par Carl
Ledune (Radio reveil 1979/03)
Persévérer dans
l’enseignement des apôtres... Quel solennel appel en un temps où l’on rejette l’Ecriture Sainte
au bénéfice de nouvelles théologies, où l’on s’en va répétant que la
Bible n’est plus à prendre au sérieux, qu’elle est un mythe...
Rappelons-nous d’ailleurs que l’impopularité de la sainte doctrine est un
«signe des temps» (2 Tim. 3:14 à 4:5). Face aux nouvelles théologies,
proclamons avec force le vieil Evangile et suivons avec joie le
chemin ancien que d’autres ont parcouru bien avant nous, dans la fidélité.
Ensuite, le texte mentionne une seconde indication
précieuse: La communion fraternelle
qu’on pratique dans une telle communauté. Le chapitre 4 des Actes décrit
ces chrétiens comme des gens qui «n’ont
qu’un coeur et qu’une âme». Ils sont devenus, en Jésus-Christ, des
frères et des soeurs qui ont en commun le même Père, le même Sauveur, le
même Esprit.
C’est cela, l’église: une
communauté fraternelle, et qui a toute sa valeur. Le Seigneur n’a-t-il pas
dit: «tous connaîtront que vous êtes
mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres» (Jean
13:35)? Ils sont devenus des frères, non pas des frères
qui s’observent et se jalousent, mais des frères qui s’aiment de cet
amour vrai et fort qui vient de Dieu. Ils constituent ainsi une véritable
communauté, à la différence d’un auditoire où l’on s’ignore ou d’une
société informe et sans âme... Ils composent un ensemble de personnes
nées de nouveau, étroitement solidaires et fraternellement liées les
unes aux autres. Nul n’y est solitaire!
- En troisième lieu, ces premiers chrétiens «rompaient le pain ». Et pourquoi
prennent-ils la Sainte-Cène? Non pas seulement pour se souvenir que
le Seigneur Jésus est mort et ressuscité pour eux. Mais aussi parce que, en
donnant sa vie — son corps — Dieu fait des siens un corps, précisément.
C’est tellement important de comprendre cette vérité
fondamentale : ce repas ne se limite pas à un tête-à-tête intime. Je n’y
suis pas seul avec Jésus. A ma droite et à ma gauche, il y a les
autres. Les autres, convoqués au même titre que moi, aimés comme moi,
graciés comme moi, «débarbouillés» comme moi et appelés à la même
communion, à la même table, celle du Christ. C’est là que se manifeste
tangiblement notre unité. C’est alors un moment de rencontre véritable,
non seulement avec le Seigneur, mais avec les autres. C’est un moment au cours
duquel la guérison de ce corps qu’est l’Eglise peut être reçue:
réconciliation, pardon, confession... Y avons-nous songé?
- Enfin, la
prière est mentionnée comme l’une des caractéristiques de cette
première communauté. Quelle église que l’église primitive ! Quelle
église ne serions-nous pas, si nous étions tous, comme ces chrétiens
d’autrefois, fidèles et puissants dans la prière! Et quelle armée ne
formerions-nous pas si, avec Dieu, nous avions un tel pouvoir dans
la prière! La vie matérielle exige beaucoup de temps. Il faut lui en
racheter... Le diable, toujours rusé, s’emploie à nous en faire perdre
beaucoup: «Rachetez le temps, car
les jours sont mauvais» (Ephésiens 5:16). Quand nous prions, nous participons à la réalisation du
plan de Dieu. C’est dans la prière personnelle et communautaire que toute
victoire devient possible, là où le nom béni et vainqueur de Jésus est
invoqué.
Voilà ce que ce texte du livre des Actes nous permet
de découvrir de cette première communauté chrétienne. Si l’église, dans
sa forme locale, veut être forte, efficace, si elle veut être une
interlocutrice valable, il faut qu’elle se concentre sur l’essentiel.
Des conférences, des cours de langues, tout cela est fort bien; mais
on le trouve ailleurs, et souvent en mieux... Toutefois, cet enseignement
de la Parole, cette communion vraie et fraternelle, ce partage du pain et de la
prière, on ne les trouve qu’auprès de Jésus-Christ.
Malheur à l’Eglise si elle
délaisse, si peu que ce soit, sa raison d’être pour s’occuper d’autre chose... Ensemble, à l’intérieur
de la communauté à laquelle nous appartenons, prions, agissons,
persévérons en ces temps de confusion. Le Seigneur veut encore se
glorifier par la communauté fidèle et courageuse. Soyons, chacun pour
nous-même, un membre vivant de notre église, auquel Jésus
pourra dire: «si vous savez ces
choses, vous êtes heureux... pourvu que vous les pratiquiez!» (Jean
13:17)