lundi 8 mars 2021

"JUSQU'A CE QUE CHRIST SOIT FORME EN NOUS" GALATES 4:19 - 2/2

 

(Le Protestant béarnais 1910-02)

« Ne reconnaissez-vous pas, disait aux chrétiens de Corinthe le même apôtre, que Jésus-Christ est en vous? » (2 Cor. 13/5.) Et toutefois ces chrétiens avaient encore tant de progrès à accomplir, tout comme ceux de la Galatie, comme toi-même, cher lecteur, qui a cru en ton Sauveur, et comme moi, qui trace ces lignes. Oh! que d’infirmités nous gardons encore, que d’inconséquences à déplorer, que de résistances doit surmonter en nous la grâce divine! Et pourtant Christ est là, oui, il a commencé de se former en nous et sa vie de jeter des racines en nos âmes. Mais ces racines doivent devenir plus profondes, plus envahissantes, jusqu'à qu’elles occupent toute la place. Les pensées de Christ doivent devenir nos pensées, les mouvements qu’inspire son Esprit doivent se produire ordinairement dans nos cœurs, et comme il juge de toutes choses, ainsi devons-nous en juger nous-mêmes. A ce développement intérieur, doit correspondre la vie extérieure, je veux dire nos paroles et nos actes.

Rappelons-nous ici comment s’exprimait Jésus lui-même ; « Je juge selon que j’entends. — Les paroles que je dis, je ne les dis pas de moi-même. — Le Père est celui qui accomplit les œuvres que je lais. » Tels étaient les rapports de Jésus avec son Père. Il les résumait en ceci :

 « Je suis en mon Père et mon Père est en moi. » Tout semblables sont les rapports que nous devons soutenir avec Jésus. A son tour, Il veut être en nous. Mais voici bien la différence. En lui nulle résistance à la pensée et à l’amour du Père. En Lui, nulle place qui restât étrangère à la vie divine qui était en Lui, et son être en était pénétré d’une façon si parfaite, qu’il pouvait dire : «Le Père et moi nous ne sommes qu’un. »

Hélas, la terre que contient le vase de nos cœurs est au contraire dure et résistante; et ce n’est point sans un incessant combat que la vie de Christ peut se développer en nous. Dieu lui-même — qu’Il en soit béni ! — travaille heureusement à amollir les mottes et à briser la résistance. A cela sert sa Parole, épée qui pénètre, ou marteau qui écrase. A cela aussi contribuent les tribulations et les épreuves par lesquelles il nous faut passer, et toutes ces dispensations, qui parfois nous étonnent et contre lesquelles nous serions disposés à nous insurger, mais qui ont leur rôle bien déterminé dans la pensée de notre Père et en vue de la réalisation de son bon dessein à notre égard.

Ayons donc envers lui une confiance toujours grandissante. Abandonnons-nous entre ses mains d’une manière toujours plus complète. Devenons absolument dociles, attentifs à sa voix, obéissants en toutes choses. Fermons l'oreille aux voix étrangères. Sachons dire résolument : Arrière de moi ! au tentateur. En un mot, demeurons dans la foi, ou, comme Il le dit Lui-même, demeurons en Lui et Il demeurera en nous. Oui, l’œuvre commencée ne manquera point alors, soyons en sûrs, d’atteindre son plein accomplissement. Nous n’aurons pas cru en vain, écouté en vain, obéi en vain. « celui qui nous a appelés est fidèle. » Mais, en aucune façon, ne nous relâchons point « Jusqu’à ce que Christ soit formé en nous », c’est-à-dire jusqu’à-ce que, de petits enfants que nous aurons été tout d’abord, nous atteignions « la mesure de la stature parfaite de Christ ».