« Vous anéantissez la Parole de Dieu
par la tradition » [Marc 7:13)
Epis arrachés
Au même chapitre 2 de Marc, il nous est dit que les
disciples ayant eu faim, avaient arraché quelques épis un jour de sabbat. Ce
fait, admis dans le cours de la semaine, était interdit (tradition) le jour du
sabbat: car il était considéré comme travail de moisson. Scandale pour les
Juifs. Jésus leur répond et leur cite un exemple de l’Ancien Testament – le
repos du sabbat n’a pas été donné pour imposer des règles religieuses, mais
pour le bien spirituel et physique du peuple.
Les mains propres
En Marc 7:1-8, nous trouvons un nouveau groupe de
pharisiens qui, avec des scribes, surveillent les gestes de chacun. Ils
remarquent ainsi qu’une partie des disciples omettent de se laver les mains
avant le repas. Scandale : ils n’observent pas la tradition des anciens !
Jésus leur fait remarquer qu’il est peu de chose
d’observer un rite, une coutume si bonne soit-elle. C’est dans une tout autre
catégorie qu’il faut chercher ce que Dieu aime : des cœurs qui L’honorent en
vérité ! Qu’est-ce qu’un geste : se mettre à genoux, faire un signe de croix,
ne pas faire d’œuvre le jour du sabbat ou du dimanche, réciter des Pater ou des
Ave en comptant un chapelet, purifier extérieurement « la coupe », le corps, si
le cœur n’y est pas ? On peut parfaitement apprendre tout cela, sans être sauvé
par le sang de Christ ! On peut avoir l’apparence et non la réalité. Dieu
disait, par la plume d’Esaïe : « Ce peuple ne s’approche de moi qu’avec la
bouche, il ne m’honore que des lèvres, tandis que son cœur se tient éloigné de
moi ; la crainte qu’il a pour moi n’est qu’une LEÇON QUE LES HOMMES LUI ONT
APPRISE (Esaïe 29:13) .
Combien sont dans ce cas : une leçon qui est
stabilisée dans la tête et qui n’a aucune influence sur le cœur.
L’histoire nous apprend que les tendances décrites ci-dessus n’ont pas manqué
dans le christianisme. Dès les premiers siècles (voir Galates 5), certains ont
désiré placer les chrétiens sous un joug, joug de coutumes, de règlements,
d’interdictions ou d’adjonctions. De ce fait, la véritable essence du
christianisme a été voilée ; le chemin qui mène à Dieu est devenu incertain.
Par la volonté de faux docteurs, d’hommes qui ont fait intentionnellement
profession de foi en Christ, diverses hérésies ont été propagées. Parfois
aussi, par le concours de vrais chrétiens, désireux de bien faire, des règles
ou des coutumes sont devenues des articles de foi ou de structure et ont
finalement influencé l’église tout entière.
La solution de facilité
Dans certains pays, bien des églises sont nées du labeur de nombreux missionnaires. Beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui absolument libres, ne dépendant que de Christ. – Or, « c’est pour la liberté que Christ nous a affranchis… ne vous remettez pas sous le joug de la servitude ». Toutes les églises chrétiennes courent le même danger, soit de se placer sous une servitude quelconque : un jour une solution de facilité est proposée et acceptée, un usage devient coutume, la coutume devient tradition, la tradition devient obligation, exigence… IL y a tant de possibilités de créer, au sein d’un groupement religieux, un nouveau cadre dans lequel s’inscrit la marche, la vie de la communauté. Après avoir abandonné les mille et une coutumes (et obligations) du paganisme, il est triste de retomber dans un autre esclavage : « Faites ceci, ne faites pas cela ».
Recourant à des pratiques religieuses pour étayer ou
justifier votre foi, « vous vous détachez du Christ ». Faut-il s’étonner de
découvrir le fait que tant de braves personnes faisant partie de la communauté
ne sont plus du tout sûres de leur salut (L’ont-elles jamais été ?).
Hors des murs Christ a contesté la structure externe de l’appareil religieux de son temps. Il a été repoussé – hors des murs – de Jérusalem. A son tour, le vrai chrétien, parce que chrétien, est contesté s’il lutte selon les indications de l’Evangile. Mais qu’il veille à l’être pour des raisons bibliques. Christ, face aux pharisiens et congédiant la femme surprise en adultère (Jean 8:3), a proclamé sa liberté de condamner ou de pardonner. Il n’a pas donné liberté à la licence, mais il a offert la liberté de ne plus pécher, soit de vivre selon Dieu.