par Richard Doulière (Radio
Réveil 1981)
Vous avez
probablement appris, il y a quelque temps déjà, que des salles de réunions
évangéliques avaient été incendiées, d'autres saccagées, dans la région
lyonnaise. Qui avait pu perpétrer ces actes de vandalisme? On pouvait
imaginer que c'était le fait de fanatiques antireligieux. Cependant,
une inscription à la peinture rouge laissée à l'intérieur d'une de ces
salles, rend beaucoup plus perplexe. L'auteur ou les auteurs y ont
écrit le premier verset de l'évangile selon Jean: «Au commencement était
la Parole, et la Parole était Dieu», en y apportant une
petite nuance; le texte laissé sur le mur se lit ainsi:
« ...et
la Parole était un dieu. » De fait, la doctrine la plus combattue, mais aussi
la plus importante du christianisme authentique, est celle de la divinité
de Jésus-Christ. Jésus est Dieu lui-même. Voilà précisément ce que
beaucoup de personnes, même religieuses, refusent d'admettre.
La divinité de Jésus-Christ
Un
passage de l'évangile selon Jean apporte, me semble-t-il, quelque lumière sur
ce sujet capital. Il se trouve au chapitre 5: «...Mais Jésus répondit: Mon
Père agit jusqu'à présent; moi aussi, j'agis. À cause de cela, les Juifs
cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu'il avait
violé le sabbat, mais parce qu'il appelait Dieu son propre Père, se
faisant lui-même égal à Dieu. Jésus reprit donc la parole et leur dit: En
vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même,
il ne fait que ce qu'il voit faire au Père et tout ce que le Père
fait, Fils aussi le fait pareillement, car le Père aime le Fils et
lui montre tout ce qu'il fait; et il lui montrera des œuvres plus grandes que
celles-ci afin que vous soyez dans l'étonnement. Car comme le Père
ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut.
Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils, afin
que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore
pas le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé. En vérité, en vérité,
je vous le dis, celui qui écoute ma Parole et qui croit à celui qui
m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est
passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le
dis, l'heure vient, et elle est déjà venue où les morts entendront la
voix du Fils de Dieu; et ceux qui l'ont entendue vivront. Car, comme le
Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en
lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu'il est le Fils
de l'homme.»
Dans ce
texte, Jésus affirme clairement et de plusieurs manières sa divinité. Il
proclame son identité avec le Père, c'est-à-dire avec Dieu.
Ce n'était pas la première fois, bien sûr. Déjà enfant, à l'âge de
douze ans, la première parole qui nous soit d'ailleurs rapportée de lui
dans les évangiles, fut sa réponse à son père et à sa mère, alors
que ceux-ci angoissés, le cherchaient, ne sachant où il était; Jésus leur
dit: «Ne savez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père ?
» Par la suite, il le répétera sans équivoque possible.
Les Juifs
ne s'y sont pas trompés. Dans leur langage, appeler Dieu son propre Père,
c'était se faire l'égal de Dieu. Accusé de blasphème, en danger
d'être lapidé, Jésus n'est pas revenu sur ses déclarations, il ne les a
pas atténuées. Au contraire, il a accumulé les affirmations qui
le présentent comme tel. Il dit lui-même: «Tout ce que le Père fait,
le Fils aussi le fait pareillement», ensuite: «Comme le Père ressuscite
les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut.»
Et comme si ce n'était pas encore assez, il ajoute : « Comme le Père a la
vie en lui-même — c'est-à-dire comme le Père est par essence
la source de la vie, la vie même, ce qui est l'affirmation de l'éternité
de Dieu — ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même.» C'est
extrêmement fort, et on ne peut pas passer à côté. Pourtant, dans le même
passage, Jésus ajoute: «Le Père a remis tout jugement au Fils, afin que
tous honorent le Fils de la même manière qu'ils honorent le Père » ; on
pourrait aussi traduire : « ... afin qu'ils apportent au Fils le même honneur
que Dieu mérite.» Pourrait-on honorer une créature de la même manière
que le Créateur? Certainement pas! S'il est digne du même hommage, et s'il
le réclame, c'est donc qu'il partage la même dignité, c'est qu'il a la
même nature. Ainsi la doctrine de la divinité de Jésus est une
doctrine certaine. À ce texte, nous pourrions en ajouter un très
grand nombre, à la fois dans les évangiles et dans les épîtres, et
particulièrement sous la plume de Paul ou de Jean.