par Carl
Ledune (Radio reveil 1979/03)
Imaginons un instant que nous ne savons rien de
l’Eglise primitive. Nous sommes tellement enfoncés dans nos habitudes et
dans nos traditions que, si nous voulons pouvoir écouter le texte
biblique avec le minimum d’objectivité, il nous faut d’abord écarter
nos idées préconçues et tâcher d’acquérir un regard neuf et clair.
En arrivant de l’extérieur, qu’aurions-nous
découvert en pénétrant dans le cercle de ces premiers disciples? Une
église, une paroisse, la première qu’il nous soit donné de connaître !
Quelles en sont les caractéristiques principales?
Par quelles marques se signale-t-elle au dehors? Que font ces premiers
chrétiens? A quoi s’occupent-ils? Bref, que se passe-t-il dans cette
paroisse des origines? La description qu’en fait le chapitre 2 du livre des
Actes est assez précise pour nous permettre de répondre à ces questions.
Et, tout en le faisant, il ne sera pas inutile de nous
laisser interpeller personnellement par ce que nous allons découvrir.
Le verset 42 de ce chapitre des Actes dessine les
contours de toute vraie communauté chrétienne, à savoir:
— qu’on y dispense l’enseignement apostolique,
— qu’on y pratique la communion fraternelle,
— qu’on y persévère dans le partage du pain (la
cène) et dans la prière en commun.
- La première indication qui nous est fournie est
donc celle-ci: un enseignement est donné dans cette paroisse. Les gens s’y
réunissent en vue d’être instruits, et le verset 46 souligne qu’ils
mettaient beaucoup d’assiduité à se laisser enseigner.
Voilà déjà un fait significatif: l’authentique chrétien est quelqu’un qui
est disposé à apprendre. Il sait qu’un événement s’est produit,
qui a transformé toute sa vie. Par grâce, il est devenu une nouvelle
créature, en recevant le message de la Bonne Nouvelle qui a croisé sa
route. La première exigence
est donc celle qui fait un devoir au chrétien de s’imprégner de ce
message d’amour, de vie et de salut. Calvin disait: «Nous sommes
toute notre vie des écoliers de la Parole de Dieu, pressés d’être
mieux instruits dans l’Evangile de notre salut.»
Mais quel est au juste l’objet de cet enseignement?
Le texte le précise: il s’agit de «l’enseignement des apôtres». Dans
cette paroisse d’autrefois, il ne semble pas qu’il soit question de
projections lumineuses, de ventes annuelles, de conférences sur
la philosophie ou la politique... Ces activités ne sont certes pas
explicitement rejetées par notre texte, mais l’effort principal de
cette communauté se porte sur ce qui est essentiel: l’enseignement de la
Parole de Dieu, cette Parole dont le psalmiste disait: «Je me réjouis de ta parole comme celui qui trouve un grand butin».
Ou encore: «Tes préceptes sont la
joie de mon coeur» (voir Psaume 119).