lundi 21 novembre 2022

QUE FAIRE DEVANT L'AU-DELA ?

 

Pierre Nicolle (Viens et vois 1965/11)

 

« Novembre », retour des frimas et des sombres horizons ; cette saison invite les âmes rêveuses à une réelle mélancolie, d'autant plus que le « Jour des Morts », qui en marque le début, semble obliger la pensée à se reporter au moment suprême où nous avons vu, hélas ! un visage bien aimé se glacer pour toujours dans le masque de l'inexorable mort ! Fin fatale et irrémédiable d'une vie, brisant les liens les plus sacrés de l'affection !

Ce deuil, surpassant sans doute les autres en douleur, a placé notre âme devant l'angoissant mystère de l'Au-delà ! Mystère qui plonge l'esprit dans un véritable vertige moral ! C'est précisément cette grande question qui attira mon âme vers la lecture des Saintes Ecritures, il y a nombre d'années. En effet, dès ma jeunesse, ce grand point d'interrogation s'était imposé à mon cœur et à ma conscience avec une réelle persistance. Effectivement, la vie vaut-elle la peine d'être vécue aussi longtemps qu'on se contente d'une vie végétative ? Je trouvai, ainsi, une entière et apaisante satisfaction dans les affirmations de Jésus, mon Sauveur. Puisse, chaque lecteur faire la même expérience !

Je fais donc appel au cœur (centre des affections morales) de chaque chrétien. Notre grand penseur, Pascal, n'a-t-il pas laissé cette pensée à la postérité : « Si la Lumière n'entre pas par le chemin du cœur, elle n'y entrera jamais par ailleurs, car le cœur a ses raisons que la raison ignore ». En un mot, il faut arriver à découvrir en Dieu un Père, pour arriver entre autres choses à la solution du Grand Problème de l'apaisante et consolante Vérité qui nous occupe ici.

Que sont devenus nos chers disparus ? Y a-t-il une possibilité de communication avec eux ? Que faire devant cette inexorable mort et cet impénétrable Au-delà ?.. Je sais que je touche ici les sentiments les plus sacrés du cœur et de la conscience ; ne nous dérobons pas, mais examinons, maintenant, ce qui est présent et personnel pour chacun d'entre nous :

Au point de vue historique, nous savons que les prières POUR les morts étaient inconnues avant l'an 1.000 de notre ère. D'autre part, on n'en trouve aucune mention dans les catacombes avant le IVe siècle. Cette pratique est donc totalement ignorée des Saintes Ecritures. A Lystre, Paul et Barnabas refusèrent les honneurs offerts par la foule (Actes 14/11) et Paul leur dit : « Nous sommes des hommes de la même nature que vous. » On pourrait citer d'autres exemples identiques où un culte rendu à une créature humaine est une hérésie doublée d'une idolâtrie. En un mot, la prière adressée à des créatures humaines dans l'Au-delà est un acte non chrétien, donc païen !

La Fête des Morts fut instituée par Odillon, abbé de Cluny en l'an 998 de notre ère ; elle appartient à une antiquité décadente et elle prit date au 2 novembre de chaque année. L'antiquité chrétienne, je le répète, a ignoré totalement cette pratique.

Il ne peut donc intervenir aucune communication en faveur de l'avenir de ceux qui nous ont précédé dans l'Eternité, pour la raison absolue que le salut de l'âme est toujours chose personnellement et définitivement réglée AVANT la mort. Le lecteur voudra bien excuser ma franchise dans toute sa sécheresse ! Je ne puis autrement ! Cette franchise m'est imposée par la Vérité des Ecritures ; mais souvenons-nous que Dieu console les affligés ! Ses consolations dépassent nos pensées et nos conceptions. Chères âmes en deuil, souvenez-vous que ses consolations sont inépuisables.

« Cherchez l'Eternel pendant qu'il se trouve.  Invoquez-le tandis qu'il est près. » (Esaïe 55/6)

« Jésus dit à la veuve : Ne pleure plus. » (Luc 8/13).