ceux de la « Pentecôte ». Mais la religion de certains est un terrible
fardeau pour eux. La chose se trouve illustrée dans le chapitre suivant où il
est question des Pharisiens : les disciples mangeaient des grains de blé en
marchant, c'était le jour du sabbat. Les Pharisiens criaient au scandale ; «
c'est le sabbat on doit cesser tout travail, » or le fait de cueillir les épis constituait, pour eux, un véritable travail
! Quelle étrange religion !
Quelle fausse représentation des exigences divines ! C'est ainsi que le
Seigneur Jésus se trouvait souvent en face de ces idées et ces conceptions
erronées de cette fausse
spiritualité, ou fausse
religion, qui n'apportait pas le repos
de l'âme, mais constituait au contraire un
véritable fardeau. Nous devons bénir le Seigneur pour la connaissance de la
Vérité qui est parvenue jusqu'à nous !
1 Que n'a-t-on
pas vu de magnifiques tableaux
représentant le baptême
de Jésus alors que Jean-Baptiste verse quelques
gouttes d'eau sur la tête du Seigneur avec une élégante coquille...