lundi 16 octobre 2023

CHAINE DE TRADITION OU LIBERTE CHRETIENNE 2/2


 Promesses n° 27, Janvier-mars 1974

« Vous anéantissez la Parole de Dieu par la tradition » [Marc 7:13)

Epis arrachés

Au même chapitre 2 de Marc, il nous est dit que les disciples ayant eu faim, avaient arraché quelques épis un jour de sabbat. Ce fait, admis dans le cours de la semaine, était interdit (tradition) le jour du sabbat: car il était considéré comme travail de moisson. Scandale pour les Juifs. Jésus leur répond et leur cite un exemple de l’Ancien Testament – le repos du sabbat n’a pas été donné pour imposer des règles religieuses, mais pour le bien spirituel et physique du peuple.

Les mains propres

En Marc 7:1-8, nous trouvons un nouveau groupe de pharisiens qui, avec des scribes, surveillent les gestes de chacun. Ils remarquent ainsi qu’une partie des disciples omettent de se laver les mains avant le repas. Scandale : ils n’observent pas la tradition des anciens !

Jésus leur fait remarquer qu’il est peu de chose d’observer un rite, une coutume si bonne soit-elle. C’est dans une tout autre catégorie qu’il faut chercher ce que Dieu aime : des cœurs qui L’honorent en vérité ! Qu’est-ce qu’un geste : se mettre à genoux, faire un signe de croix, ne pas faire d’œuvre le jour du sabbat ou du dimanche, réciter des Pater ou des Ave en comptant un chapelet, purifier extérieurement « la coupe », le corps, si le cœur n’y est pas ? On peut parfaitement apprendre tout cela, sans être sauvé par le sang de Christ ! On peut avoir l’apparence et non la réalité. Dieu disait, par la plume d’Esaïe : « Ce peuple ne s’approche de moi qu’avec la bouche, il ne m’honore que des lèvres, tandis que son cœur se tient éloigné de moi ; la crainte qu’il a pour moi n’est qu’une LEÇON QUE LES HOMMES LUI ONT APPRISE (Esaïe 29:13) .

Combien sont dans ce cas : une leçon qui est stabilisée dans la tête et qui n’a aucune influence sur le cœur.

L’histoire nous apprend que les tendances décrites ci-dessus n’ont pas manqué dans le christianisme. Dès les premiers siècles (voir Galates 5), certains ont désiré placer les chrétiens sous un joug, joug de coutumes, de règlements, d’interdictions ou d’adjonctions. De ce fait, la véritable essence du christianisme a été voilée ; le chemin qui mène à Dieu est devenu incertain. Par la volonté de faux docteurs, d’hommes qui ont fait intentionnellement profession de foi en Christ, diverses hérésies ont été propagées. Parfois aussi, par le concours de vrais chrétiens, désireux de bien faire, des règles ou des coutumes sont devenues des articles de foi ou de structure et ont finalement influencé l’église tout entière.

La solution de facilité

Dans certains pays, bien des églises sont nées du labeur de nombreux missionnaires. Beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui absolument libres, ne dépendant que de Christ. – Or, « c’est pour la liberté que Christ nous a affranchis… ne vous remettez pas sous le joug de la servitude ». Toutes les églises chrétiennes courent le même danger, soit de se placer sous une servitude quelconque : un jour une solution de facilité est proposée et acceptée, un usage devient coutume, la coutume devient tradition, la tradition devient obligation, exigence… IL y a tant de possibilités de créer, au sein d’un groupement religieux, un nouveau cadre dans lequel s’inscrit la marche, la vie de la communauté. Après avoir abandonné les mille et une coutumes (et obligations) du paganisme, il est triste de retomber dans un autre esclavage : « Faites ceci, ne faites pas cela ».

Recourant à des pratiques religieuses pour étayer ou justifier votre foi, « vous vous détachez du Christ ». Faut-il s’étonner de découvrir le fait que tant de braves personnes faisant partie de la communauté ne sont plus du tout sûres de leur salut (L’ont-elles jamais été ?).

Hors des murs Christ a contesté la structure externe de l’appareil religieux de son temps. Il a été repoussé – hors des murs – de Jérusalem. A son tour, le vrai chrétien, parce que chrétien, est contesté s’il lutte selon les indications de l’Evangile. Mais qu’il veille à l’être pour des raisons bibliques. Christ, face aux pharisiens et congédiant la femme surprise en adultère (Jean 8:3), a proclamé sa liberté de condamner ou de pardonner. Il n’a pas donné liberté à la licence, mais il a offert la liberté de ne plus pécher, soit de vivre selon Dieu.