Revue « le réveil » John Hunter
«Vous ne savez pas quand viendra le maître de la
maison, ou le soir, ou au milieu de la nuit.» (Marc 13 : 35.)
«Minuit,
chrétiens, c’est l’heure solennelle», a-t-on l’habitude de chanter dans la nuit
de Noël en souvenir de la venue au monde du Rédempteur; l’heure qui
mettait un terme à la longue nuit millénaire d’ignorance, d’oppression et
d’idolâtrie et qui introduisait l’ère de la lumière, de la liberté dans un
monde enténébré avait enfin sonné!
D’autres
«heures» ont eu une grande importance dans la vie des peuples comme dans celle
des individus, et l’Ecriture se plaît à nous en rappeler plusieurs,
aussi nous proposons-nous de décrire ici quelques scènes bibliques
qui se sont déroulées à l’heure de minuit et d’en tirer une
leçon profitable pour nos âmes.
Le salut reçu à minuit
«Vers le milieu de la nuit... le geôlier se réjouit
avec toute sa famille de ce qu’il avait cru en Dieu» (Actes 16:15-31).
Lors d’une
autre nuit, L’apôtre Paul avait entendu une voix qui lui disait: «Passe en Macédoine et viens nous
secourir». Convaincu que c’était un appel de Dieu, le missionnaire
part aussitôt, arrive en Macédoine pour y être arrêté et emprisonné par
les autorités du pays! Etrange appel que celui-là! Oui, mais n’oublions
pas qu’une prison peut devenir une église quand Dieu y est. Paul se
trouve en face d’un geôlier païen qui, voyant qu’il avait à faire à un
prisonnier chrétien, érudit, distingué, l’enferme, pour plus de sûreté,
dans une cellule située au fond de la prison, après lui avoir mis des
fers aux pieds. Paul s’intéressa sans doute à son geôlier. Serait-ce
l’homme de son rêve qui lui avait crié: «Viens nous secourir» ?
Peut-être bien.
Quelle situation
absurde et contradictoire ! Paul, affranchi par Jésus-Christ, est prisonnier
des hommes. Le geôlier, prisonnier de son péché, est libre vis-à-vis de ses
semblables. Le geôlier condamne Paul, Dieu le justifie. Paul a des ceps
aux pieds, le geôlier en a à l’âme. Lequel de ces deux hommes est le
vrai prisonnier?
Quoi qu’il en
soit, Paul prie, et attend avec calme le dénouement de l’affaire.
Le «secours» qu’il doit apporter sera bientôt apprécié par toute une
famille dans la détresse.
Vers minuit,
le missionnaire entonne avec son compagnon de captivité un hymne de joie
et de reconnaissance, quand tout à coup, un bruit souterrain (les grandes
orgues de l’accompagnement céleste, a dit quelqu’un!) se fait entendre,
les murs de la prison tremblent, les portes s’ouvrent, les liens des
prisonniers tombent. Le «Macédonien» réveillé en sursaut, se précipite
affolé dans la prison, croit que Paul s’en est échappé, et,
désespéré, tente de se suicider, quand l’apôtre, le gardien (les rôles
sont renversés !) crie à son prisonnier : «Ne te fais point de mal». Le pauvre homme, tout tremblant, se
jette alors aux pieds de l’apôtre et s’écrie: «Que faut-il que je fasse pour être sauvé?» Sauvé! qu’est-ce
que ce païen pouvait savoir du salut de Dieu? Ah! n’oublions pas que lorsque
cet homme liait Paul de chaînes et le poussait devant lui dans
la sombre prison, le messager de Dieu pensait à sa «vision». Sans
doute essaya-t-il de parler à la conscience de ce païen et de lui expliquer le
grand salut de Dieu en Jésus-Christ. Aussi sa réponse est-elle comprise: «Crois au Seigneur Jésus et tu seras
sauvé, toi et ta famille». Et là, dans cette prison, convertie en
sanctuaire quelques instants après minuit, un geôlier, par un acte de
foi, accepte le Seigneur Jésus comme Sauveur et devient dès lors le
prisonnier de Christ. Le nouveau disciple amène Paul dans sa maison, lave ses
plaies, lui donne à manger, et a la joie de voir à cette heure-là tous ses
enfants se tourner vers le Seigneur. Le cri du Macédonien est exaucé, et le
serviteur de Christ connaît une des plus grandes joies de sa vie d’apôtre.