Au cours des siècles, Sanballat et ses acolytes, Tobija et Guéschem, ont fait école.
L’action se déroule à Jérusalem où Néhémie, ayant trouvé grâce auprès du roi Artaxerxès, qu’il sert comme échanson, est revenu pour rebâtir les murailles de la ville de ses pères. C’est une entreprise d’envergure qui rencontre l’opposition systématique et calculée de Sanballat, le Horonite, et celle de ses associés.
Deux camps sont en présence: celui de Néhémie dont la foi inébranlable le fait s’écrier: «Le Dieu des cieux nous donnera le succès... nous nous lèverons et nous bâtirons» (Néh. 2/20). Celui de Sanballat, l’ennemi, qui éprouve un grand déplaisir de ce qu’il vient un homme pour chercher le bien des enfants d’Israël (Néh. 2/10).
Le principe du mal qui s’oppose au bien échappe à l’usure des âges. Dès qu’un homme se lève pour réaliser le plan de Dieu, deux camps opposés se dressent aussitôt en face l’un de l’autre. Sans vouloir forcer un parallélisme, parfois d’ailleurs fort évident, il est clair que le processus d’opposition poursuivi par Sanballat n’a rien de désuet et qu’il est, hélas! Étrangement d’actualité.
Le déplaisir de ceux qui s’opposent à la reconstruction des murailles de Jérusalem se traduit tout d’abord par la raillerie et le mépris (Néh. 2/19); ainsi, au fur et à mesure que les pierres s’ajoutent aux pierres, que les battants des portes de la ville sont posés et leurs verrous assurés, le dédain de l’ennemi se fait plus acerbe et la moquerie plus cinglante: «Si un renard s’élance, il renversera leur muraille de pierres» (4/3).
Sanballat compte sans la persévérance et l’indéfectible volonté d'un Néhémie dont le secret se trouve dans sa totale confiance en son Dieu auquel il se réfère à chaque perfide intervention de l’ennemi. Sans se soucier des sarcasmes dont il est l’objet, il continue son travail, aidé par ses frères.
Bientôt, la muraille solide se dresse jusqu’à mi-hauteur et les brèches commencent à disparaître. Alors, l’excitation et la colère de Sanballat sont à leur comble. Il faut passer promptement de la parole à l'action si l'on veut entraver l’œuvre de construction! Ligué à ses associés, il décrète l’état de guerre, ou plutôt de guérilla... mais Néhémie prévenu de ses embuscades déjoue sa stratégie et Dieu anéantit les projets de l’adversaire (4/15).
La conclusion ne varie pas: «... et nous retournâmes tous à la muraille, chacun à son ouvrage» (4/15). Pas de temps à perdre, l’heure est grave, il faut savoir profiter de la trêve. Désormais, pour parer à toute éventualité d’attaque ennemie, les Juifs travaillent d’une main, tenant une arme dans l’autre, prêts au combat.
C’est alors que surgit une complication dans le cadre interne du camp de Néhémie; une discorde se dessine entre les Juifs, qui pourrait bien compromettre l’avance des travaux. Toutefois, Néhémie peut réprimer le trouble en rappelant à ses frères les insultes dont ils seraient l’objet de la part des nations ennemies s’ils ne marchaient pas dans la crainte de Dieu (5/9). Ce malencontreux intermède n’appartient pas seulement au passé! Soulignons ici en passant que celui qui travaille d’une main, ayant de l'autre une arme et l’épée ceinte autour des reins n’a ni le temps, ni le loisir de fomenter des troubles intérieurs, trop occupé qu’il est à accomplir son oeuvre.