LES DEUX PORTES
(Andrée Parli – Appel du maitre 1973/12)
(Actes 12/6-18)
Deux portes doivent s’ouvrir pour
permettre à l’apôtre Pierre de regagner sa liberté: La porte de fer qui mène à
la ville et la porte de la maison des disciples réunis pour prier.
Gardée et solidement fermée par l’ennemi,
la porte de la prison s’ouvre d’elle-même devant Pierre conduit par l’ange;
fragile et sans défense, celle de la maison des disciples offre une
étrange résistance, et Pierre doit continuer à frapper longtemps avant de
pouvoir en franchir le seuil. Paradoxe étonnant! Une porte de fer,
verrouillée et bien gardée, s’ouvre toute grande, sans effort; une porte
amie, qui aurait dû aussitôt ouvrir ses battants, s’entrebâille
prudemment, après de longs moments d’attente! La première est ouverte par la main de Dieu, la seconde par celle
des hommes.
«J’ai
mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer» (Apocalypse 3/8). Quelle parole encourageante, en
cette fin d’année, dans notre époque malade, où il semble que le monde
chancelle sur ses bases et que le vent des catastrophes se lève sur lui!
Dieu nous rappelle qu’il met devant nous une porte... mais qu’elle est
ouverte et que nul ne pourra la fermer. Une porte pour Son service, qui
permettra d’atteindre des milliers d’âmes en détresse et en quête d’un sûr
abri; une porte pour la prédication de l’Evangile sur terre, dans les airs, sur
les ondes, et par tous les moyens qu’offre la technique moderne; une porte que
l’Ennemi cherche de toutes ses forces à condamner. Comme il s’y
entend pour y poster des sentinelles et des escouades de soldats afin d’en
fermer l’accès, comme aux jours lointains de Pierre! Qu’importe! Nous savons que si l’Eglise prie, cette porte de fer
s’ouvrira d’elle-même. «Je
romprai les portes d’airain et je briserai les verrous de fer» (Esaïe
45/5). Ne nous mettons jamais en souci pour «la porte qui mène à la
ville», celle que Dieu doit ouvrir;
ne nous tourmentons pas pour prévoir quel moyen Il emploiera, car Dieu se
passe de moyens! Il fait tourner la porte sur ses gonds et elle
s’ouvre d’elle-même... pourvu que nous
priions!...
Par contre, notre préoccupation et notre
étude devraient se concentrer sur la petite porte de la maison des disciples,
celle qui mit si longtemps à s'ouvrir, celle que Dieu n’ouvrira pas, mais
à laquelle Il frappe doucement. «Voici,
je me tiens à la porte, et je frappe» (Apocalypse 3/20). Si Sa glorieuse puissance brise l’airain des portes et le fer
des verrous, Son infinie miséricorde s'arrête devant la fragile porte de
l’âme humaine et frappe. Il ne
l’ouvrira pas avant d’avoir reçu l’invitation d’entrer. Personne ne
peut l’ouvrir, l’homme seul en possède la clef.
Après avoir été l’objet de la miraculeuse
délivrance de Dieu, l’apôtre Pierre aurait pu être capturé par les Juifs,
devant la porte même de la maison qui devait lui servir d’asile. Pourquoi?
Par manque de foi. «Tu es folle», fut-il répondu à Rhodes, la servante,
qui prétendait avoir reconnu la voix de Pierre derrière la porte. L’Eglise priait, mais n’attendait pas le
miracle immédiat. Par crainte des Juifs, il fallait que cette porte
demeurât bien close et servît de protection contre la persécution qui
sévissait dans la ville.
Ami lecteur, qu’en est-il de la fragile porte de notre cœur? Puissions-nous, en
ces jours solennels, déceler, à la lumière de l’Esprit, les motifs
qui nous empêchent de l’ouvrir toute grande pour le service du Maître;
les interdits qui la font grincer, les chaînes secrètes qui la retiennent
à demi-fermée. Incrédulité? Manque de foi? Crainte de la persécution ou de
la moquerie? Peur du lendemain? Amour du monde ou avarice?
La
porte de fer est encore ouverte. Pour combien de temps? Nous ne le savons, mais les événements actuels parlent
un langage sans équivoque et le jour viendra, où, selon le temps marqué
par Dieu, Il la fermera Lui-même. Pour le moment, elle est ouverte devant nous
et nul ne peut la fermer, cette porte «grande et d’un accès efficace» pour
l’évangélisation d’un monde en détresse.
Qu’en est-il, je le répète,
de la porte dont seuls nous possédons la clef? Souvenez-vous que Pierre dut franchir ces deux portes pour être à
l’abri! Souvenez-vous que le Seigneur a besoin que ces deux portes soient
ouvertes pour accomplir Son œuvre dans le monde: la première s’ouvre à
Son commandement, la seconde... tu en détiens seul la clef. Veux-tu, en
ce Noël qui approche, en faire don à ton Sauveur?