Henri CAPIEU
"le protestant Béarnais 1945/12"
Y a-t-il là un mystère théologique, offert seulement
aux esprits subtils ? Non. La parole est une chose simple.
Par sa parole un homme s’exprime et se donne. « Donner sa parole » c’est s’engager soi-même ; car ma parole et moi sont deux choses, et pourtant une seule. Tout homme d’honneur n’a qu’une parole et il la tient. Quand il la donne, il la tient ... étrange expression, mais qui signifie justement que sa parole reste un lien vivant et indestructible entre lui et son prochain envers qui il s’est engagé.
Il n’y a plus guère d’hommes d’honneur. Nous gaspillons, galvaudons notre parole et avec elle notre honneur. Mais Dieu tient à son honneur. Il nous a engagé sa Parole ; il s’est engagé lui-même dans sa Parole ; c’est-à-dire il a agi selon sa Parole. Il tient sa Parole en agissant. Il tient sa promesse en nous donnant Son Fils. Noël c’est la nuit, la sombre nuit humaine qui s’éclaire de la Parole de Dieu. Certes la nuit reste la nuit, nos cœurs restent eux-mêmes ténèbres et nous vivons encore longtemps à l’ombre obscure des ailes de Satan. Mais il faut bien que le Malin s’écarte et que la nuit accepte une lumière.
Certes « les siens ne l’ont pas reçue ». Nous avons refusé la Parole et le Fils, mais Dieu refuse notre refus. Il est prêt à en payer le prix et Il le paye, sur la croix. Et ce que nous étions, ce que nous sommes, faiblesse et tourment il l’est devenu. Il le demeure : « la Parole a été faite chair » Il le demeure à jamais. Pour des millions d’hommes la vie n’est que détresse et désespoir. Jésus-Christ est devenu homme pour eux, avec eux, pour nous tous. Et c’est là notre paix, comme le Fils de Dieu est devenu chair, il donne à toute chair qui le reçoit le pouvoir de devenir enfant de Dieu, pour le temps de notre vie et l’éternité de son Royaume.
Nous aussi, baptisés et croyants, nous sommes engagés dans la Parole de Dieu, engagés pour la transmettre. A qui donc, toi que Dieu, que Dieu aime, à qui Lieu redit cet amour lumineux dans le seul nom de Noël, à qui as-tu fait comprendre qu’il était aussi ainsi aimé ? Amen !