(Andrew Murray)
2. il
y a des disciples de Christ qui connaissent à peine ou qui ignorent totalement
cette présence constante de l'Esprit. Aussi est-il de toute importance d'insister sur ce point. Plus nous en
serons convaincus, mieux nous pourrons reconnaître les besoins
actuels de l'Eglise, sans parler des nôtres.
Lorsque
le diacre Philippe eut prêché l'Évangile à Samarie, plusieurs crurent en Jésus
et furent baptisés en Son nom. « Et il y eut une grande joie dans cette
ville. » À cette nouvelle, les apôtres envoyèrent Pierre et Jean en
Samarie, où ils prièrent pour les nouveaux convertis, afin qu'ils reçussent le
Saint-Esprit (Ac 8:16, 17). Il s'agit ici d'un don tout différent de l'action
du Saint-Esprit qui les avait amenés à la conversion et à la joie du salut. Le
Saint-Esprit descend du ciel maintenant avec puissance, pour venir faire Sa
demeure en eux et remplir leurs cœurs.
Même sans
cette nouvelle grâce, les disciples samaritains auraient bien été des
chrétiens, mais des chrétiens faibles, imparfaits, chancelants. Tels sont de
nos jours bien des chrétiens qui ignorent qu'ils doivent et peuvent être des
temples du Saint-Esprit. Malgré ce qu'il y a en eux de bon et d'aimable, avec
tout leur zèle et leur dévouement, ils ont trop souvent à se débattre contre la
faiblesse de leur foi, les rechutes et les déceptions, simplement pour n'avoir
pas été mis en contact avec la puissance d'En Haut.
3. Le
ministère évangélique doit avoir pour principal objectif de conduire les
croyants au Saint-Esprit.
N'était-ce pas le but de toute l'éducation donnée par le Seigneur Jésus à ses
disciples, de les amener à attendre « la promesse du Père » ? De
même Pierre, le jour de la Pentecôte, invite ses auditeurs, réveillés dans leur
conscience, à recevoir le baptême pour la rémission de leurs péchés, en leur
promettant le Saint-Esprit (Ac 2:38). Et Paul : « Ne savez-vous pas
que votre corps est le temple du Saint-Esprit ? » (1 Co. 6:19).
« Soyez remplis de l'Esprit » (Ep. 5:18).
Oui, le
besoin suprême du chrétien est de posséder le Saint-Esprit, et cela de telle
façon que toute la vie en soit imprégnée. Il ne suffit pas que la prédication y
fasse allusion de temps à autre, il faut que le prédicateur s'efforce de faire
comprendre à ses auditeurs qu'il n'y a de vrai culte que là où le Saint-Esprit
peut agir librement, souverainement, et constamment.
4. Pour
conduire les croyants au Saint-Esprit, il importe de mettre le doigt sur ce qui
leur manque. Tel était le but de
la question de Paul : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit ? »
On ne boit de l'eau avidement que si l'on a soif ; on ne s'adresse au
médecin que si l'on est malade ; de même on n'accueillera le message de la
bénédiction de Pentecôte dans sa plénitude que si l'on souffre de ses déficits
spirituels. Inutile de prêcher un plein salut à des chrétiens qui s'imaginent
n'avoir besoin que d'un peu plus de zèle, de persévérance dans la prière ou
d'énergie spirituelle. Il faut qu'ils découvrent que leur attitude à l'égard du
Saint-Esprit n'est pas ce qu'elle doit être, qu'ils n'en ont reçu que des
arrhes, et qu'ils ne le connaissent et ne l'honorent pas comme l'Hôte divin de
leur cœur. Et cette découverte, ils ne la feront probablement que lorsqu'on
leur posera directement et individuellement la question : « Avez-vous
reçu le Saint-Esprit depuis que vous avez cru ? » Lorsque la réponse
sera un sincère et douloureux « non », ce sera l'aube d'une vie
nouvelle.