dimanche 3 décembre 2023

LA VIE AU DELA DE LA MORT 4/4

 


André BOULAGNON

Toutefois, Jésus ne sort pas encore… Que fait-il ? Il plie avec soin les linges qui ont recouvert son corps. Dieu n’est pas un Dieu de désordre dit la Bible (1 Cor. 14/33).

Et puis, cet ordre même témoignera du fait que son corps n’a pas été enlevé dans la hâte d’un coup de main. A l’intérieur du sépulcre, on trouvera tout, soigneusement en place, ainsi que le remarqueront Pierre et Jean (Jean 20/3-8). Cet étonnant rangement accompli, Jésus sort dans l’aube radieuse. Volontairement, il dissimule son immanence comme en son temps Moïse qui se voila la tête pour cacher le reflet de la gloire de Dieu irradiant de son visage. C’est à cause de cet anonymat voulu que Marie ne le reconnut pas tout de suite dans ce beau jardin qui n’est encore que le jardin de ses larmes. Les disciples non plus ne le reconnaîtront pas sur le chemin d’Emmaüs, jusqu’à se qu’il se découvre, en rompant le pain, avant de disparaître. (Luc 24/13-31). Cependant, il a confirmé sa Résurrection autant de fois qu’il était nécessaire. Il s’est montré aux femmes qui allaient au tombeau très tôt le matin du troisième jour ; puis aux autres en plus d’une occasion. Un jour il s’est fait connaître à quelque 500 fidèles à la fois. (1 Corinthiens 15/6).

Aussi certainement qu’il était mort quant à son corps de chair, le voici ressuscité dans son corps transformé ! Il n’y a pas de cadavre à embaumer, femmes fidèles, Jeanne, Marie, Salomé et vous autres servantes qui êtes venues de si grand matin pour cela. Venez et regardez : le tombeau est vide ! Il est ressuscité ! Il a dit la vérité, rien que la vérité, toute la vérité ! Il est la Vérité ! Allez le dire au monde entier. Nous tous aussi, nous le proclamons !

Il est le premier d’entre les morts ; l’aîné, le Prince de la vie, de la vie la plus vraie, cachée à notre nerf optique, mais perceptible à la foi et à l’esprit comme l’onde est perceptible à l’appareil qui la reçoit. Désormais, par lui, « le voile est déchiré » entre le compréhensible et l’incompréhensible, entre la vie et la mort, entre le passager et l’éternel, entre le visible et l’invisible. L’apôtre Paul dira du Ressuscité : « Il a mis en évidence la vie et l’immortalité » (2 Timothée 1/10), c’est-à-dire la vie vécue dans la foi et la vie sur laquelle la mort physique n’a plus de pouvoir. Cela peut avec raison remplir de terreur tout impénitent ou tout candidat au suicide, ce mensonge qui ne tue que le corps. Mais cela enlève toute crainte à ceux qui ont demandé et reçu la grâce du pardon divin. Ceux-là, avec Jean le « bien-aimé » croient, savent et disent : « Nous sommes maintenant enfants de Dieu. Ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jean 3/2).

Oui, nous le verrons, car il est toujours LUI ! Et nous aussi nous sommes toujours NOUS mais entièrement libérés et transformés comme lui. Nous le verrons comme il est déjà vu par ceux qui nous ont précédés dans la douce et pure lumière. Heureux parcours sur la voie désormais ouverte dans la vie confiante et au-delà de la mort vaincue !