lundi 7 décembre 2020

SCENES DE MINUIT 1/2


 

Revue « le réveil » John Hunter

«Vous ne savez pas quand viendra le maître de la maison, ou le soir, ou au milieu de la nuit.» (Marc 13 : 35.)

«Minuit, chrétiens, c’est l’heure solennelle», a-t-on l’habitude de chanter dans la nuit de Noël en souvenir de la venue au monde du Rédempteur; l’heure qui mettait un terme à la longue nuit millénaire d’ignorance, d’oppression et d’idolâtrie et qui introduisait l’ère de la lumière, de la liberté dans un monde enténébré avait enfin sonné!

D’autres «heures» ont eu une grande importance dans la vie des peuples comme dans celle des individus, et l’Ecriture se plaît à nous en rappeler plusieurs, aussi nous proposons-nous de décrire ici quelques scènes bibliques qui se sont déroulées à l’heure de minuit et d’en tirer une leçon profitable pour nos âmes.

Le salut reçu à minuit

«Vers le milieu de la nuit... le geôlier se réjouit avec toute sa famille de ce qu’il avait cru en Dieu» (Actes 16:15-31).

Lors d’une autre nuit, L’apôtre Paul avait entendu une voix qui lui disait: «Passe en Macédoine et viens nous secourir». Convaincu que c’était un appel de Dieu, le missionnaire part aussitôt, arrive en Macédoine pour y être arrêté et emprisonné par les autorités du pays! Etrange appel que celui-là! Oui, mais n’oublions pas qu’une prison peut devenir une église quand Dieu y est. Paul se trouve en face d’un geôlier païen qui, voyant qu’il avait à faire à un prisonnier chrétien, érudit, distingué, l’enferme, pour plus de sûreté, dans une cellule située au fond de la prison, après lui avoir mis des fers aux pieds. Paul s’intéressa sans doute à son geôlier. Serait-ce l’homme de son rêve qui lui avait crié: «Viens nous secourir» ? Peut-être bien.

Quelle situation absurde et contradictoire ! Paul, affranchi par Jésus-Christ, est prisonnier des hommes. Le geôlier, prisonnier de son péché, est libre vis-à-vis de ses semblables. Le geôlier condamne Paul, Dieu le justifie. Paul a des ceps aux pieds, le geôlier en a à l’âme. Lequel de ces deux hommes est le vrai prisonnier?

Quoi qu’il en soit, Paul prie, et attend avec calme le dénouement de l’affaire. Le «secours» qu’il doit apporter sera bientôt apprécié par toute une famille dans la détresse.

Vers minuit, le missionnaire entonne avec son compagnon de captivité un hymne de joie et de reconnaissance, quand tout à coup, un bruit souterrain (les grandes orgues de l’accompagnement céleste, a dit quelqu’un!) se fait entendre, les murs de la prison tremblent, les portes s’ouvrent, les liens des prisonniers tombent. Le «Macédonien» réveillé en sursaut, se précipite affolé dans la prison, croit que Paul s’en est échappé, et, désespéré, tente de se suicider, quand l’apôtre, le gardien (les rôles sont renversés !) crie à son prisonnier : «Ne te fais point de mal». Le pauvre homme, tout tremblant, se jette alors aux pieds de l’apôtre et s’écrie: «Que faut-il que je fasse pour être sauvé?» Sauvé! qu’est-ce que ce païen pouvait savoir du salut de Dieu? Ah! n’oublions pas que lorsque cet homme liait Paul de chaînes et le poussait devant lui dans la sombre prison, le messager de Dieu pensait à sa «vision». Sans doute essaya-t-il de parler à la conscience de ce païen et de lui expliquer le grand salut de Dieu en Jésus-Christ. Aussi sa réponse est-elle comprise: «Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta famille». Et là, dans cette prison, convertie en sanctuaire quelques instants après minuit, un geôlier, par un acte de foi, accepte le Seigneur Jésus comme Sauveur et devient dès lors le prisonnier de Christ. Le nouveau disciple amène Paul dans sa maison, lave ses plaies, lui donne à manger, et a la joie de voir à cette heure-là tous ses enfants se tourner vers le Seigneur. Le cri du Macédonien est exaucé, et le serviteur de Christ connaît une des plus grandes joies de sa vie d’apôtre.