(Pent.
Evangel) (Trait d’union 1960/09)
Le cri d’Elisée était un
ordre, un défi lancé à Dieu. Il demandait une
manifestation immédiate de sa puissance et de sa présence. Et il avait tout
droit de le faire, puisque Dieu lui adressait un appel; il voulait une confirmation
définitive de cet appel.
Quelques années
plus tôt, Elie était entré dans le champ où Elisée était en train de labourer,
et avait jeté son manteau sur les épaules du jeune homme l’adoptant ainsi comme
son héritier spirituel. Et maintenant Elisée demandait à Dieu une preuve que
lui aussi l'avait adopté comme le successeur d'Elie. Il avait avec lui un
manteau "de seconde main", mais il voulait un appel "de première
main" dans son cœur; faute de quoi il refusait de marcher. En fait, il
disait à Dieu qu'il ne continuerait pas l’œuvre qu'Elie venait de quitter, sans
avoir reçu d'abord un nouveau baptême de puissance.
L’homme de prière réclame des
choses de Dieu, parce que Dieu réclame de lui l'impossible. Qui pourrait accomplir les ordres de Dieu, sans recevoir d’abord une
puissante onction d’En-haut.
La traversée du
Jourdain fut le premier des seize miracles que la Bible nous raconte d’Elisée.
Dès le début de son ministère, il mit Dieu à l'épreuve. Le Jourdain est là
devant lui, et il crie à Dieu ; "J’ai bien le manteau de mon maître, comme
le signe extérieur que je suis son successeur, mais ô Dieu, j'ai un urgent
besoin de la "double portion" réservée au fils aîné. O Dieu,
baptise-moi de ton Esprit".
Irions-nous imaginer qu’il y avait
quelque pouvoir spécial dans le manteau lui-même ? Certes ce serait blasphème
que de louer les puissants serviteurs du passé, comme si c'était par leurs propres
vertus humaines qu’ils avaient accompli leurs
exploits. Peut-être semblait-il prétentieux de la part d'Elisée de présumer
qu’il accomplirait ce qu'Elie avait accompli. Il n'y avait qu'un Elie sans
doute, mais il y a le Dieu d'Elie, et ce Dieu peut agir aussi facilement par
Elisée que par Elie, pourvu que l'instrument lui soit entièrement consacré. Le manteau d'Elie ne pouvait
pas séparer le Jourdain, mais le Dieu d’Elie le pouvait et il le fit. Si nous avons le Dieu d'Elie, le manteau
aura une signification; autrement, ce ne sera qu'un manteau de tradition. La tradition
empêche plus qu'elle n'aide; à moins que ceux qui suivent la tradition ne
possèdent le même esprit que ceux qui l'ont créée. Les mains puissantes de
William Booth posées sur la tête d'un officier de l’Armée du Salut n’auraient
aucune influence, si Dieu ne posait ses mains à Lui sur le cœur du jeune homme. Tous les manteaux sont sans
valeur en dehors de cet attouchement divin.
Aujourd’hui on essaie des
succédanés pour remplacer la puissance de Dieu, et c'est la malédiction de
l'Eglise. Aujourd'hui, même dans les cercles
évangéliques, celui qui croit à la puissance de Dieu et au surnaturel est
considéré avec pitié et traité de fanatique. Mais l'Eglise qui rejette le signe
du surnaturel est bientôt rejetée par Dieu. Dieu la laisse à ses traditions et
à ses manteaux rongés par les mites.
C’est parce qu’Elisée croyait
au Dieu surnaturel que l’incroyable arriva. C'est parce que nos pères
croyaient à la toute-puissance de Dieu, que des miracles se produisirent. Et
ces miracles se produiront encore, parce que Dieu n’est pas mort; il est vivant
et il attend d’être provoqué par la foi de ses enfants. C'est là le réveil pour
lequel nous prions et que nous attendons. Il peut se produire maintenant, partout
où les enfants de Dieu s'emparent de ses promesses. Vous pouvez accomplir
l’impossible pour Dieu, si vous voulez permettre à Dieu d’accomplir
l’impossible pour vous. Il nous arrive souvent de lire des biographies de géants
de la foi et de poser ensuite le livre avec découragement. Au lieu de nous
inspirer, ils nous abattent. Nous disons : "Jamais nous ne pourrions être
comme eux". O mon frère, détourne tes yeux de la personne et tourne les
vers le Dieu vivant. Nous devons nous souvenir que la source de la puissance,
c'est lui, le Dieu vivant lui-même, et, dans son amour, il nous dit :
"Invoque-moi et je te répondrai et je montrerai de grandes choses, des
choses cachées que tu ne connais pas".
Le seul obstacle pour Dieu,
c’est notre manque de foi.
Le monde entier est une voûte acoustique
et l'Eglise est un des foyers. Nous possédons le message pour le monde perdu
qui marche à la mort. Si l'Eglise veut répondre à l'urgence de l'heure, elle
doit jeter comme un défi au Dieu vivant, afin de recevoir un nouveau baptême de
puissance. Ayons l’audace de regarder en face le Tout-Puissant, et de réclamer
de lui la puissance et la victoire.